Saule

avatar 03/05/2010 @ 18:38:18
J'ai pas compris le coup de la sonnette d'alarme : est-ce qu'on remet le compteur à zéro chaque fois que le gouvernement tombe ou bien est-ce les francophones ont épuisé leur munition définitivement ? Auquel cas les flamands vont tranquillement faire passer la loi la prochaine fois.

Moi j'hésite à me déclarer flamand dans le prochain état : ils sont plus riche mais est-ce qu'ils ne seront pas inondés avec le réchauffement climatique ? Et puis j'ai toujours eu plus de sympathie pour les perdant que pour les puissants.

Sufull 04/05/2010 @ 08:27:10
Comme je l'ai compris, il n'y a pas de remise à zéro.

Pour le réchauffement, je pense que tu as le temps de terminer ta vie en flandres :), j'y serais bien allé mais j'ai trop investi dans le fief du P$ pour le quitter maintenant.

Pour ce qui est d'avoir la paix, je voulais dire BHV car là, ça commence à faire vraiment lourd.

Saule : je pense que c'est toi qui t'occupe de la gestion du dévelloppement du site, un truc qui serait chouette, ça serait d'avoir les quelque messages précédents quand on répond, histoire de ne pas devoir ouvrir une autre fenêtre pour être de ne pas oublier de répondre à tous les commentaires que nous jugeons intéressants.

Saule

avatar 04/05/2010 @ 22:17:52
Très bonne idée pour le forum, je prends note.

Saule

avatar 04/05/2010 @ 22:29:13
J'ai ajouté cette fonction à la (longue) liste de choses à faire

http://critiqueslibres.com/trac/critlib/…

Pieronnelle

avatar 07/05/2010 @ 16:23:02
Très édifiant tous ces échanges! tout le monde a un peu tort et raison...mais concrètement comment on fait quand on a (comme moi qui suis française) une fille mariée à un flamand qui habitent tous deux Anvers? je pensais me rapprocher d'eux en allant habiter Anvers (acheter un logement...) et croyais que je n'aurais pas de problème puisque la Belgique est (était?) parait-il au minimum bilingue. Même si j'apprends les rudiments courants de la langue néerlandaise je ne parlerais jamais couramment flamand et ne le souhaite pas car ma petite fille de 1 an devra parler aussi bien le néerlandais que le français puisqu'elle a la double nationalité et ça se présente vraiment mal. En fait j'ai du mal à comprendre le comportement à la limite de l'absurde des "politiciens"flamands qui me priveront de mes enfants puisque je n'irais pas en flandre dans ces conditions (la xénophobie et le racisme m'ont toujours rebutés!) Je pense profondément, pour les cotoyer souvent, que les flamands partisans de la séparation sont tout simplement des égoïstes qui ont la mémoire courte en refusant la solidarité donc l'humanité.... la Belgique a toujours été un petit pays courageux, et sa situation géographique l'a contrainte a faire front à des évènements dramatiques. Qu'une poignée d'extrêmistes en provoque l'éclatement me révolte. J'aime la culture flamande, j'ai choisi le pseudo de "pironnelle" en référence à une chanson traditionnelle qui se chante alternativement en flamand et en wallon. J'espère que le peuple belge saura descendre dans la rue pour réclamer l'unité au delà des soi-disants problèmes de langue qui sont stigmatisés par les politiciens pour arriver à leurs fins.

Saint Jean-Baptiste 07/05/2010 @ 17:19:32
Pironnelle, tu parles d’or et tu caresses les Belges dans le sens du poil, ce qui fait toujours plaisir.
Tu peux aller habiter à Anvers sans crainte. (Je dis ça avant que Mieke ne se précipite) ;-))
Les Anversois sont très sympathiques, et accueillants comme le sont souvent les habitants des villes portuaires.
Tu feras partie des 25 % de Francophones qui habitent Anvers et qui parlent le français avec un accent tout à fait charmant.
Le français est leur langue maternelle depuis toujours, depuis que Clovis et ses Francs ont adoptés la langue de leur pays d’accueil qui était le gallo-romain, l’ancêtre du français.

Évidemment, ce sera toujours bien vu d’apprendre un peu de flamand, pour ne pas paraître snob aux yeux des gens, et puis c’est plus convivial, mais ce n’est pas indispensable, surtout si tu dis que tu es Française.
Anvers est une ville épatante, tu verras.
Ta petite fille a beaucoup de chance, elle sera bilingue. Deux langues maternelles, ça favorise l’apprentissage des autres langues, et ça ouvre l’esprit. Toutes les études ont montré que les enfants bilingues étaient mieux doués que les autres pour les études.

Ah ! J’allais oublier : bienvenue sur le site.

Pieronnelle

avatar 07/05/2010 @ 18:13:45
Pironnelle, tu parles d’or et tu caresses les Belges dans le sens du poil, ce qui fait toujours plaisir.
Tu peux aller habiter à Anvers sans crainte. (Je dis ça avant que Mieke ne se précipite) ;-))
Les Anversois sont très sympathiques, et accueillants comme le sont souvent les habitants des villes portuaires.
Tu feras partie des 25 % de Francophones qui habitent Anvers et qui parlent le français avec un accent tout à fait charmant.
Le français est leur langue maternelle depuis toujours, depuis que Clovis et ses Francs ont adoptés la langue de leur pays d’accueil qui était le gallo-romain, l’ancêtre du français.

Évidemment, ce sera toujours bien vu d’apprendre un peu de flamand, pour ne pas paraître snob aux yeux des gens, et puis c’est plus convivial, mais ce n’est pas indispensable, surtout si tu dis que tu es Française.
Anvers est une ville épatante, tu verras.
Ta petite fille a beaucoup de chance, elle sera bilingue. Deux langues maternelles, ça favorise l’apprentissage des autres langues, et ça ouvre l’esprit. Toutes les études ont montré que les enfants bilingues étaient mieux doués que les autres pour les études.

Ah ! J’allais oublier : bienvenue sur le site.




Ah cela fait bien plaisir de lire cela ! mais il faut bien avouer que depuis presque 10 ans que je vais à Anvers qui est effectivement une ville bien agréable j'ai de plus en plus un refus total de parler français (tickets de bus, commerçants...) Pourtant je me considère comme touriste et donc j'ai bien conscience que les habitants d'un pays ayant appris le français devraient me répondre dans cette langue. Mon mari et moi avons de plus en plus l'impression d'être dans un pays étranger; je suis bien d'accord que tous les belges devraient être bilingues et que, le fait de venir habiter dans un pays ou la langue principale est différente de la sienne en impose l'apprentissage, d'ailleurs ma fille parle couramment le néerlandais (et même l'anversois!) sans aucun accent!.Elle travaille à bruxelles dans des institutions du patrimoine et tous ces collègues parlent obligatoirement les deux langues ce qui parait logique. Toutes les argumentations précédentes sont très inquiétantes car elles font ressortir un dialogue de sourds avec pourtant des gens intelligents....ça me fait mal au coeur de voir la belgique se détruire pour presque des querelles de clochers! mais j'ai bien peur que ma maison je vais l'acheter en flandre "française" c'est à dire à Lille....
Merci pour votre ouverture d'esprit, ça fait chaud au coeur!

Débézed

avatar 07/05/2010 @ 23:15:30
On va juger sur pièce puisque nous plantons notre campement à Gand le 25 mai prochain jusqu'au 30, en espérant pouvoir pousser jusqu'à Bruges et Anvers. Nous n'irons pas cette fois à Bruxelles car je fais le déplacement en train mais je reste ouvert à toute proposition plus ou moins honnête.

Micharlemagne

avatar 08/05/2010 @ 10:31:35
on aura bientôt la paix.

« On aura bientôt la paix », Sufful, tu prends tes désirs pour des réalités…

Comme le disait bien Jean-Luc De Haan, « chaque réforme est un pas de plus vers la réforme suivante ».
Il disait ça après avoir obtenu l’État fédéral, échangé par les Ecolo contre des écotaxes.
(Quelle misère !)
La dernière réforme prévue et programmée étant la confédération de la Belgique. C'est-à-dire des États séparés, comme la Hollande et le Luxembourg. Mais avec Bruxelles aux Flamands, bien sûr…
Et après ça, on parlera pendant cent ans du partage de la dette !
Et dire que des Francophones (n’est-ce pas, Mich) critiquent Olivier Maingain !

Tu as vraiment une lecture de l'histoire bien personnelle, SJB. On n'a pas échangé l'Etat fédéral contre des écotaxes. Je me demande bien ce qui a pu te le faire penser. Au cas où tu ne t'en souviendrais pas - et cela m'étonnerait beaucoup - c'est un Liégeois pur jus qui a le premier réclamé le fédéralisme en Belgique, à savoir André Renard. Et il proposait cette réforme en échange de l'autonomie culturelle réclamée - bien timidement à l'époque - par les Flamands. C'était en 1960...
Quant à savoir exactement ce que recouvre le mot "confédéralisme" dans notre contexte, c'est pour moi un mystère...
Oui, je critique Maingain et je ne suis pas le seul dans l'espace francophone. Ce n'est pas en pétrolant à coup de slogans foireux que l'on résoudra le problème. Cette scission de BHV est logique à partir du moment où l'on a procédé au partage de la province de Brabant, partage que je continue à qualifier de criminel. Tout le monde sait très bien que la scission de BHV est inéluctable, le tout c'est de proposer une monnaie d'échange dans la négociation. Comme il n'est question nulle part de priver les francophones de la périphérie de leur droit de vote, et encore moins du droit de présenter des listes de francophones, quelle monnaie d'échange trouver ? L'élargissement de la région de Bruxelles-Capitale ? On sait bien qu'il ne saurait en être question puisque les Flamands n'en voudront jamais. Pas plus que les Wallons de Waterloo, de Braine-l'Alleud ou de Wavre... S'obstiner dans cette revendication est un moyen habile d'empêcher tout compromis.

Pieronnelle

avatar 08/05/2010 @ 12:57:32
j'aimerai timidement poser une petite question :

Et le roi dans tout cela qu'en faites vous? au moment de la création de la belgique les belges ont choisi une royauté au lieu d'une république, cela aussi ils doivent l'assumer il me semble. Je ne suis pas royaliste loin de là mais ce roi parait comme la dernière roue de la charrette alors qu'au départ on est venu le chercher......une république aurait peut être mieux géré le problème...alors pourquoi ne pas se servir de ce roi pour trouver un concenssus?
Mais c'était juste une question , idiote sans doute

Saule

avatar 08/05/2010 @ 13:55:34
Le roi n'a pas grand chose à dire, son rôle est protocolaire, et il y a une volonté (surtout du côté flamand) de diminuer encore plus ses pouvoirs.

Je crois que ce qui est en jeux, c'est surtout la solidarité entre les deux régions. Le nord, plus riche, en a marre de payer pour le sud (plus pauvre). Surtout que les wallons souffrent de clichés négatifs: fainéants, assistés, profiteurs... Il est vrai que après un passé industriel glorieux la Wallonie s'est appauvrie. C'est pour ça que les flamands sont séparatistes ou à tout le moins en faveur d'une séparation de plus en plus forte, tandis que les wallons s'accrochent au petit frère plus riche. Il faut dire aussi que le wallon est d'un caractère pas du tout indépendantiste et qu'il ne s'intéresse que peu à ces questions d'identité (et à la politique en général).

Mais découper la Belgique sera difficile, à cause de Bruxelles surtout, que les flamands ne veulent pas lâcher. J'ai peur que ce ne soit un long processus douloureux.

Saint Jean-Baptiste 08/05/2010 @ 16:34:39


!

Tu as vraiment une lecture de l'histoire bien personnelle, SJB. On n'a pas échangé l'Etat fédéral contre des écotaxes. Je me demande bien ce qui a pu te le faire penser. Au cas où tu ne t'en souviendrais pas - et cela m'étonnerait beaucoup - c'est un Liégeois pur jus qui a le premier réclamé le fédéralisme en Belgique, à savoir André Renard. .

Je me souviens très bien d’André Renard. C’était un orateur plébéien, une grande gueule comme on les aime à Liège.
J’avais assisté à son discours du 1er mai en ’60 ou ‘61 et c’est une expérience qui m’a marqué pour la vie. Évidemment à cette époque il n’y avait pas de TV et pour entendre quelqu’un il fallait se déplacer.
La puissance d’un bon orateur sur une foule est incroyable. Il est pratiquement impossible de résister au mouvement général, on se laisse emporter ; quand tout le monde crie et montre le poing, il est presqu’impossible de faire autrement. Sur le moment même on perd tout esprit critique, on ne réfléchit plus ; j’étais jeune, c’était une première expérience, mais ça a été inoubliable !
J’ai connu cette même sensation des années plus tard, en 65 ou 66 quand Paul-Henri Spaak est passé au FDF (Front des Francophones de Bruxelles). J’avais été l’écouter dans un meeting où il avait littéralement soulever la foule. (Il faut dire qu’elle était tout acquise à sa cause.) Si à l’issue des débats, il avait commandé à la foule d’aller casser du Flamand, tout le monde aurait marché comme un seul homme.

La puissance de l’art oratoire quand il est bien manié, est tout à fait incroyable !

Bon ! Ça c’était encore un épisode de la grande série : je vous raconte ma vie (merci pour votre patience). ;-))

Je te répondrai, Mich, un peu plus tard. Mais tu peux déjà enquêter, si ta mémoire flanche : en 1993 les ecolo ont obtenu de J-L Dehaene les écotaxes en échange d’une réforme institutionnelle. (Quelle misère !). Je crois que cette réforme était la Belgique Fédérale mais je n’en suis pas sûr. Il faut dire qu’il faudrait un aide mémoire de 420 pages pour enregistrer toutes les réformes institutionnelles qui se succèdent depuis 40 ans.

Saint Jean-Baptiste 08/05/2010 @ 16:37:04
.

«!

Tu as vraiment une lecture de l'histoire bien personnelle, SJB. On n'a pas échangé l'Etat fédéral contre des écotaxes. Je me demande bien ce qui a pu te le faire penser. Au cas où tu ne t'en souviendrais pas - et cela m'étonnerait beaucoup - c'est un Liégeois pur jus qui a le premier réclamé le fédéralisme en Belgique, à savoir André Renard.


Trop de vert, pardon !
Je tâche de remettre du noir :

Je me souviens très bien d’André Renard. C’était un orateur plébéien, une grande gueule comme on les aime à Liège.
J’avais assisté à son discours du 1er mai en ’60 ou ‘61 et c’est une expérience qui m’a marqué pour la vie. Évidemment à cette époque il n’y avait pas de TV et pour entendre quelqu’un il fallait se déplacer.
La puissance d’un bon orateur sur une foule est incroyable. Il est pratiquement impossible de résister au mouvement général, on se laisse emporter ; quand tout le monde crie et montre le poing, il est presqu’impossible de faire autrement. Sur le moment même on perd tout esprit critique, on ne réfléchit plus ; j’étais jeune, c’était une première expérience, mais ça a été inoubliable !
J’ai connu cette même sensation des années plus tard, en 65 ou 66 quand Paul-Henri Spaak est passé au FDF (Front des Francophones de Bruxelles). J’avais été l’écouter dans un meeting où il avait littéralement soulever la foule. (Il faut dire qu’elle était tout acquise à sa cause.) Si à l’issue des débats, il avait commandé à la foule d’aller casser du Flamand, tout le monde aurait marché comme un seul homme.

La puissance de l’art oratoire quand il est bien manié, est tout à fait incroyable !

Bon ! Ça c’était encore un épisode de la grande série : je vous raconte ma vie (merci pour votre patience). ;-))

Je te répondrai, Mich, un peu plus tard. Mais tu peux déjà enquêter, si ta mémoire flanche : en 1993 les ecolo ont obtenu de J-L Dehaene les écotaxes en échange d’une réforme institutionnelle. (Quelle misère !). Je crois que cette réforme était la Belgique Fédérale mais je n’en suis pas sûr. Il faut dire qu’il faudrait un aide mémoire de 420 pages pour enregistrer toutes les réformes institutionnelles qui se succèdent depuis 40 ans.

Pieronnelle

avatar 09/05/2010 @ 20:34:39
Je viens de trouver dans un vieux livre de 1923 "l'épopée belge dans la grande guerre de 14/18" un texte qui est à mon avis interessant à bien des points .... il est écrit par un certain L.Dumont-Wilden. Il s'agit de la fin d'un texte sur "la pensée belge et la guerre". J'ajoute que ce livre est assez extraordinaire car il raconte la grande guerre par les écrivains et les combattants belges et est préfacé par Albert 1er.Voici ce texte :
"au point de vue intellectuel, cette terrible et magnifique épreuve fortifiera certainement d'abord cette poussée nétionaliste, ce besoin d'indépendance intellectuelle que l'on sentait poindre déjà avant 1914.Ces jeunes gens et surtout ces jeunes soldats qui durant ces annéees de lutte ont eu l'impression que leur pays jouait un grand rôle dans le monde, auront l'ambition de lui donner une culture qui lui soit propre.Cependant il est peu probable qu'ils arrivent à se dégager de l'influence intellectuelle de la France. C'est peu probable et c'est peu désirable, même au point de vue nationaliste. la culture française en effet est peut être le lien le plus fort qui unisse les Flamands aux wallons. c'est par la culture française qui leur est commune, que les uns et les autres communiquent avec le reste du monde. En dépit de la poussée nationaliste, conséquence de la démocratie,qui entraine les petits peuples à chercher à dissocier les grands états, les grandes langues, les grandes cultures exercent une influence de plus en plus tyrannique.Tout en se différenciant le plus possible au point de vue politique, les petits peuples se grouperont de plus en plus dans de grandes fédérations intellectuelles.la Belgique ne peut appartenir qu'à la fédération française et c'est ce que la guerre lui a montré avec une telle clarté que malgré les réticences, les craintes, les refrets de ceux qui ne savent pas se dégager du passé, malgré l'amour propre national de plus en plus vif des jeunes générations, le courant qui entraine le pays vers l'union de plus en plus étroite avec la France est irrésistible."
Qu'en pensez vous chers belges?

Saint Jean-Baptiste 09/05/2010 @ 23:20:24

Qu'en pensez vous chers belges?

« L’avenir n’est à personne, Sir, l’avenir est à Dieu »

Il est toujours périlleux de prévoir l’avenir. Il s’avère que cette prévision était fausse. (Mais peut-être que tous les Belges ne partageront pas mon avis).

Après la guerre 14/18 je crois que le sentiment national belge était très fort.
Les Flamands et les Wallons avaient mené le même combat en toute fraternité.
En Flandre la majorité de la population parlait les patois flamands et en Wallonie on parlait les patois wallons.
Mais l’élite, les 20 à 25 % de gens instruits, étaient les officiers et parlaient français.
Les Flamands ont toujours prétendu qu’ils ne comprenaient pas les ordres donnés en français, et couraient le risque de se faire tuer ; ce qui est une imbécillité. Les Wallons ne comprenaient pas les ordres non plus ; mais il y avait, comme dans toutes les armées du monde, des sergents qui traduisaient les ordres pour les troupiers.
C’était la même chose dans tous les pays, et en France aussi : en '14, les troupiers parlaient les patois locaux et les sous officiers traduisaient.

Il se fait qu’après la Grande guerre, toute l’instruction, y compris en Flandre, s’est donnée en français. Les Flamands qui parlaient mal le français n’avaient aucune chance de réussir.
Le mouvement flamand a alors codifié une langue pour tous les Flamands, à partir des années ’50, et a imposé ce flamand comme langue nationale en plus du français.
De fil en aiguille, ce mouvement est devenu séparatiste et nationaliste, avec la langue française comme l’ennemi à abattre.

Donc le sentiment national belge n’a pas été partagé très longtemps par tous les Belges.
Pendant la guerre 40 un certain nombre de Flamands ont même rêvé d’appartenir à la grande Germanie.


Les Belges francophones sont dépendants de la culture française, c’est évident, mais ne se sentent pas du tout Français pour autant ; et la sympathie pour la France est loin d’être partagée par tous les Belges.
Et je dois dire que « les histoires belges » n’ont certainement pas arrangé les choses…

Micharlemagne

avatar 10/05/2010 @ 08:00:30
A propos de Dumont-Wilden, voir le site de l'Académie royale de langue et de littérature française ;
http://arllfb.be/composition/membres/…
On aura ainsi un peu l'esprit dans lequel a été rédigé ce livre.

Saint Jean-Baptiste 10/05/2010 @ 11:52:57
Mich.

André Renard était un chef du syndicat socialiste liégeois. Il avait commandé les grèves de 1960 contre les lois d’austérité du gouvernement : la fameuse loi Unique qui frappait toutes les couches de la société y compris les ouvriers.
Le mouvement syndicaliste a été dépassé par sa base, ces grèves sont devenues insurrectionnelles durant l’hiver ’60 ’61 mais elles n’ont pas empêché le vote de la loi d’austérité, la loi Unique.
À partir de ce moment là, André Renard a perdu les pédales. Il parlait de fédéralisme, il voulait que la Wallonie soit maître de son économie, justement au moment où elle se déglinguait.
1960 a marqué la fin des belles années de la Wallonie et de Liège en particulier.
De 1961 à 1974 Liège a perdu 26 000 emplois suite aux fermetures de charbonnages.
De 1974 à 1978, Liège a perdu 25 000 emplois dans la métallurgie soit plus de 6200 par an.
En tout, de 1961 à 1981, une perte de 87 000 emplois a été enregistrée rien qu’à Liège.

A Renard a été lâché par le parti socialiste, il a crée son propre parti, mais sans lendemain. Ce n’était pas un politicien, c’était un chef de bande, un tribun. Il mourut en juillet 1962.
Les Flamands l’ont diabolisé : c’est devenu le grand Satan, le grand méchant Liégeois. Il faut dire que quand il était à court d’idée, et ça lui arrivait souvent, il injuriait les Flamands.


L’idée fédéraliste était étudiée en Flandre depuis 1953. Elle a été reprise en 1961 quand les Flamands se son aperçu que la Wallonie ne serait plus leur vache à lait.
Elle a commencé avec la suppression du recensement linguistique et a pris sa forme définitive en 1963 avec la fixation de la frontière linguistique.
Depuis lors, les politiciens flamands n’arrêtent pas de vouloir un État pour eux tous seuls : « la cause » flamande est devenue séparatiste.

Voila pour l’Histoire. Mais c’est de l’Histoire anecdotique et finalement, et ça n’intéresse personne.
Quand l’Histoire se met au service d’une cause elle est toujours partiale. Les Flamands racontent la même Histoire tout à fait autrement. Alors, à quoi bon instrumentaliser l’Histoire pour servir une cause.
Il vaut mieux s’en tenir à l’actualité et tâcher de préparer l’avenir.

Saint Jean-Baptiste 10/05/2010 @ 12:09:43
Mich, pour toi le drame est d’avoir scindé le Brabant. Mais c’était une conséquence inévitable, dès que l’État était devenu fédéral. Comment veux-tu qu’une même province soit administrée par deux fédérations rivales ?
Et la scission de BHV (l’agglomération bruxelloise) n’est pas anodine, du moins si on veut maintenir un semblant de Belgique unitaire.
Les Flamands veulent en arriver à deux états confédérés, c’est-à-dire deux États qui n’ont plus rien en commun, comme les États du Bénélux (Belgique-Hollande-Luxembourg).
Leur but est d’avoir leur État, où la langue française serait bannie, et avec Bruxelles pour capitale.

Tous ceux qui veulent le maintien de la Belgique, ou de ce qu’il en reste, pensent comme Maingain : il est temps de dire non aux Flamands.
Et personnellement, j’espère que les Francophones tiendront bon.
Il faudrait en arriver à une Belgique entièrement bilingue administrativement, comme Bruxelles, et où les minorités seraient respectées.

Comme disait Gandhi : « la grandeur d’une nation se mesure à la façon dont les minorités y sont considérées ».

Micharlemagne

avatar 10/05/2010 @ 15:53:27
SJB, en deux mots. Bien d'accord avec toi. Mais je reste persuadé qu'on a emprunté le mauvais chemin pour élaborer la Belgique fédérale. J'en parle pour mémoire parce que cela relève désormais de l'utopie : il aurait fallu fédéraliser par province : quatre provinces flamandes, quatre provinces wallonnes et une province brabançonne bilingue, chef-lieu Bruxelles. A l'époque, les Ecolos et Groen étaient les seuls à en parler dans leur programme. A l'extrême limite, on aurait pu admettre quatre régions : une flamande, une wallonne, une allemande bilingue et une brabançonne bilingue. Mais c'était déjà porteur d'aberrations dans le genre Namur capitale de l'ancienne principauté et du Hainaut...
Quant à Maingain, je maintiens que sa position qui consiste à se tenir le dos au mur dans une impasse pour résister à une scission de BHV qui est, de toute façon, inéluctable, est contre-productive.
Je crois que, pour choquant que cela soit si on examine cela du point de vue de Sirius, la meilleure idée est encore celle de Picqué : échanger la scission contre un sérieux refinancement de la région de Bruxelles-Capitale. Et mon petit doigt me dit que, si l'on maintient les garanties de l'exercice de leurs libres droits démocratiques dans le respect de la loi des habitants de la périphérie, c'est exactement vers quoi on se dirige.

Darius
avatar 10/05/2010 @ 16:08:59
Je recopie ce qui est inscrit en lettres géante (taille 2 mètres) sur le mur dans l'école de mon fils (enseignement néerlandophone - Koninklijk Atheneum (athénée royal)

"Geen muren
Geen grenzen
Allemaal buren
En Unieke mensen"

Ce qui veut dire :
"Pas de murs
pas de frontières
Seulement des voisins
et un monde unique"

Ce qui signifie (à mon avis..) que les politiques avec leur idée de "frontière" sont bien loin de ce que pense et vit vraiment la population..

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