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Mallollo

avatar 26/12/2006 @ 15:30:51
Avez-vous déjà entendu parler de "livre équitable"?

Je fais mon mémoire de master en édition sur le "livre équitable", et je pars donc en prospection:

- Avez-vous déjà entendu parler de "livre équitable"? Si oui, d'où?
- Qu'est-ce qui se cache derrière cette notion de "livre équitable"?
- Qu'en pensez-vous?

Voilà, c'est très général, juste pour me faire une petite idée de ce qui se dit et se sait à ce sujet dans les milieux de passionnés de livres!

Merci beaucoup à tous ceux qui m'aideront dans ce débroussaillage!

PS: A mes collègues du sujet "parlons plus des livres dont on parle peu" (et aux autres intéressés): malgré les apparences, je n'ai pas abandonné! Disons que je n'ai pas beaucoup avancé (les quelques livres que j'ai lus ne me donnaient pas tellement envie d'en parler...). Mais je fais remonter le sujet très prochainement, quand le courage me sera revenu!

Saint Jean-Baptiste 26/12/2006 @ 21:39:22
Tiens, Mallollo, c'est intrigant cette appellation : "livre équitable". Je n'avais jamais entendu cette expression.
Je me réjouis que tu nous en dises un mot et aussi de voir ce que d'autres en diront.

Quant aux livres dont on parle peu, ils pourront encore un peu attendre qu'on parle d'eux...
Je suppose que ton mémoire sera plus pressant !
;-)

Jlc 26/12/2006 @ 22:44:01
A l'évidence, livre équitable me fait penser à commerce équitable, encore que je n'ai jamais entendu cette expression d'équité rapportée au livre.
Si on fait un rapprochement avec le commerce équitable, sensé permettre à des producteurs défavorisés de pays pauvres de vendre dans de meilleurs conditions leurs produits, il faudrait se demander en quoi un livre peut être équitable. Est-ce pour l'écrivain qui toucherait un pourcentage sur recette plus important? Est-ce pour une maison d'édition (petite) qui aurait un meilleur accès aux tables des libraires et rejoindre ainsi le club des "livres dont on parle peu et dont il faudrait parler plus"? Est-ce à l'imprimeur qui pourrait utiliser un papier recyclé ou provenant de forêts bien entretenues et dont l'abattages des arbres n'est pas un risque pour la protection de l'univers, comme par exemple les forêts scandinaves où on plante plus d'arbres qu'on n'en coupe (c'est je crois dans la loi en Suède). Ou l'imprimeur toujours qui serait dans un pays émergent et dont les emplyés pourraient recevoir un salaire plus décent?
Ce ne sont que des pistes et je suis probablement à côté de la plaque mais les lendemains de fête sont difficiles...
Question opinion, le papier est un bien précieux, le livre encore plus. Pourrait-on imaginer des semaines ou des quinzaines promotionnelles pour des livres méconnus ou qui, dans le marketing éditorial ambiant, ont du mal à se faire connaitre. Des livres qui seraient imprimés dans des conditions respectant tout à la fois l'environnement et le droit social le plus élémentaire. Conjuguer en quelque sorte le futur de la terre et le futur de notre savoir.
Dernière remarque: Le nombre de livres qui ne sont pas lus doit être considérable: c'est un gachis fantastique sur le plan économique et environnemental. Sans sacrifier à sainte Anastasie, qui aurait une solution à proposer autre que le pilon?

Aria
avatar 26/12/2006 @ 23:21:56
Mallolo, je n'ai jamais entendu parler de 'livre équitable" et pourtant je lis beaucoup de journaux, magazines etc. , mon mari me parle de tous les magazines économiques, il surfe beaucoup sur internet...
Ce concept m'intrigue carrément. ;-)

Shelton
avatar 27/12/2006 @ 08:01:42
Je ne connais pas ce concept appliqué au livre, mais pourquoi pas...
L'industrie du livre n'enrichit pas grand monde, en fait, et j'ai du mal à comprendre comment garantir un revenu à un ou plusieurs des acteurs de la chaîne : auteur, illustrateur, coloriste, éditeur, diffuseur, libraire...
A suivre !

Mallollo

avatar 27/12/2006 @ 19:37:12
Merci d'avoir répondu si vite!

Je vois que ça vous intrigue... j'attends d'avoir encore quelques réponses "à froid", mais j'espère bien pouvoir en discuter par après!

JLC, les excès de fin d'année te vont bien... Ton approche (multiple) mérite qu'on en reparle!

Aria, ne t'en fais pas. Je suis pour ma part assez impliquée dans le mouvement Oxfam, et je n'avais jamais entendu parler de ce concept avant!

A suivre donc, comme le dit si bien Shelton...

Mallollo

avatar 29/12/2006 @ 11:00:43
Je fais remonter le sujet... Je suis sûre que ça peut encore en intéresser (ou en intriguer) certains!

Si vous vous dites "Pffff, équitable mon oeil, c'est tout du marketing ces histoires-là", ça m'intéresse tout autant.

Sinon rendez-vous l'année prochaine (après le week-end!) pour en reparler...

Tomtom 29/12/2006 @ 12:11:53
La collection "Enjeux planète" est la seule collection de livres équitables que je connaisse. Le projet, piloté pour la Fondation pour l'Homme à Paris, rassemble des éditeurs francophones du monde entier. Le principe est simple, ils achètent ensemble les droits d'édition d'un livre qu'ils ont choisi de concert (sur l'un des enjeux de la planète, il suffit de consulter le catalogue), le font traduire, l'impriment une suele fois pour tous (réduction du prix de revient à l'exemplaire) puis le commercialisent chacun sur leur territoire respectif, à un prix différent selon la zone où ils sont: les pays les pus pauvr le vendent (et l'achètent à la Fondation) pour un prix P, ceux des pays émergents (principalement l'Afrique du Nord) le vendent deux fois ce prix et ceux des pays développés et riches (Belgique, France, Québec, Suisse) le vendent à trois fois ce prix. Ainsi, chaque achat d'un livre dans un pays du nord, finance la publication dans un pays du sud.
A ma connaissance, les éditeurs partenaires de ce réseau étaient, il y a quelques annés, les éditions du Félin à Paris, Jamana au Mali, Ceres en Tunisie, Luc Pire en Belgique, Ruissea d'Afrique au Bénin, et de nombreux autres. Il doit y avoir de l'info là-dessus sur la Toile, certainement.

Saule

avatar 29/12/2006 @ 23:34:34
Ca me fait penser au nouveau catéchisme dont les droits avaient été achetés par une maison d'édition qui le vendait fort cher. Un autre éditeur avait fait une version bon marché, notamment pour les pays pauvres, mais la vente avait été interdite. Voila pour un contre-exemple de livre équitable ;-), j'attends maintenant les explications plus poussées sur le concept.

Mallollo

avatar 02/01/2007 @ 23:46:09
Comme promis, me revoici pour débattre du livre équitable.

En réalité, un livre équitable n'est pas l'autre... en tous cas, les éditeurs ont tous des perceptions différentes de ce que devrait être un livre équitable. Des perceptions d'ailleurs plus ou moins éloignées du concept de commerce équitable. On voit aussi clairement que certains utilisent le terme pour "surfer sur la vague", sans que leur concept ait un aspect réellement équitable.

Bref, il suffit de reprendre ce que vous avez dit plus haut pour savoir ce que recoupe cette expression:

- un auteur mieux rémunéré
- un moyen pour des petites maisons d'édition indépendantes de garder la tête hors de l'eau
- une fabrication plus respecteuse du livre (papier recyclé, ec.)
- un respect du droit social des différents acteurs de la chaine du livre
- coéditions solidaires (cntribution des acteurs avec leurs propres moyens)
- prix du livre solidaire: selon le niveau de vie du pays où il est vendu

En faisant quelques recherches sur le net, on peut ajouter à la liste d'éditeurs affichant un "label équitable" l'édition électronique, où l'on privilégie les contenus libres (concept issu du logiciel libre), l'édition à compte d'auteur (version électronique aussi), et un peu tout et n'importe quoi.

Voilà donc les ingrédients.
Prenez-en quelques-uns, mélangez, et vous obtiendrez une version de livre équitable.
Des exemples:
http://www.inlibroveritas.net/
http://perso.orange.fr/coetquen/…
http://amel.alba-nigra.net/
http://www.editions-equitables.fr/index.html

Chaque recette étant différente, il est difficile à l'heure actuelle de pouvoir dire laquelle représente le plus correctement la perspective équitable.
Il me semble cependant que le label équitable le plus sérieux soit celui de l'Alliance des Editeurs Indépendants (avec la collection Enjeux planète et leur label "livre équitable"). Tomtom a très bien résumé le concept, mais je vous mets le lien:
http://www.alliance-editeurs.org/fr/equitable.php

Pour moi, c'est la conception la plus proche du concept de commerce équitable d'Oxfam (une référence en la matière). C'est d'ailleurs celle qui m'intéresse le plus. J'irai gratouiller un peu chez Oxfam et Max Havelaar pour leur demander quelle serait LEUR conception du livre équitable...



A suivre...

Jlc 03/01/2007 @ 09:36:35
Idéee intéressante, Mallollo, même si elle me semble, de prime abord, plus solidaire (entre éditeurs indépendants, ce qui est très bien, et entre lecteurs de pays différents) qu'équitable où je mettrais en plus de la solidarité une exigence environnementale.

Mallollo

avatar 03/01/2007 @ 10:07:34
Idéee intéressante, Mallollo, même si elle me semble, de prime abord, plus solidaire (entre éditeurs indépendants, ce qui est très bien, et entre lecteurs de pays différents) qu'équitable où je mettrais en plus de la solidarité une exigence environnementale.


Tout à fait d'accord, Jlc!

D'autant plus que ce type d'édition éqitable soulève un paradoxe inhérent au commerce équitable en général: la charge environnementale des transports des produits fabriqués équitablement mais à l'autre bout du monde.
Je crois que c'est sur ce site (http://amel.alba-nigra.net/) qu'ils mettent en avant justement un système d'édition fondé davantage sur l'économie locale.

Ce sont encore une fois deux façons de voir les choses...

Guigomas
avatar 03/01/2007 @ 10:47:49
C'est un sujet interessant Malollo, je viens de passer sur tes liens et, si de prime abord j'étais comme tout le monde un peu interrogatif devant le qualificatif d'équitable pour un livre, je comprends mieux ce que cela recouvre.

On a un peu tendance à abuser du mot quand même. Promouvoir l'édition électronique en la qualifiant d'équitable par rapport à l'édition papier (comme le fait le site editions-equitables) n'est pas très honnête, ni d'affirmer que sur le prix du livre il y en a trois fois 30% pour l'éditeur, le libraire et l'imprimeur et seulement 10% pour l'auteur... quid de la diffusion et de la distribution ? Cet "éditeur équitable" ne me semble pas très bien connaître le métier d'éditeur...

C'est aussi pour moi l'idée développée par l'Alliance des Editeurs qui est la plus proche de la notion de "livre équitable", même si, comme jlc, je le qualifierais plutôt de "livre solidaire", les clients les plus riches payant pour les clients les plus pauvres. L'équité au sens Max-Havelaarien du terme est plutôt une garantie que le producteur pauvre sera justement rémunéré pour son travail et que c'est lui, et non pas la multinationale qui lui achète son produit, qui dégagera des bénéfices de son travail. N'est-ce pas ?

Il y a des idées intéressantes et dans un monde de l'édition complètement bouleversé par les techniques de traitement de texte, d'impression et par l'édition électronique il y aura sans doute d'un côté des requins qui feront des fortunes en promettant la lune à des clients trop crédules (éditions à compte d'auteur) et de l'autre de vrais éditeurs soucieux d'utiliser les techniques nouvelles en respectant leurs auteurs et leurs lecteurs, tout en essayant d'apporter, grâce à la mondialisation des échanges, des textes en lesquels ils croient à un lectorat de plus en plus élargi mais au pouvoir d'achat très variable.

On pourrait aussi imaginer le concept de "livre équitable au regard de la littérature", ce qui permettrait de se dispenser de nombre d'ouvrages chaque année et d'économiser du papier...

Mallollo

avatar 03/01/2007 @ 20:34:01
C'est un sujet interessant Malollo, je viens de passer sur tes liens et, si de prime abord j'étais comme tout le monde un peu interrogatif devant le qualificatif d'équitable pour un livre, je comprends mieux ce que cela recouvre.

On a un peu tendance à abuser du mot quand même. Promouvoir l'édition électronique en la qualifiant d'équitable par rapport à l'édition papier (comme le fait le site editions-equitables) n'est pas très honnête, ni d'affirmer que sur le prix du livre il y en a trois fois 30% pour l'éditeur, le libraire et l'imprimeur et seulement 10% pour l'auteur... quid de la diffusion et de la distribution ? Cet "éditeur équitable" ne me semble pas très bien connaître le métier d'éditeur...


Effectivement...et ce n'est pas le seul à qualifier d'équitable toute tentative d'édition électronique, loin de là! Dans ce cas précis, je trouve la démarche carrément malhonnête, mais il est parfois difficile de voir où s'arrête le marketing et où commence une réelle envie de faire de l'équitable (sans compter les 12.543.829 définitions d'"équitable"!)

C'est aussi pour moi l'idée développée par l'Alliance des Editeurs qui est la plus proche de la notion de "livre équitable", même si, comme jlc, je le qualifierais plutôt de "livre solidaire", les clients les plus riches payant pour les clients les plus pauvres. L'équité au sens Max-Havelaarien du terme est plutôt une garantie que le producteur pauvre sera justement rémunéré pour son travail et que c'est lui, et non pas la multinationale qui lui achète son produit, qui dégagera des bénéfices de son travail. N'est-ce pas ?


Oui oui. Mais la notion de solidarité fait partie intégrante du commerce équitable (en tous cas chez Oxfam; pour MH je pense que c'est itou mais je ne le jurerais pas)... un aspect un peu oublié chez les consommateurs (pour atténuer l'impression "charité"?), mais pas dans la mise en exécution des pratiques de commerce équitable.
On parle d'ailleurs de "commerce un peu plus équitable et un peu plus solidaire"...

Il y a des idées intéressantes et dans un monde de l'édition complètement bouleversé par les techniques de traitement de texte, d'impression et par l'édition électronique il y aura sans doute d'un côté des requins qui feront des fortunes en promettant la lune à des clients trop crédules (éditions à compte d'auteur) et de l'autre de vrais éditeurs soucieux d'utiliser les techniques nouvelles en respectant leurs auteurs et leurs lecteurs, tout en essayant d'apporter, grâce à la mondialisation des échanges, des textes en lesquels ils croient à un lectorat de plus en plus élargi mais au pouvoir d'achat très variable.

On pourrait aussi imaginer le concept de "livre équitable au regard de la littérature", ce qui permettrait de se dispenser de nombre d'ouvrages chaque année et d'économiser du papier...


Euh, Guigomas, ce dernier paragraphe... il ne serait pas juste un poil utopiste?

Par contre, comme tu dis, il serait intéressant de prendre en compte tous les aspects du livre pour les améliorer - les rendre plus équitables et solidaires, s'entend... Une démarche globale de livre équitable... qui me suit?

Saint Jean-Baptiste 03/01/2007 @ 22:01:24
Mallollo, je n'ai toujours pas très bien compris ce qu'était un livre équitable.
Mais je sens que tu vas bientôt nous l'expliquer ! ;-)

Si, en gros, ça veut dire que les pays riches finançaient la diffusion de certains livres dans les pays pauvres, ce serait déjà très bien !
Le tout gros problème resterait néanmoins le choix des livres : quel livre pour quel pays ? (sujet explosif s'il en est, comme tu peux t'imaginer !)

S'il s'agit de livres avec papier recyclé, là j'ai des doutes !
Le papier recyclé a peut-être fort changé ces dernières années, alors tant mieux, je me tais... Mais jusque dans les années 90, la fabrication et l'emploi du recyclé engendrait une pollution 2 fois plus forte, au moins, que du papier normal !
En fait, je crois que ça servait surtout de publicité à certains politiciens peu scrupuleux et en manque de programme !

Saint Jean-Baptiste 03/01/2007 @ 22:08:32
Je trouve que la formule des magasins Oxfam est géniale ! (pour le peu que j'en connaisse).
N'as-tu pas dit Mallollo, que tu étais vendeuse dans un Oxfam ? Alors, tu devrais nous expliquer comment ça fonctionne.

Saule

avatar 03/01/2007 @ 22:42:53
Dans le même ordre d'idée il y a la finance solidaire : soit des placements éthiques (on achète un fond qui n'investit que dans des sociétés respectueuses socialement et/ou environnementalement), soit des investissements directs dans des organismes sociaux (actions ou obligations, par ex. d'OXFAM puisqu'on parle d'eux). Chaque fois avec en option la possibilité de rétrocéder une partie des gains à un bénéficiaire social, mais sans obligations (la banque qui place le fond rétrocède elle une partie).

Donc finalement c'est tout autant rentable qu'un investissement normal.

Pour les belges : http://www.financite.be/

Mallollo

avatar 03/01/2007 @ 22:48:49
SJB, le plus drôle dans l'histoire, c'est que je ne sais pas plus que toi ce qu'est VRAIMENT un livre équitable. Tout ce que je peux faire pour l'instant, c'est répertorier les conception des éditeurs qui font des livres équitables... des conceptions toutes différentes les unes des autres bien sûr!
Il n'existe pas encore de vrai label reconnu en matière de livre équitable, et c'est bien là que réside la difficulté!

Par contre, je vais te reprendre sur un point:
Si, en gros, ça veut dire que les pays riches finançaient la diffusion de certains livres dans les pays pauvres, ce serait déjà très bien !
Le tout gros problème resterait néanmoins le choix des livres : quel livre pour quel pays ? (sujet explosif s'il en est, comme tu peux t'imaginer !)


L'aspect solidaire n'entraine pas forcément une relation de "charité", avec un Nord qui financerait la diffusion des livres au Sud. C'est une situation qui poserait, comme tu l'as si justement souligné, des problèmes de choix des livres "à faire diffuser au Sud". Il s'agit davantage d'une véritable coédition, une collaboration sur un livre (qu'il s'agisse d'un essai ou d'une oeuvre littéraire) "voulu" et travaillé par les différents éditeurs.
Je te donne des exemples:

http://alliance-editeurs.org/fr/…#
("Water under Threat", aussi en français: "la bataille pour l'eau")

http://alliance-editeurs.org/fr/…
(le 2e dans la liste: "l'ombre d'Imama")

http://lekti-ecriture.com/editeurs/…

Des exemples assez différents: essai, textes littéraires, coédition Nord-Sud, coédition "Sud-Sud"...
Il s'agit avant tout de travailler ensemble sur un projet en apportant chacun les billes qu'on peut mettre dans le projet (infrastructure, relations, sousous...)
Relation à double sens donc (selon moi).

S'il s'agit de livres avec papier recyclé, là j'ai des doutes !
Le papier recyclé a peut-être fort changé ces dernières années, alors tant mieux, je me tais... Mais jusque dans les années 90, la fabrication et l'emploi du recyclé engendrait une pollution 2 fois plus forte, au moins, que du papier normal !

Sur ce point, je suis assez mauvaise... je crois quand même que le papier recyclé n'est pas aussi polluant que le papier "première main", mais j'attends confirmation des spécialistes...
Sinon, comme le disait Guigomas:
On pourrait aussi imaginer le concept de "livre équitable au regard de la littérature", ce qui permettrait de se dispenser de nombre d'ouvrages chaque année et d'économiser du papier...

Je partage son avis... avant de penser à Recycler, il faut penser à Réutiliser, et encore en amont à Réduire sa consommation (production dans le cas de l'éditeur)... la fameuse règle des 3R!

Je trouve que la formule des magasins Oxfam est géniale ! (pour le peu que j'en connaisse).
N'as-tu pas dit Mallollo, que tu étais vendeuse dans un Oxfam ? Alors, tu devrais nous expliquer comment ça fonctionne.

Non, je ne suis pas vendeuse Oxfam, mais je fais partie du groupe d'action Oxfam de Louvain-la-Neuve... on se charge de l'organisation d'événements (débats, petits déjeuners équitables,...), de sensibilisation (dans les rues, les festivals,...) et de grosses actions (campagne de questionnement d'Ikéa qui a été lancée il y a quelques semaines), tout ça en lien avec le kot Oxfam. Tu sais maintenant (presque) tout!

J'en parlerais bien pendant des heures mais quand je commence... ;-)))

Tistou 03/01/2007 @ 23:14:07
"je crois quand même que le papier recyclé n'est pas aussi polluant que le papier "première main", mais j'attends confirmation des spécialistes..."

Allez je vais m'autoqualifier de spécialiste puisqu'intervenant dans l'industrie du Papier.
En fait c'est difficile à dire :
Pour faire du papier à partir de pâte vierge (non recyclée), il a fallu produire la pâte. C'est à dire couper des arbres (assez souvent plantés dans cette optique ; eucalyptus, résineux, ...), leur faire subir un traitement chimique (pâte chimique), ou physique (pâte thermo-mécanique) ou un mélange des 2 traitements. En terme de chimie ce n'est pas excessivement polluant mais c'est gros consommateur en énergie et ça ne génère pas réellement de déchets.
Pour faire du papier à partir de pâte recyclée, il a fallu : collecter le papier, et le transporter (et là il en faut des camions !), le désencrer ; processus chimiquement assez polluant et générant du déchet ; les boues de désencrage, le blanchir. Somme toute plus de chimie que dans le cas de la pâte vierge (ce qui arrange bien mes affaires, j'ose à peine l'avouer !).
Si l'on se contente de faire du carton d'emballage à partir de vieux papiers, là il n'y a plus de désencrage et je pense que c'est moins polluant.
Voilà grosso modo. Cela dit, si l'on ne produisait pas de désencrés (pâte recyclée), il y aurait gâchis de vieux papiers qui seraient brûlés, ou finiraient par retourner à la terre (c'est de la cellulose à la base).
Vraiment délicat de trancher. Mais du papier à base de recyclé, pas sûr que ce soit moins polluant.

Guigomas
avatar 04/01/2007 @ 11:00:36
Pour ceux qui s'interessent au papier, ce site est vraiment sympa : http://www.moulinduverger.com/
Un maître papetier à l'ancienne, avec notamment un petit film d'une dizaine de minutes sur la fabrication du "pur chiffon" où l'on découvre que le papier, c'est aussi fait avec des vieilles fouffes !
Je considère depuis quelques temps mes livres en tant qu'objets et non plus uniquement comme supports d'un texte. Comme j'ai beaucoup de livres de poche, le tour est vite fait car un livre de poche n'a aucune valeur comme objet mais je constate que même les romans en première édition n'en ont plus beaucoup (de valeur) : ce ne sont souvent que des livres de poche en plus grand. La mise en page et la typographie sont quelconques, la reliure est inexistante, le "dos carré collé" (je crois que c'est comme ça qu'on dit) étant devenu la norme, plus aucun éditeur ne se donne la peine de faire préfacer ses ouvrages, les coquilles restent assez nombreuses, la couverture n'a de vocation que publicitaire... et le contenu est hélas souvent à l'image du contenant c'est à dire bien médiocre. Ce ne sont pas des choses qu'on a envie de garder ni dans la lecture desquelles on se replonge (d'ailleurs à la deuxième lecture les pages commencent à se décoller).

Je ne pense pas qu'on puisse qualifier d'équitable un livre qui serait réalisé de manière plus artisanale qu'industrielle, mais puisque tu en es, Malollo, à définir le concept, je te soumets cette idée...

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