Bonsoir à tous,
Voici donc le moment venu d'attaquer notre lecture commune CL de printemps, et comme vous le savez sans doute déjà, notre choix s'est porté sur le livre "Les cercueils de zinc" de l'écrivaine Biélorusse et Prix Nobel de Littérature 2015, Svetlana ALEXIEVITCH.
Comme déjà dit sur l'autre fil dédié, il n' y a pas vraiment de chapitres dans ce livre, mais des "journées", le nombre de pages est toutefois très inégal.
Je propose donc un commentaire a peu près toutes les 50 pages, et des commentaires au fil de vos humeurs, de vos remarques, de détails qui vous ont marqués, des pages qui vous ont plu, que vous avez aimé, etc etc...
Laissez libre court a votre envie d'écrire et partagez vos sentiments, émotions...
La lecture commune portant uniquement sur le livre lui-même, et la dernière partie intitulée : "Le procès des Cercueils de Zinc" (page 301 et suivantes dans l'édition de poche de chez Christian Bourgois), n'en faisant pas vraiment partie, je propose de ne pas commenter cette partie et d'en laisser la lecture à l'appréciation de chacun...
Les participants prévus : SJB ; Saule ; Koudoux ; Tistou ; Cyclo ; Donatien ; Lobe et votre serviteur...
Si des participants de dernière minutes veulent se joindre à nous, ils sont bien entendu les bienvenus, si des personnes qui ont déjà lu le livre (Coucou Blue Cat...), ou pas, veulent déposer un commentaire, ce fil leur est bien entendu ouvert....
Voici donc le moment venu d'attaquer notre lecture commune CL de printemps, et comme vous le savez sans doute déjà, notre choix s'est porté sur le livre "Les cercueils de zinc" de l'écrivaine Biélorusse et Prix Nobel de Littérature 2015, Svetlana ALEXIEVITCH.
Comme déjà dit sur l'autre fil dédié, il n' y a pas vraiment de chapitres dans ce livre, mais des "journées", le nombre de pages est toutefois très inégal.
Je propose donc un commentaire a peu près toutes les 50 pages, et des commentaires au fil de vos humeurs, de vos remarques, de détails qui vous ont marqués, des pages qui vous ont plu, que vous avez aimé, etc etc...
Laissez libre court a votre envie d'écrire et partagez vos sentiments, émotions...
La lecture commune portant uniquement sur le livre lui-même, et la dernière partie intitulée : "Le procès des Cercueils de Zinc" (page 301 et suivantes dans l'édition de poche de chez Christian Bourgois), n'en faisant pas vraiment partie, je propose de ne pas commenter cette partie et d'en laisser la lecture à l'appréciation de chacun...
Les participants prévus : SJB ; Saule ; Koudoux ; Tistou ; Cyclo ; Donatien ; Lobe et votre serviteur...
Si des participants de dernière minutes veulent se joindre à nous, ils sont bien entendu les bienvenus, si des personnes qui ont déjà lu le livre (Coucou Blue Cat...), ou pas, veulent déposer un commentaire, ce fil leur est bien entendu ouvert....
Ludmilla, si tu passes sur ce fil, aurais-tu STP la gentillesse de"l'épingler" et/où de le rattacher à la critique déjà existante de ce livre ici : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/46131
Merci d'avance.
Pour ceux que la biographie de l'auteure intéresserait sa page Wiki est ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Svetlana_Alexievitch
Je dois dire qu'en la lisant j'ai été étonné par le nombre de distinctions littéraires (en plus du Nobel de Littérature...) reçues par cette écrivaine!..
J'espère pouvoir commencer ma (re)lecture ce soir, mais je voudrais d'abord finir la lecture du livre que lis actuellement, donc mes premières impressions dans les prochains jours...
C'est fait :-)
Ludmilla, si tu passes sur ce fil, aurais-tu STP la gentillesse de"l'épingler" et/ou de le rattacher à la critique déjà existante de ce livre ici : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/46131
Merci d'avance.
C'est fait :-)
Merci.
Lu plutôt autour de 70 pages, prise dans la litanie des témoignages juxtaposés. Pour l’instant, l’essentiel de cette lecture s’est faite dans le train, entourée, pour conjurer l’horreur glaçante de cette guerre tue.
Pour l'instant, j'ai lu les notes de travail. Je m'attaque au Premier jour ce soir !
Svetlana Alexievitch est née en Ukraine, de mère ukrainienne et père biélorusse. Elle est russophone, de nationalité biélorusse. De formation journalistique, elle s'intéresse très tôt à ce qui fait l'actualité de la sphère d'influence russe et traite de sujets sensibles tels la catastrophe de Tchernobyl, la guerre en Afghanistan, les soubresauts de l'ex-empire soviétique. Elle est contrainte dès le début des années 2000 de s'exiler du côté de l'ouest ( Italie, France, Allemagne), elle vit actuellement en Suède à en croire la quatrième de couverture de mon édition de Les cercueils de zinc. Petit détail qui justement n'en est pas un, de détail, elle a été couronnée par le Nobel de Littérature en 2015.
Les cercueils de zinc, justement, relève de la "prose documentaire" (en même temps, formée en tant que journaliste et s'intéressant aux grands problèmes de la sphère russe ... !), d'autres appelleront ce genre "le témoignage". C'est la même chose.
Cet ouvrage a généré du scandale en Russie, certains l'accusant de défigurer l'image des soldats morts ou ayant combattu en Afghanistan. Une chose est sûre ; quand on s'embarque dans la lecture de ce livre, c'est pour un voyage vers l'horreur, l'horreur de la guerre, et pas précisément une guerre propre (pour autant que ça puisse exister !).
Il est bien évident que ce genre de littérature ne la rend plus la bienvenue en Russie ou pays affilié telle la Biélorussie. Dès la préface (Dimitri Savitski, écrivain et poète russe résidant en France), ce point est abordé :
"Comme Svetlana le souligne elle-même, l'Union Soviétique est un Etat militariste qui se camoufle en pays ordinaire et il est dangereux de faire glisser la bâche kaki qui recouvre les fondations de granit de cet Etat. Le premier extrait des "Cercueils de zinc venait à peine de paraître, le 15 Janvier 1990, dans le quotidien Komsomolskaïa Pravda, que Svetlana recevait déjà une pluie de menaces. On la prévenait qu'on connaissait son adresse et qu'on allait lui régler son compte."
Elle-même relatera plus loin une de conversations téléphoniques de menace ...
Rien ne change et tout change :
- Concernant la désinformation : "Personne ne se demandait pourquoi des gars de dix-neuf ans s'étaient mis soudain à mourir, si c'était la vodka, la grippe, ou une indigestion d'oranges. Leurs familles les pleuraient, mais les autres vivaient tranquillement, tant que ça ne les touchait pas. Les journaux écrivaient que nos soldats construisaient des ponts, plantaient des allées de l'amitié, que nos médecins soignaient les femmes et les enfants afghans ..." Aujourd'hui c'est "Opération spéciale" le terme consacré officiel ...
- Concernant l'impréparation des troupes et leur dénuement : "On parlait beaucoup d'argent. Plus que de la mort. Moi, je n'ai rien rapporté de là-bas sauf l'éclat qu'on a retiré de mon corps. C'est tout. Les autres ramenaient des porcelaines, des pierres précieuses, des bijoux, des tapis, ... Les uns se servaient dans les kichlaks (village, en Asie centrale) pendant les missions de combat ... Les autres achetaient, troquaient ... Un chargeur contre un assortiment de cosmétiques pour la petite amie : mascara, poudre, fard à paupières. On vendait des cartouches bouillies ... Une cartouche bouillie sort mal de l'arme et ne peut tuer personne. Alors on chauffait des seaux ou des cuvettes et on faisait bouillir des cartouches pendant deux heures. Le soir on allait les vendre." Les témoignages actuels sur les soldats russes qui rackettent et réclament nourriture, thé ou café, à ceux qui parviennent à fuir Marioupol sont de la même veine ...
Tout change et rien ne change.
Les horreurs sont présentes à toutes les pages. C'est la guerre, mise à nu, sans glorification de la part de Svetlana Alexievitch.
J'en suis actuellement à la page 61, au coeur du "Premier jour" et me dirige vers la fin de ce chapitre (encore 46 pages). Malgré les horreurs décrites la lecture est aisée et peut s'effectuer rapidement. Du coup je lis un autre ouvrage en même temps pour ne pas aller trop vite.
Les cercueils de zinc, justement, relève de la "prose documentaire" (en même temps, formée en tant que journaliste et s'intéressant aux grands problèmes de la sphère russe ... !), d'autres appelleront ce genre "le témoignage". C'est la même chose.
Cet ouvrage a généré du scandale en Russie, certains l'accusant de défigurer l'image des soldats morts ou ayant combattu en Afghanistan. Une chose est sûre ; quand on s'embarque dans la lecture de ce livre, c'est pour un voyage vers l'horreur, l'horreur de la guerre, et pas précisément une guerre propre (pour autant que ça puisse exister !).
Il est bien évident que ce genre de littérature ne la rend plus la bienvenue en Russie ou pays affilié telle la Biélorussie. Dès la préface (Dimitri Savitski, écrivain et poète russe résidant en France), ce point est abordé :
"Comme Svetlana le souligne elle-même, l'Union Soviétique est un Etat militariste qui se camoufle en pays ordinaire et il est dangereux de faire glisser la bâche kaki qui recouvre les fondations de granit de cet Etat. Le premier extrait des "Cercueils de zinc venait à peine de paraître, le 15 Janvier 1990, dans le quotidien Komsomolskaïa Pravda, que Svetlana recevait déjà une pluie de menaces. On la prévenait qu'on connaissait son adresse et qu'on allait lui régler son compte."
Elle-même relatera plus loin une de conversations téléphoniques de menace ...
Rien ne change et tout change :
- Concernant la désinformation : "Personne ne se demandait pourquoi des gars de dix-neuf ans s'étaient mis soudain à mourir, si c'était la vodka, la grippe, ou une indigestion d'oranges. Leurs familles les pleuraient, mais les autres vivaient tranquillement, tant que ça ne les touchait pas. Les journaux écrivaient que nos soldats construisaient des ponts, plantaient des allées de l'amitié, que nos médecins soignaient les femmes et les enfants afghans ..." Aujourd'hui c'est "Opération spéciale" le terme consacré officiel ...
- Concernant l'impréparation des troupes et leur dénuement : "On parlait beaucoup d'argent. Plus que de la mort. Moi, je n'ai rien rapporté de là-bas sauf l'éclat qu'on a retiré de mon corps. C'est tout. Les autres ramenaient des porcelaines, des pierres précieuses, des bijoux, des tapis, ... Les uns se servaient dans les kichlaks (village, en Asie centrale) pendant les missions de combat ... Les autres achetaient, troquaient ... Un chargeur contre un assortiment de cosmétiques pour la petite amie : mascara, poudre, fard à paupières. On vendait des cartouches bouillies ... Une cartouche bouillie sort mal de l'arme et ne peut tuer personne. Alors on chauffait des seaux ou des cuvettes et on faisait bouillir des cartouches pendant deux heures. Le soir on allait les vendre." Les témoignages actuels sur les soldats russes qui rackettent et réclament nourriture, thé ou café, à ceux qui parviennent à fuir Marioupol sont de la même veine ...
Tout change et rien ne change.
Les horreurs sont présentes à toutes les pages. C'est la guerre, mise à nu, sans glorification de la part de Svetlana Alexievitch.
J'en suis actuellement à la page 61, au coeur du "Premier jour" et me dirige vers la fin de ce chapitre (encore 46 pages). Malgré les horreurs décrites la lecture est aisée et peut s'effectuer rapidement. Du coup je lis un autre ouvrage en même temps pour ne pas aller trop vite.
Ce qui frappe à la première lecture, d'est la brutalité des témoignages, de la violence des situations relatées.
Pas de mise en place, pas d'historique de la situation, pas de présentation des intervenants, si ce n'est leur fonction, leur grade ou leur situation familiale .
L'auteure a écrit ce journal de guerre six ans après le début de l'intervention russe, soit en 1986. " Nous ne savons rien d'elle. D'où viennent les cercueils de zinc? Pourquoi le rapatriement des corps et les inhumations restent discrets? Il faut "briser le temps, saisir l'esprit" et entrer cela dans un livre..............................
Dès le prologue, "une mère", donne le ton en évoquent le chagrin des mères, qui retrouvent leur fils, parfois vivznt, mais totalement transformé par son séjour en Afghanistan.
Il y a la révélation des erreurs de logistique, de manque de matériel et d'équipements d'assistance médicale pour soigner les blessés et les malades!
Mais l'effarement et l'horreur frappent lorsque chacun constate avoir été trompé sur les véritables enjeuc de "l'opération".
La base du système totalitaire est le MENSONGE. C'est ahurissant de voir à quel point les esprits peuvent être manipulés par une propagande massive et orientée.
Il est difficile de ne pas faire de rapprochement avec la situation actuelle en Urkaine.
Je crois être aussi aux environs de la page 70 (version papier).
Lecture pénible, mais nécessaire me semble-t-il.
A+
Pas de mise en place, pas d'historique de la situation, pas de présentation des intervenants, si ce n'est leur fonction, leur grade ou leur situation familiale .
L'auteure a écrit ce journal de guerre six ans après le début de l'intervention russe, soit en 1986. " Nous ne savons rien d'elle. D'où viennent les cercueils de zinc? Pourquoi le rapatriement des corps et les inhumations restent discrets? Il faut "briser le temps, saisir l'esprit" et entrer cela dans un livre..............................
Dès le prologue, "une mère", donne le ton en évoquent le chagrin des mères, qui retrouvent leur fils, parfois vivznt, mais totalement transformé par son séjour en Afghanistan.
Il y a la révélation des erreurs de logistique, de manque de matériel et d'équipements d'assistance médicale pour soigner les blessés et les malades!
Mais l'effarement et l'horreur frappent lorsque chacun constate avoir été trompé sur les véritables enjeuc de "l'opération".
La base du système totalitaire est le MENSONGE. C'est ahurissant de voir à quel point les esprits peuvent être manipulés par une propagande massive et orientée.
Il est difficile de ne pas faire de rapprochement avec la situation actuelle en Urkaine.
Je crois être aussi aux environs de la page 70 (version papier).
Lecture pénible, mais nécessaire me semble-t-il.
A+
J’ai l’édition Acte-Sud, une belle édition. Cet éditeur a enfin compris qu’il ne devait pas sortir des bouquins sur des papiers vergés et – pire encore – filigranés.
Ça commence par un prologue qui est le témoignage d’une mère russe qui ne reconnaît plus son fils rentré d’Afghanistan. Un témoignage terrible mais malgré tout avec une certaine recherche littéraire.
Après il y a « Journal de bord » (A la guerre).
L’auteur nous y livre son journal au jour le jour de son voyage dans l’Afghanistan en guerre.
Elle nous dit ce qu’elle voit et ce qu’elle entend.
Elle nous dit qu’elle ne voudrait plus écrire sur la guerre mais c’est plus fort qu’elle : elle doit témoigner.
Le mensonge et la manipulation ont toujours existé, dans toutes les guerres. Mais dans un pays totalitaire comme le Russie, où les jeunes n’ont jamais rien connu d’autre, le mensonge et la manipulation sont portés à un niveau invraisemblable. Tous ces jeunes sont persuadés qu’ils vont construire des routes, des écoles, des hôpitaux et qu’ils vont établir le paradis communiste dans ce pays de sauvages. Ça apparaît dans tous les témoignages.
J’ai entamé : « Premier Jour » et j’en suis à la page 61 que clôture le témoignage d’un conseiller militaire. Certains témoignages sont bruts de décoffrage, comme si c’était écrit au fur et à mesure du récit raconté par le témoin. Mais dans d’autres témoignages, comme celui du conseiller militaire, j’ai été surpris de découvrir une certaine construction plus littéraire ; ça rend le récit plus facile mais au dépens du côté authentique.
Jusqu’à présent, une lecture dure mais nécessaire pour qui veut savoir ; surtout aujourd’hui où l’histoire repasse les plats.
Ça commence par un prologue qui est le témoignage d’une mère russe qui ne reconnaît plus son fils rentré d’Afghanistan. Un témoignage terrible mais malgré tout avec une certaine recherche littéraire.
Après il y a « Journal de bord » (A la guerre).
L’auteur nous y livre son journal au jour le jour de son voyage dans l’Afghanistan en guerre.
Elle nous dit ce qu’elle voit et ce qu’elle entend.
Elle nous dit qu’elle ne voudrait plus écrire sur la guerre mais c’est plus fort qu’elle : elle doit témoigner.
Le mensonge et la manipulation ont toujours existé, dans toutes les guerres. Mais dans un pays totalitaire comme le Russie, où les jeunes n’ont jamais rien connu d’autre, le mensonge et la manipulation sont portés à un niveau invraisemblable. Tous ces jeunes sont persuadés qu’ils vont construire des routes, des écoles, des hôpitaux et qu’ils vont établir le paradis communiste dans ce pays de sauvages. Ça apparaît dans tous les témoignages.
J’ai entamé : « Premier Jour » et j’en suis à la page 61 que clôture le témoignage d’un conseiller militaire. Certains témoignages sont bruts de décoffrage, comme si c’était écrit au fur et à mesure du récit raconté par le témoin. Mais dans d’autres témoignages, comme celui du conseiller militaire, j’ai été surpris de découvrir une certaine construction plus littéraire ; ça rend le récit plus facile mais au dépens du côté authentique.
Jusqu’à présent, une lecture dure mais nécessaire pour qui veut savoir ; surtout aujourd’hui où l’histoire repasse les plats.
Je viens d’entamer le premier jour.
Je dois dire que dès les notes de travail, - datées du 14 juin 1986 -, comme les autres CLiens(ennes) je suis surpris par la ressemblance entre ce que dit Mme. ALEXIEVITCH et les images dramatiques que nous voyons actuellement tous les jours à la télévision.
Pg. 15 de l’édition Christian Bourgois (CB) : «On veut nous faire croire que le «contingent limité de troupes soviétiques » a été envoyé en Afghanistan pour aider un peuple frère à construire des routes, à transporter des engrais dans les villages et que des médecins soviétiques sont là pour accoucher les femmes afghanes »…
Voilà tout est dit! Remplacez Afghanistan par... Ukraine, soviétiques par... russes et le reste par "chasser les nazis", et vous obtiendrez la situation d’aujourd’hui…
Pareil pour les images de destruction que l’on voit actuellement et qu’elle écrit Pg. 19 (CB) : «Nous sommes passés devant des villages anéantis, semblables à des champs labourés. Cette glaise morte, tout ce qui restait des maisons qui venaient d’abriter des hommes, était encore plus effrayante que l’obscurité d’où on aurait pu tirer sur nous»…
J’aime aussi beaucoup sa façon de faire intervenir la culture millénaire de Russie dans ses écrits, quand elle cite DOSTOÏEVSKI p. ex. Pg. 17 chez CB : «Les militaires sont les gens au monde qui se posent le moins de questions»…
Rien à redire, Svetlana ALEXIEVITCH est une écrivaine incroyable! Je me suis surpris à me demander si un jour elle écrira sur la guerre qui se déroule actuellement?
Je dois dire que dès les notes de travail, - datées du 14 juin 1986 -, comme les autres CLiens(ennes) je suis surpris par la ressemblance entre ce que dit Mme. ALEXIEVITCH et les images dramatiques que nous voyons actuellement tous les jours à la télévision.
Pg. 15 de l’édition Christian Bourgois (CB) : «On veut nous faire croire que le «contingent limité de troupes soviétiques » a été envoyé en Afghanistan pour aider un peuple frère à construire des routes, à transporter des engrais dans les villages et que des médecins soviétiques sont là pour accoucher les femmes afghanes »…
Voilà tout est dit! Remplacez Afghanistan par... Ukraine, soviétiques par... russes et le reste par "chasser les nazis", et vous obtiendrez la situation d’aujourd’hui…
Pareil pour les images de destruction que l’on voit actuellement et qu’elle écrit Pg. 19 (CB) : «Nous sommes passés devant des villages anéantis, semblables à des champs labourés. Cette glaise morte, tout ce qui restait des maisons qui venaient d’abriter des hommes, était encore plus effrayante que l’obscurité d’où on aurait pu tirer sur nous»…
J’aime aussi beaucoup sa façon de faire intervenir la culture millénaire de Russie dans ses écrits, quand elle cite DOSTOÏEVSKI p. ex. Pg. 17 chez CB : «Les militaires sont les gens au monde qui se posent le moins de questions»…
Rien à redire, Svetlana ALEXIEVITCH est une écrivaine incroyable! Je me suis surpris à me demander si un jour elle écrira sur la guerre qui se déroule actuellement?
Je suis au premier jour.
Lecture difficile des témoignages mais nécessaire pour moi.
Je suis contente d'avoir l'occasion de lire Svetlana ALEXIEVITCH qui est extrêmement courageuse d'écrire en prenant de gros risques.
Je me pose également la question : "écrira-t-elle un livre sur la guerre actuelle"?
Lecture difficile des témoignages mais nécessaire pour moi.
Je suis contente d'avoir l'occasion de lire Svetlana ALEXIEVITCH qui est extrêmement courageuse d'écrire en prenant de gros risques.
Je me pose également la question : "écrira-t-elle un livre sur la guerre actuelle"?
J'avoue être frappé par les premiers témoignages du 1er jour ; il me semble qu'on comprend mieux ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui. Jamais lu de choses aussi puissantes sur la guerre en général et sa "dégueulasserie".
A lire l'histoire du grenadier qui ne souhaite pas que quelqu'un d'étranger à la guerre puisse en causer, je comprends mon propre père qui, militaire, ayant "fait" la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, n'a jamais pu en parler : il avait vécu trop de choses affreuses...
A lire l'histoire du grenadier qui ne souhaite pas que quelqu'un d'étranger à la guerre puisse en causer, je comprends mon propre père qui, militaire, ayant "fait" la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, n'a jamais pu en parler : il avait vécu trop de choses affreuses...
A lire l'histoire du grenadier qui ne souhaite pas que quelqu'un d'étranger à la guerre puisse en causer, je comprends mon propre père qui, militaire, ayant "fait" la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, n'a jamais pu en parler : il avait vécu trop de choses affreuses...
Mon grand-père avait fait la campagne d'Albanie et de Grèce avec les troupes italiennes, (j'en ai déjà parlé sur un autre forum d'ailleurs...), et a part quelques détails et quelques très rares histoires, il n'avait jamais rien raconté à ma grand-mère...
Mais celle-ci m'avait dit que toutes les nuits après la fin de la guerre, et durant les quelques années qu'il vécut après la fin de la guerre, il faisait des cauchemars... Toutes les nuits!..
La preuve que parfois la relecture de livres déjà lu des années auparavant sert à quelque chose :
Pg . 31 de l’édition CB nous avons le témoignage d’un soldat russe qui dit ceci vers la fin de son récit :
«A l’hôpital j’avais reçu une lettre d’un ami. C’est par lui que j’ai appris que notre BTR (véhicule de transport de troupes blindé) avait sauté sur une mine italienne. Il avait vu un homme éjecté avec le moteur: c’était moi…».
Ce détail m’avait échappé lors de ma première lecture en 2015, mais pas cette fois-ci!.. Et bien, figurez-vous que des images de l’embuscade dont parle ce soldat existent! Lors de cette lecture je me suis souvenu les avoir vues dans les années 80 à la télévision… On voit en effet nettement le véhicule exploser sur une route à flanc de montagne et un soldat voler dans les airs. Je me rappelle même m’être fait la réflexion à l’époque me disant que ce soldat était sûrement mort… Il semble que je me suis trompé!
Je suis actuellement en train de rechercher ces images sur le net…
Pg . 31 de l’édition CB nous avons le témoignage d’un soldat russe qui dit ceci vers la fin de son récit :
«A l’hôpital j’avais reçu une lettre d’un ami. C’est par lui que j’ai appris que notre BTR (véhicule de transport de troupes blindé) avait sauté sur une mine italienne. Il avait vu un homme éjecté avec le moteur: c’était moi…».
Ce détail m’avait échappé lors de ma première lecture en 2015, mais pas cette fois-ci!.. Et bien, figurez-vous que des images de l’embuscade dont parle ce soldat existent! Lors de cette lecture je me suis souvenu les avoir vues dans les années 80 à la télévision… On voit en effet nettement le véhicule exploser sur une route à flanc de montagne et un soldat voler dans les airs. Je me rappelle même m’être fait la réflexion à l’époque me disant que ce soldat était sûrement mort… Il semble que je me suis trompé!
Je suis actuellement en train de rechercher ces images sur le net…
Et aussi ce témoignage sur lequel je me pose des questions : Pg. 35 édition CB : «On vendait des cartouches bouillies… Une balle bouillie sort mal de l’arme et ne peut tuer personne. Alors on chauffait des seaux ou des cuvettes et on faisait bouillir des cartouches pendant deux heures. Le soir on allait les vendre.»
Il me semble qu’il y a d'anciens militaires sur le site? Quelqu’un peut-il me dire si ce fait est exact et avéré? Et si oui pourquoi?
@Septularisen
Et aussi ce témoignage sur lequel je me pose des questions : Pg. 35 édition CB : «On vendait des cartouches bouillies…
(...)
Il me semble qu’il y a d'anciens militaires sur le site? Quelqu’un peut-il me dire si ce fait est exact et avéré? Et si oui pourquoi?
Comme quoi ces témoignages sont bien véritables ! C’est terriblement impressionnant (je parle du camion).
Je ne suis pas militaire mais au service, les « carrières » qui avaient fait la guerre de Corée disaient qu’en faisant une légère perforation dans la pointe de la balle, elle s’ouvrait au contact. Ils appelaient ça des balles doum-doum.
Je n’ai jamais essayé ;-))
Et d’ailleurs, il paraît que c’est interdit.
Je suppose qu’en faisant bouillir la cartouche ils détruisent la poudre.
on faisait bouillir des cartouches pendant deux heures.
(...)
pourquoi?
...............
Il me semble qu’il y a d'anciens militaires sur le site? Quelqu’un peut-il me dire si ce fait est exact et avéré? Et si oui pourquoi?
Jamais entendu parler de ce procédé, mais on peut penser que faire bouillir une cartouche dilate le métal de la douille et que par conséquent la poudre est mouillée (le coefficient de dilatation balle - cartouche n'est pas le même, en principe. Poudre mouillée = flop...?
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