SJB ,Je viens de lire ta critique.Je trouve que tu tapes fort....
Roman à l’eau de rose... tu pousses un peu, non ?
@ bientôt sur CL
Roman à l’eau de rose... tu pousses un peu, non ?
@ bientôt sur CL
SJB ,Je viens de lire ta critique.Je trouve que tu tapes fort....
Roman à l’eau de rose... tu pousses un peu, non ?
@ bientôt sur CL
Eau de rose...camp de vacances...On retrouve bien là notre champion de la mauvaise foi fidèle à lui-même ! Néanmoins, il nous manquerait s'il n'était pas là !;-))
Tu sais Frunny, j’ai toujours peur, quand je fais une critique sincère, mais négative, de froisser ceux qui ont porté le livre aux nues.
Et je suis d’accord avec toi quand tu dis dans ta critique : « Ce roman est d'abord celui de la libération d'une femme soumise » : c’est l’histoire de Souleikha de sa soumission à son émancipation.
Mais le côté historique m’a semblé tout à fait faussé et même farfelu.
Ces descriptions du camp, c’est trop beau pour être vrai : il y a un hôpital avec un gynécologue super qualifié ; un atelier de peinture avec pinceaux, couleurs, panneaux et un gentil peintre ; une bonne cuisine avec beaucoup de gibier, du bon poisson, des bons légumes du potager ; beaucoup de bois pour le chauffage ; jamais de dispute entre les déportés… C’est là que j’ai senti la guimauve.
Dans d’autres livres, comme « Une journée d’Ivan Denissovitch » de Soljénitsyne, les camps sont décrits dans leur sinistre réalité et c’est autre chose.
Et le côté conte de fée, pour moi c’est : Souleikha qui va à la chasse comme si elle avait fait ça toute sa vie ; son fiston qui quitte le camp avec un passeport, de l’argent, sans aucun problème, pour un avenir qui s’annonce idyllique… et encore bien d’autres choses qui sont trop belles pour qu’on y croie.
Finalement, je pense que c’est un beau livre pour celui qui veut y croire mais, chez moi, ça n’a pas pris.
Ceci dit, ton message me fait plaisir, au moins quelqu’un lit mes critiques…;-))
Et c’est toujours un plaisir de parler d’un livre qui, quand même, en vaut la peine.
Et je suis d’accord avec toi quand tu dis dans ta critique : « Ce roman est d'abord celui de la libération d'une femme soumise » : c’est l’histoire de Souleikha de sa soumission à son émancipation.
Mais le côté historique m’a semblé tout à fait faussé et même farfelu.
Ces descriptions du camp, c’est trop beau pour être vrai : il y a un hôpital avec un gynécologue super qualifié ; un atelier de peinture avec pinceaux, couleurs, panneaux et un gentil peintre ; une bonne cuisine avec beaucoup de gibier, du bon poisson, des bons légumes du potager ; beaucoup de bois pour le chauffage ; jamais de dispute entre les déportés… C’est là que j’ai senti la guimauve.
Dans d’autres livres, comme « Une journée d’Ivan Denissovitch » de Soljénitsyne, les camps sont décrits dans leur sinistre réalité et c’est autre chose.
Et le côté conte de fée, pour moi c’est : Souleikha qui va à la chasse comme si elle avait fait ça toute sa vie ; son fiston qui quitte le camp avec un passeport, de l’argent, sans aucun problème, pour un avenir qui s’annonce idyllique… et encore bien d’autres choses qui sont trop belles pour qu’on y croie.
Finalement, je pense que c’est un beau livre pour celui qui veut y croire mais, chez moi, ça n’a pas pris.
Ceci dit, ton message me fait plaisir, au moins quelqu’un lit mes critiques…;-))
Et c’est toujours un plaisir de parler d’un livre qui, quand même, en vaut la peine.
@SJB
Il semble que ta perception négative (notamment concernant les "camps de vacances") vienne en partie du fait que tu confondes (au sens de fusion) deux types d'unités dans le cadre du Goulag: les camps de zeks (prisonniers jugés et condamnés) aux conditions extrêmes (avec miradors, barbelés etc...) auxquels tu te réfères et dont parle majoritairement la littérature dite du Goulag et les fameux villages d'exilés majoritairement peuplés de koulaks déportés dont nous parle le livre.
Il semble que ta perception négative (notamment concernant les "camps de vacances") vienne en partie du fait que tu confondes (au sens de fusion) deux types d'unités dans le cadre du Goulag: les camps de zeks (prisonniers jugés et condamnés) aux conditions extrêmes (avec miradors, barbelés etc...) auxquels tu te réfères et dont parle majoritairement la littérature dite du Goulag et les fameux villages d'exilés majoritairement peuplés de koulaks déportés dont nous parle le livre.
@Myrco
Bien sûr tous les camps ne ressemblent pas à ceux décrits par Soljénitsyne ; mais enfin, dans ces « peuplements » de Sibérie, on n’envoyait que des opposants au régime dont on voulait se débarrasser, ce n’était pas des volontaires et on ne peut pas s’imaginer que ça se passait aussi bien que dans le livre.
Bien sûr tous les camps ne ressemblent pas à ceux décrits par Soljénitsyne ; mais enfin, dans ces « peuplements » de Sibérie, on n’envoyait que des opposants au régime dont on voulait se débarrasser, ce n’était pas des volontaires et on ne peut pas s’imaginer que ça se passait aussi bien que dans le livre.
On se doit de lire le grand prix CL de l’année.
Mais j’ai dû me tromper de roman. Certaines critiques m’avaient fait penser qu’il s’agissait d’un roman au souffle épique dans la tradition des grands romanciers russes : Pasternak, Tolstoï, Cholokhov… Et j’ai trouvé que c’était un beau roman, bien écrit dans un beau décor et où une bonne fée accompagne l’héroïne pour que tout soit bien qui finit bien.
J’ai trouvé que le début commençait fort et j’ai plaint cette pauvre fille. Mais quand elle remercie le Ciel de lui avoir donné un si bon mari alors qu’il la menace de lui ouvrir le crâne d’un coup de hache quand elle lui adresse la parole, j’ai pensé qu’elle était plutôt limitée mentalement. Et cette belle-mère est un monstre comme il n’en existe que dans les contes de fées, je ne suis pas arrivé à y croire.
Mais je crois qu’au départ certains lecteurs ont pris l’héroïne en affection et tout ce qui lui arrive par la suite a fait leur bonheur : elle est débarrassée de son affreuse belle-mère et de son affreux mari, elle part dans une autre vie où tout va pour le mieux – à part quelques soucis comme toujours dans la vie – tout ce qu’elle fait est bien fait, tout le monde l’aime, elle est épanouie, des grandes menaces apparaissent mais disparaissent d’un coup de baguette magique… C’est un beau roman attendrissant avec quelques larmes à la fin mais ce n’est pas le « grand » roman auquel je m’attendais.
Mais j’ai dû me tromper de roman. Certaines critiques m’avaient fait penser qu’il s’agissait d’un roman au souffle épique dans la tradition des grands romanciers russes : Pasternak, Tolstoï, Cholokhov… Et j’ai trouvé que c’était un beau roman, bien écrit dans un beau décor et où une bonne fée accompagne l’héroïne pour que tout soit bien qui finit bien.
J’ai trouvé que le début commençait fort et j’ai plaint cette pauvre fille. Mais quand elle remercie le Ciel de lui avoir donné un si bon mari alors qu’il la menace de lui ouvrir le crâne d’un coup de hache quand elle lui adresse la parole, j’ai pensé qu’elle était plutôt limitée mentalement. Et cette belle-mère est un monstre comme il n’en existe que dans les contes de fées, je ne suis pas arrivé à y croire.
Mais je crois qu’au départ certains lecteurs ont pris l’héroïne en affection et tout ce qui lui arrive par la suite a fait leur bonheur : elle est débarrassée de son affreuse belle-mère et de son affreux mari, elle part dans une autre vie où tout va pour le mieux – à part quelques soucis comme toujours dans la vie – tout ce qu’elle fait est bien fait, tout le monde l’aime, elle est épanouie, des grandes menaces apparaissent mais disparaissent d’un coup de baguette magique… C’est un beau roman attendrissant avec quelques larmes à la fin mais ce n’est pas le « grand » roman auquel je m’attendais.
Il me semble que la première année on est loin du camp de vacance, c'est plutôt en mode survie. Maintenant on est probablement dans un registre que Soljénitsine (que je n'ai pas été capable de lire, j'ai essayé plusieurs fois). L'absurdité des décisions des révolutionnaires est aussi apparente dans le livre. Et le personnage du médecin était très réussi. Tout dans tout je comprend le ressenti de SJB mais je ne le partage qu'en partie.
Ceci dit je n'irai pas jusqu'à qualifier ce livre de chef-d'oeuvre, alors que l'autre candidat de la sélection "Retours au vieux pays" de Nathan Hill était pour moi un réel chef-d'oeuvre.
Ceci dit je n'irai pas jusqu'à qualifier ce livre de chef-d'oeuvre, alors que l'autre candidat de la sélection "Retours au vieux pays" de Nathan Hill était pour moi un réel chef-d'oeuvre.
Il me semble que la première année on est loin du camp de vacance, c'est plutôt en mode survie. Maintenant on est probablement dans un registre que Soljénitsine (que je n'ai pas été capable de lire, j'ai essayé plusieurs fois). L'absurdité des décisions des révolutionnaires est aussi apparente dans le livre. Et le personnage du médecin était très réussi. Tout dans tout je comprend le ressenti de SJB mais je ne le partage qu'en partie.
Ceci dit je n'irai pas jusqu'à qualifier ce livre de chef-d'oeuvre, alors que l'autre candidat de la sélection "Retours au vieux pays" de Nathan Hill était pour moi un réel chef-d'oeuvre.
Franchement on ne peut pas du tout comparer ces deux romans aux univers si différents. Moi j'ai vraiment beaucoup aimé les deux.
Mais alors la critique de SJB est confondante ! J'ai failli éclater de rire ! Moi je me suis dis qu'il allait aimer ce livre qui, encore une fois montre les méthodes de son grand satan communiste ! Mais voilà, ce camp là ne ressemble pas à celui de Soljénitsyne, alors il est faux ou...idyllique ! J'en suis tombée à la renverse !
As-tu vraiment lu SJB ? Les conditions du voyage, de l'installation du camp ! Mais il y en a eu de nombreux comme ça ! Dans "Quand la lumière décline" des déportés d'allemagne de l'est on décrit ce type de village où tout était à construire et auquel croyaient de " fervents communistes "! Certains en sont revenus marqués à jamais avec leur "idéal" effondré, d'autres ont gardé des oeillères afin de ne pas supporter un reniement ! Mais bon, bien sûr tu es parfaitement libre de n'avoir pas aimé, mais dire que c'était la vie de château franchement ! C'est aberrant !
Que tu n'aies pas été touché par Zouleika en fait ça ne m'étonne pas vu ta misogynie légendaire...
Ah ! tu me rassures, Pieronnelle, j’ai cru un moment qu’on en viendrait aux insultes…
... Mais bon, bien sûr tu es parfaitement libre de n'avoir pas aimé,
... Mais bon, bien sûr tu es parfaitement libre de n'avoir pas aimé,
Ah ! tu me rassures, Pieronnelle, j’ai cru un moment qu’on en viendrait aux insultes…
Ah mais ça me démangeai !: -))
Ce sera ma prochaine lecture. ;-)
Ce sera ma prochaine lecture. ;-)Je me réjouis de lire ta critique.
SJB je comprends bien que les parties "conte de fées" aient pu te gêner. Pour ma part j'ai trouvé que ça donne un côté "réalisme magique" (bien que j'utilise un peu trop à tort et à travers ce terme) que j'apprécie personnellement beaucoup. On est donc clairement dans le romanesque et l'épique, dans une certaine "suspension de la réalité" qu'il n'est pas évident de comparer à d'autres romans sur le même thème beaucoup plus réalistes et sans concession.
Il ne faut pas oublier quand même la partie sombre de "Zouleikha", qu'on ne peut pas nier: la dureté domestique de la première partie certes, mais aussi (si mes souvenirs sont bons) les massacres de Kazan, les prisonniers dans le train qui meurent comme des mouches au fur et à mesure du trajet, la péniche qui coule avec les déportés dont la plus grande partie meure noyé...
Il ne faut pas oublier quand même la partie sombre de "Zouleikha", qu'on ne peut pas nier: la dureté domestique de la première partie certes, mais aussi (si mes souvenirs sont bons) les massacres de Kazan, les prisonniers dans le train qui meurent comme des mouches au fur et à mesure du trajet, la péniche qui coule avec les déportés dont la plus grande partie meure noyé...
SJB je comprends bien que les parties "conte de fées" aient pu te gêner. Pour ma part j'ai trouvé que ça donne un côté "réalisme magique" (bien que j'utilise un peu trop à tort et à travers ce terme) que j'apprécie personnellement beaucoup. On est donc clairement dans le romanesque et l'épique, dans une certaine "suspension de la réalité" qu'il n'est pas évident de comparer à d'autres romans sur le même thème beaucoup plus réalistes et sans concession.
Il ne faut pas oublier quand même la partie sombre de "Zouleikha", qu'on ne peut pas nier: la dureté domestique de la première partie certes, mais aussi (si mes souvenirs sont bons) les massacres de Kazan, les prisonniers dans le train qui meurent comme des mouches au fur et à mesure du trajet, la péniche qui coule avec les déportés dont la plus grande partie meure noyé...
Absolument !
Les conditions de vie ont été épouvantables, j'ai beau chercher je ne vois pas où il pourrait y avoir un moment "idyllique" ; c'est dur, cruel, le train de la mort ressemble en tous points à celui des nazis ; l'installation du camp sur une terre ingrate et sauvage où tout est à faire, la recherche de nourriture dans la nature même, une vie communautaire qui n'a rien à envier à celle des goulags et où la plupart meurent de faim...
Mais vont se retrouver ensemble des personnalités issues de milieux totalement différents, intellectuels, artistes, scientifiques, paysans (dont notre Zouleikha...), voyous etc. Quelle partie de plaisir que ce village qui n'en n'est pas un !!! Mais quelles révélations dans les épreuves !
Mais c'est Zouleikha qui est un conte à elle seule de par son cheminement ! Traitée comme un animal par un mari paysan dont il est pour elle le seul moyen de survivre , elle se croit nulle et mauvaise car elle n'a pu avoir d'enfants...vivants ! Elle doit sa survie à cet homme odieux et cette ferme où elle travaille comme une esclave. Ces koulaks méprisés également par la société russe et considérés paradoxalement comme des bêtes sous les tsars et comme privilégiés sous les soviets car pouvant exploiter un petit bout de terre leur permettant de manger...
Zouleikha est humiliée par sa sorcière de belle-mère qui porte son fils aux nues ; quel personnage symbolique extraordinaire que cette marâtre , aveugle, méchante, qui a eu des conditions de vie si dures surtout en tant que femme ! Elle va hanter Zouleilkha qui a du mal à la haïr car elle sent en elle cette douleur commune mal définie qu'elle découvrira bien plus tard...Mais elle a déjà l'esprit rebelle en faisant des choses défendues pendant la nuit comme aller honorer les tombes de ses enfants morts...
Oui c'est le parcours initiatique d'une femme mais aussi d'un système !
Et ce qui est absolument incroyable et terrible c'est que Zoulheika, oui, va pouvoir "ouvrir les yeux" "grâce" à cette vie de bagne ; elle va sortir de cet univers inculte, fermé, bestial, courbé qui était sa vie d'avant (celle de la condition des paysans sous les tsars) en côtoyant des gens d'un monde insoupçonné comme celui de la culture, de l'art, de la médecine, des hommes et des femmes se retrouvant exactement dans les mêmes conditions de vie et de souffrance qu'elle. Pas un "modèle de vie" idyllique (!) mais révélateur .
Car ce livre montre bien l'extravagance, l'injustice, le processus presque démoniaque d'un système qui s'est voulu comme un modèle de société en suivant une idéologie qui se croyait juste et égalitaire ; ce modèle est incarné par le capitaine qui, comme les autres, va poursuivre sa voie comme une sorte de rédemption avec, tout au bout, un espoir de vie meilleure qui doit passer par les épreuves représentées par la construction de ce village destiné, avec une ironie cruelle, à procurer de la nourriture et des biens à l'Autre Société, celle dirigée par des Soviets et des apparatchiks...
Zouleikha fait partie des livres qui me marqueront à jamais. De par son humanité, son" réalisme magique" tel que le définit Fanou ; le parcours de cette jeune koulak entre en profondeur dans la nature humaine, sans concession, sans idéalisme, certes auréolé de celui de la Femme, mais aussi dans la dénonciation d'un système qui va bien au delà des caricatures grossières en ciblant d'une façon plus juste et fine.
Un parcours qui "ouvre les yeux"...
Je peux être à peu près d’accord avec toi, Fanou, pour dire qu’on est dans le romanesque, magique et épique, avec des côtés conte de fées. Mais j’ai trouvé que le côté épique était bien réel seulement dans la première partie du livre, disons jusqu’à l’installation définitive du camp. Après la vie de Zouleikha se passe trop bien pour qu’on y croie.
Alors, bien sûr, la vie de Zouleikha, avant sa déportation, est terrible à tel point que ça reste un cas bien particulier ; son cas n’atteint pas l’universel ; ce qui me fait dire que ce n’est pas un grand roman. C’est le roman d’une héroïne bien particulière, projetée dans des circonstances particulières mais malheureusement éloignées de la réalité.
Alors oui, le voyage est terrible mais Zouleikha a un protecteur, il ne lui arrivera rien de grave, sinon beaucoup d’inconfort. Pas de quoi inquiéter le lecteur.
Son protecteur l’accouche et même si l’auteur(e) voudrait introduire du suspense sur les 20 pages que ça dure, aucun lecteur croira que ça pourrait mal se passer.
Et, après ça la vie de Zouleikha au camp n’est ni une vie de château, ni une vie idyllique – personne n’a dit ça. Mais ça tourne trop souvent à conte de fées.
On se dit que le régime stalinien l’aurait applaudi tellement ce serait une belle propagande pour les camps de Sibérie.
Mais je comprends qu’il enchante ceux qui se sont pris d’affection pour Zouleikha parce qu’elle était si malheureuse et sa vie a si bien évolué. Grâce aux camps de Sibérie elle est sortie de l’enfer et elle s’est épanouie.
Finalement il faut comprendre que c’est le roman d’un personnage très particulier et très sympathique mais ça finit dans trop de guimauve et je n’ai pas mordu.
Reste que le style est réellement enchanteur et que la construction du livre est une belle réussite.
Alors, bien sûr, la vie de Zouleikha, avant sa déportation, est terrible à tel point que ça reste un cas bien particulier ; son cas n’atteint pas l’universel ; ce qui me fait dire que ce n’est pas un grand roman. C’est le roman d’une héroïne bien particulière, projetée dans des circonstances particulières mais malheureusement éloignées de la réalité.
Alors oui, le voyage est terrible mais Zouleikha a un protecteur, il ne lui arrivera rien de grave, sinon beaucoup d’inconfort. Pas de quoi inquiéter le lecteur.
Son protecteur l’accouche et même si l’auteur(e) voudrait introduire du suspense sur les 20 pages que ça dure, aucun lecteur croira que ça pourrait mal se passer.
Et, après ça la vie de Zouleikha au camp n’est ni une vie de château, ni une vie idyllique – personne n’a dit ça. Mais ça tourne trop souvent à conte de fées.
On se dit que le régime stalinien l’aurait applaudi tellement ce serait une belle propagande pour les camps de Sibérie.
Mais je comprends qu’il enchante ceux qui se sont pris d’affection pour Zouleikha parce qu’elle était si malheureuse et sa vie a si bien évolué. Grâce aux camps de Sibérie elle est sortie de l’enfer et elle s’est épanouie.
Finalement il faut comprendre que c’est le roman d’un personnage très particulier et très sympathique mais ça finit dans trop de guimauve et je n’ai pas mordu.
Reste que le style est réellement enchanteur et que la construction du livre est une belle réussite.
@Pieronnelle
J’ai cru qu’on tomberait d’accord (une fois de plus...) quand j’ai lu que grâce aux bagnes staliniens, les paysans sortaient de leur univers inculte, fermé, bestial, courbés comme du temps des Stars, pour découvrir un monde où l’on côtoie des médecins, des artistes, des intellectuels et où une fille qui était juste bonne à vider des pots de chambre devient une femme épanouie, à peu près libre de vivre comme elles le veut – bien qu’il y ait des contraintes comme dans toute société organisée.
Mais d’après moi, il faut lire ce livre en se disant que ce n’est ni une dénonciation du régime stalinien ni une critique du régime tsariste ; c’est le récit d’une vie particulière qui évolue dans des conditions particulières, imaginées par l’auteur(e).
La réussite aurait été complète si l’auteur(e) avait imaginé d’autres décors qu’un bagne en Sibérie pour opposants au régime. Il n’y aurait pas eu ce côté invraisemblable, trop-beau-pour-être-vrai, qui gâche le plaisir de lire un livre bien écrit et bien construit, avec une belle héroïne et des personnages, ma foi, très secondaires : un idéaliste déçu, un grand méchant, un chef assez épisodique… des personnages un peu passe-partout et pas assez fouillés pour qu’on s’y attarde.
Comme disent les critiques des journaux : un beau livre raté...
J’ai cru qu’on tomberait d’accord (une fois de plus...) quand j’ai lu que grâce aux bagnes staliniens, les paysans sortaient de leur univers inculte, fermé, bestial, courbés comme du temps des Stars, pour découvrir un monde où l’on côtoie des médecins, des artistes, des intellectuels et où une fille qui était juste bonne à vider des pots de chambre devient une femme épanouie, à peu près libre de vivre comme elles le veut – bien qu’il y ait des contraintes comme dans toute société organisée.
Mais d’après moi, il faut lire ce livre en se disant que ce n’est ni une dénonciation du régime stalinien ni une critique du régime tsariste ; c’est le récit d’une vie particulière qui évolue dans des conditions particulières, imaginées par l’auteur(e).
La réussite aurait été complète si l’auteur(e) avait imaginé d’autres décors qu’un bagne en Sibérie pour opposants au régime. Il n’y aurait pas eu ce côté invraisemblable, trop-beau-pour-être-vrai, qui gâche le plaisir de lire un livre bien écrit et bien construit, avec une belle héroïne et des personnages, ma foi, très secondaires : un idéaliste déçu, un grand méchant, un chef assez épisodique… des personnages un peu passe-partout et pas assez fouillés pour qu’on s’y attarde.
Comme disent les critiques des journaux : un beau livre raté...
Mais ce n'est pas une dénonciation du regime stalinien ni tsariste ! Ça n'a pas de noms sauf ceux de l'opression, de l'idéalisme ou idéologie d'un système qu'on impose où qu'il soit ! Ce n'est pas directement le but du livre et surtout pas d'un "documentaire" malgré le réalisme extrême et c'est ce qui te gêne justement ; l'auteure est un écrivain (ce que n'est pas pour moi Soljenitsyne puisqu'il s'agit d'un témoignage , et ce n'est pas un reproche même si je n'aime pas cet auteur), elle a écrit un roman oú par l'histoire de Zouleika elle entre en profondeur dans ce que peut être la destinée humaine avec ses horreurs, ses injustices, ses cruautés , ses luttes, ses faux espoirs mais en même temps ses résiliences, ses capacités à survivre, ses révélations, ses partages et solidarités ; ses "réveils" en somme...
Mais qu'est-ce que tu as donc trouvé de "trop beau pour être vrai" ?! Le fait qu'il s'agit d'un village à construire au fin fond de la Sibérie qui ne s'appelle pas "goulag" ? Ce n'est certainement pas moi qui créerais une échelle de valeur entre ces différentes "formules" ! Ca n'a pas de sens...
C'est tellement plus subtil de la part de cette auteure d'avoir évoqué tout ça par le cheminement de cette jeune koulak tatare (région ayant particulièrement subie les déportations du fait de la paysannerie) qui se retrouve au même niveau que les autres dans la lutte pour la suivie, elle qui se croyait moins que rien car humiliée par l'oppression, la bêtise et l'ignorance. Tu as ressenti apparemment ce "village" comme un modèle mais il n'est qu'un révélateur de par une lutte commune pour survivre et quelque part une reconnaissance en tant qu'être humain comme les autres.
Ce qui en dit long sur les jugements à-priori...
Mais qu'est-ce que tu as donc trouvé de "trop beau pour être vrai" ?! Le fait qu'il s'agit d'un village à construire au fin fond de la Sibérie qui ne s'appelle pas "goulag" ? Ce n'est certainement pas moi qui créerais une échelle de valeur entre ces différentes "formules" ! Ca n'a pas de sens...
C'est tellement plus subtil de la part de cette auteure d'avoir évoqué tout ça par le cheminement de cette jeune koulak tatare (région ayant particulièrement subie les déportations du fait de la paysannerie) qui se retrouve au même niveau que les autres dans la lutte pour la suivie, elle qui se croyait moins que rien car humiliée par l'oppression, la bêtise et l'ignorance. Tu as ressenti apparemment ce "village" comme un modèle mais il n'est qu'un révélateur de par une lutte commune pour survivre et quelque part une reconnaissance en tant qu'être humain comme les autres.
Ce qui en dit long sur les jugements à-priori...
@Pieronnelle
Ça fait partie du plaisir de la lecture de parler d’un livre qu’on a lu mais, comme plus personne n’intervient, on est amené à se répéter.
Tu me parles d’une lutte commune pour la survie. C’est justement ça que je n’ai pas trouvé dans ce récit. A partir du moment où les déportés sont arrivés, tout s’installe en deux temps trois mouvements comme si on était dans une société d’abondance : une pharmacie bien équipée, un hôpital où rien ne manque ; une cuisine et une table d’hôtes où tout le monde mange à sa faim, gibier, poisson, fruits, légumes… On mange mieux là qu’à Moscou dans les années vingt !
Je ne vois nulle part une véritable lutte pour la vie. J’ai plutôt l’impression que Zouleikha devient un faire valoir de ces camps ; et c’est dommage parce qu’au début du livre c’était un personnage bien réel et pétri d’épaisseur humaine.
Alors, bien sûr tu as raison, ce n’est pas un témoignage sur le Goulag mais ça devrait quand même garder un semblant de réalité pour être plausible. Je pense que l’auteur a visé trop haut en fixant l’action dans un camp en Sibérie ; elle a été dépassée par son sujet.
Ça fait partie du plaisir de la lecture de parler d’un livre qu’on a lu mais, comme plus personne n’intervient, on est amené à se répéter.
Tu me parles d’une lutte commune pour la survie. C’est justement ça que je n’ai pas trouvé dans ce récit. A partir du moment où les déportés sont arrivés, tout s’installe en deux temps trois mouvements comme si on était dans une société d’abondance : une pharmacie bien équipée, un hôpital où rien ne manque ; une cuisine et une table d’hôtes où tout le monde mange à sa faim, gibier, poisson, fruits, légumes… On mange mieux là qu’à Moscou dans les années vingt !
Je ne vois nulle part une véritable lutte pour la vie. J’ai plutôt l’impression que Zouleikha devient un faire valoir de ces camps ; et c’est dommage parce qu’au début du livre c’était un personnage bien réel et pétri d’épaisseur humaine.
Alors, bien sûr tu as raison, ce n’est pas un témoignage sur le Goulag mais ça devrait quand même garder un semblant de réalité pour être plausible. Je pense que l’auteur a visé trop haut en fixant l’action dans un camp en Sibérie ; elle a été dépassée par son sujet.
Tu me demandes ce qui est « trop beau pour être vrai ».
Passons sur l’accouchement parce que je n’y connais rien, et parfois le hasard fait bien les choses.
Mais elle reçoit un arme et des cartouches tant qu’elle en veut. Elle part à la chasse, elle débusque le gibier mieux qu’un Apache et elle tire plus juste que Robert Redford dans Billy le Kid.
Elle ramène ce qu’elle a tiré : deux oies, trois canards, un lièvre et deux lapins, sans aucune difficulté. Elle accroche très simplement tout ça à sa ceinture et elle le ramène au camp. Il y a en Sibérie deux mètres de neige et moins cinquante degrés, mais rien ne l’arrête…
Elle sait tout faire. Elle est comme Chuck Norris qui a marché jusqu’à l’infini. Deux fois.
Il lui arrive de tirer un chevreuil et elle rentre au camp sans problème, elle tient son fusil d’une main et de l’autre, le chevreuil.
Ça me paraît un peu forcé comme histoire…
Un jour un homme l’attend dans la forêt pour la violer… Mais, comme sur un coup de baguette magique, un ours s’amène juste à temps !
Un autre jour, le grand salopard du camp est là aussi pour la violer mais, elle le regarde droit dans les yeux et alors, il a peur, il n’ose pas, Zouleikha passe son chemin…
Une nuit, son fiston a fugué dans la forêt. Il est poursuivi par une meute de loups. Mais, comme Zoro, Zouleikha est arrivée… et a tué les loups.
Et puis à la fin, le fiston s’ennuie au camp. Alors il s’en va, dans une barque, tout seul, sur ce fleuve où tant de gens se sont noyés ; il va parcourir 1000 km dans la Russie soviétique jusqu’à Saint-Pétersbourg…
Si il y a une suite à cette histoire, on le verra devenu un grand peintre de renom, très riche… et on croisera les doigts pour que le beau conte de fées continue.
Passons sur l’accouchement parce que je n’y connais rien, et parfois le hasard fait bien les choses.
Mais elle reçoit un arme et des cartouches tant qu’elle en veut. Elle part à la chasse, elle débusque le gibier mieux qu’un Apache et elle tire plus juste que Robert Redford dans Billy le Kid.
Elle ramène ce qu’elle a tiré : deux oies, trois canards, un lièvre et deux lapins, sans aucune difficulté. Elle accroche très simplement tout ça à sa ceinture et elle le ramène au camp. Il y a en Sibérie deux mètres de neige et moins cinquante degrés, mais rien ne l’arrête…
Elle sait tout faire. Elle est comme Chuck Norris qui a marché jusqu’à l’infini. Deux fois.
Il lui arrive de tirer un chevreuil et elle rentre au camp sans problème, elle tient son fusil d’une main et de l’autre, le chevreuil.
Ça me paraît un peu forcé comme histoire…
Un jour un homme l’attend dans la forêt pour la violer… Mais, comme sur un coup de baguette magique, un ours s’amène juste à temps !
Un autre jour, le grand salopard du camp est là aussi pour la violer mais, elle le regarde droit dans les yeux et alors, il a peur, il n’ose pas, Zouleikha passe son chemin…
Une nuit, son fiston a fugué dans la forêt. Il est poursuivi par une meute de loups. Mais, comme Zoro, Zouleikha est arrivée… et a tué les loups.
Et puis à la fin, le fiston s’ennuie au camp. Alors il s’en va, dans une barque, tout seul, sur ce fleuve où tant de gens se sont noyés ; il va parcourir 1000 km dans la Russie soviétique jusqu’à Saint-Pétersbourg…
Si il y a une suite à cette histoire, on le verra devenu un grand peintre de renom, très riche… et on croisera les doigts pour que le beau conte de fées continue.
Laisse tomber...
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