XooHooX
avatar 01/12/2020 @ 02:06:50
Histoire - Oui mais qu'es-ce que l'histoire ?

L'histoire : On nous parle, dés le collège, "d'étudier" l'histoire, mais avant toute chose, la question qui me semble essentiel à ce poser, est la suivante: " Qu'es-ce que l'histoire ? "

Il y à selon moi, l'histoire, qui est le vécu de nos civilisation, ce qui c'est réellement produit dans les passé. Mais aujourd'hui, l'histoire que l'on nous demande "d'étudier", n'est pas vraiment l'histoire, mais se sont des faits historiques relatés, souvent sélectionnés parmi tant d'autres. Nous propose t-on "d'étudier" ses faits historiques ? NON, on nous impose de les apprendre par cœur pour mieux les réciter sans vraiment les analyser, ni les remettre en question, et encore moins remettre en question les motivations de ceux qui les ont retranscris.

On nous demande par exemple en France, d'acquiescer l'histoire de France telle qu'elle nous est présentée, sans développer un esprit critique sur cette histoire ni sur la façons dont-elle nous est présentée.

Ce que devrait être l'étude de l'histoire, selon moi, ce n'est donc pas l'apprentissage par cœur de ces faits historiques, mais leurs analyses, le but ne serait pas de connaître l'histoire pour la connaître, mais de tirer leçons de ses faits pour ne pas les réitérer.

Martin1

avatar 01/12/2020 @ 16:27:07
C'est un sujet très très très très très très très très compliqué que tu abordes là. Pour faire court, disons que depuis les 10 dernières années l'enseignement de l'histoire s'est métamorphosé et a adopté toute une suite de nouvelles directions, tant du point de vue de la structure, du contenu, de la méthodologie et de l'exigence à l'examen.

Je parle surtout du lycée :

Structure : Le chronologique est progressivement remplacé par le thématique, surtout à travers les spécialités Première et Terminale (6h / semaine). C'est une contamination "par le haut" du modèle d'enseignement en "séminaire" qui existe depuis quelques décennies en fac publique. Ces cours sont globalement sans intérêt car la structure est terriblement déroutante, mes collègues du public sont nombreux à l'avoir remarqué.

Contenu : L'Histoire de France n'est pas vraiment enseignée - enfin pas de façon sérieuse - avant la Révolution Française. Le programme de première est très intéressant, il se centre sur le XIXe siècle français. En seconde, on fait surtout l'histoire de l'Europe (sauf Louis XIV). Et en terminale, la France est mise de côté pour insister sur l'histoire du monde. L'enseignement a été totalement "dépatriotisé", décentré, si l'on peut dire, au profit de l'histoire du monde.

Méthodologie : La dissertation est remplacée par un ensemble de nouveaux types d'exercices, telles la Réponse à une Question Problématisée, ou cet étrange schéma qu'on appelle Carte Mentale. En outre, le magistral, dont on use pour faire des récits en histoire, est remplacé par des études de documents qui désormais occupent tout le temps de cours. La dissertation, en tant que telle, n'est vraiment au programme qu'en terminale aujourd'hui.

Exigence à l'examen : En lycée, pendant l'année, les devoirs sont sans exigence de langue - orthographe, syntaxe... - au soi-disant profit du fond. Je fais partie des professeurs qui continuent à être attentifs à l'orthographe mais mes élèves me disent que je suis le seul. En Terminale, dans mon lycée pourtant plutôt bosseur, le niveau en orthographe est tout à fait indigent et souligner les fautes prend un temps fou. La plupart des professeurs ne signalent plus les fautes et ne décomptent pas de points, soit qu'il y en a trop et que cela leur fait perdre du temps, soit qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas profs de français.

Fanou03
avatar 02/12/2020 @ 18:05:07

On nous demande par exemple en France, d'acquiescer l'histoire de France telle qu'elle nous est présentée, sans développer un esprit critique sur cette histoire ni sur la façons dont-elle nous est présentée.


En particulier on "apprend" l'histoire de France mais pas l'histoire locale. Vous me direz, le programme est assez chargé comme ça, et c'est vrai ! Mais cela donne à réfléchir.

Par exemple moi qui suis né et a vécu longtemps dans le département de l'Ain dans cette belle province de Bresse, j'ai appris comme tout le monde l'histoire de France. Jusqu'au jour où je me suis dis qu'après tout nous n'étions français "que" depuis 1601, date de l'annexion de la province par Henri IV. Avant 1601 pas un mot sur l'histoire locale, c'est à dire sur celle du Duché de Savoie, qui en plus sauf erreur de ma part n'était même pas vassal du royaume de France !


La dissertation est remplacée par un ensemble de nouveaux types d'exercices, telles la Réponse à une Question Problématisée, ou cet étrange schéma qu'on appelle Carte Mentale.


Ah, les cartes mentales ! le truc à la mode ! On a été envahi au boulot avec ça, on a résisté comme on a pu, mais ça y est ça se tasse. Très efficace ceci dit je pense pour aider l'apprentissage personnel, mais un peu dévoyé de son objectif de départ. En particulier je ne vois pas comment elle peut rendre la nuance nécessaire à n'importe quel discours ou analyse - et à fortiori historique.

Fanou03
avatar 02/12/2020 @ 18:06:54
le but ne serait pas de connaître l'histoire pour la connaître, mais de tirer leçons de ses faits pour ne pas les réitérer.


Cela serait bien, je me suis fais déjà la même réflexion...Mais de tout évidence, les grands de ce monde n'en tirent pas énormément leçon...Pourtant Dieu qu'elle serait riche d'enseignement géopolitique, militaire, économique ou autre !

XooHooX
avatar 02/12/2020 @ 19:07:29
Cela serait bien, je me suis fais déjà la même réflexion...Mais de tout évidence, les grands de ce monde n'en tirent pas énormément leçon...Pourtant Dieu qu'elle serait riche d'enseignement géopolitique, militaire, économique ou autre !


Toutes étude, doit avoir pou but l'évolution.

XooHooX
avatar 02/12/2020 @ 19:08:01
Mais oui les puissant son dans un autre monde, eux utilisent l’histoire.

Saint Jean-Baptiste 03/12/2020 @ 11:15:02
les puissant (...) utilisent l’histoire.
Je pense qu’il ne fait pas trop croire aux « leçons de l’Histoire » ni, d’ailleurs, aux « jugements de l’Histoire ».
l’Histoire ne se répète jamais dans les mêmes conditions, les rapports de force ne sont jamais les mêmes et les conséquences non plus. Ce qui reste constant dans l’Histoire c’est qu’il n’existe pas de bonne diplomatie sans une bonne armée.

Quant aux jugements de l’Histoire, il n’y a rien de moins objectif. Ils sont blancs ou noirs selon qu’ils viennent des vainqueurs ou des vaincus. Et puis, « après coup » il est toujours tellement facile de juger ce qu’il aurait fallu faire « avant ».

Saint Jean-Baptiste 03/12/2020 @ 11:38:07

En particulier on "apprend" l'histoire de France mais pas l'histoire locale.
C’est un peu vrai ce que tu dis, Fanou ; nous, les Liégeois, nous avons vécu dans ce qui a été la Principauté de Liège pendant plus de mille ans. De l’an 800 jusqu’à la Révolution, ça été un État autonome plus ou moins indépendant. Mais on nous apprend l’Histoire de Belgique. Et c’est assez bizarre parce qu’on fait remonter la Belgique à Jules César qui disait « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Alors que la Belgique n’existe que depuis 1830. Mais c’est une nécessité. En fait, en Belgique, on apprend l’Histoire de l’Europe ; enfin, de mon temps, parce que maintenant ça a fortement changé ; je crois que ça va dans le sens comme l’explique Martin.

Alors, grosse innovation, on prépare un manuel d’Histoire de la colonie belge du Congo et ça, ça promet d’être la boite de Pandore…

Pieronnelle

avatar 03/12/2020 @ 17:46:29
Et si on apprenait l'histoire du Bourbonnais on apprendrais l'histoire des rois de France :-)

Pieronnelle

avatar 03/12/2020 @ 18:00:01
Et si on apprenait l'histoire du Bourbonnais on apprendrais l'histoire des rois de France :-)

"Peuples et princes en Bourbonnais " de Paul Dupieux.
J'ai pu un jour acquerir ce magnifique livre dans la librairie de livres anciens à Vichy mais malheureusement il est actuellement introuvable. Il y est donc question bien sûr de notre histoire de France par l'histoire de ce Bourbonnais ....

Pieronnelle

avatar 03/12/2020 @ 18:03:25
On apprendraiT ,Aïe

XooHooX
avatar 03/12/2020 @ 18:05:55

Je pense qu’il ne fait pas trop croire aux « leçons de l’Histoire » ni, d’ailleurs, aux « jugements de l’Histoire ».


Les leçons ne sont pas forcément jugement, apprendre l'histoire sans en tirer leçon, à quoi bon ?
Je hais au plus au point le concept du par-cœur !

XooHooX
avatar 03/12/2020 @ 18:07:34
l’Histoire ne se répète jamais dans les mêmes conditions, les rapports de force ne sont jamais les mêmes et les conséquences non plus. Ce qui reste constant dans l’Histoire c’est qu’il n’existe pas de bonne diplomatie sans une bonne armée.


Mais si les puissant continue à n'en faire qu'a leurs têtes, ils répètent des fautes est impliquent armées et peuple dans les guerres, leurs guerres ne sont pas les miennes !

XooHooX
avatar 03/12/2020 @ 18:08:35
Quant aux jugements de l’Histoire, il n’y a rien de moins objectif. Ils sont blancs ou noirs selon qu’ils viennent des vainqueurs ou des vaincus. Et puis, « après coup » il est toujours tellement facile de juger ce qu’il aurait fallu faire « avant ».


Sans juger ce qu'il aurait fallu faire avant, prendre conscience de ce qu'il ne faut pas refaire maintenant !

Minoritaire

avatar 03/12/2020 @ 20:46:29
Quant aux jugements de l’Histoire, il n’y a rien de moins objectif. Ils sont blancs ou noirs selon qu’ils viennent des vainqueurs ou des vaincus. Et puis, « après coup » il est toujours tellement facile de juger ce qu’il aurait fallu faire « avant ».
Pour les jugements, je ne sais pas, mais pour la vision, il suffit de voir comment le Traité de Versailles a été ressenti selon qu'on était d'un côté ou de l'autre, ou entre les deux. Ge qui me fait penser que l'Histoire n'est pas -comme on l'écrit souvent- "écrite par les vainqueurs", mais racontée selon l'intérêt du moment.
C'est peut-être vain ou inefficace, mais je pense que les "réformes" des cours d'Histoire ont pour objet de relativiser cet intérêt du moment.

*Oui, je sais, le "relativisme", c'est mal. Houuuu ! :-)

Minoritaire

avatar 03/12/2020 @ 20:51:59
Et c’est assez bizarre parce qu’on fait remonter la Belgique à Jules César qui disait « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Alors que la Belgique n’existe que depuis 1830.
Ce qui montre que "peuple", "nation", "Etat", "patrie", "pays" sont des choses bien distinctes et que l'on peut adhérer à l'une sans adhérer à l'autre et encore moins à toutes.

Minoritaire

avatar 03/12/2020 @ 20:58:37
Erratum
Ce qui montre que "peuple", "nation", "Etat", "patrie", "pays" sont des choses bien distinctes et que l'on peut adhérer à l'une sans adhérer à l'autre et encore moins à toutes.
Ce qui montre que "peuple", "nation", "Etat", "patrie", "pays" sont des choses bien distinctes. On peut adhérer à l'une sans adhérer à l'autre et encore moins à toutes.

Shelton
avatar 04/12/2020 @ 12:08:42
J'ai enseigné durant plus de 15 ans l'histoire des médias et je n'ai pas le sentiment d'avoir travaillé ainsi que certains décrivent l'histoire et son enseignement...

Certes, l'histoire n'est pas si simple à définir et encore plus complexe à enseigner !

Je ne me disais jamais "il faut dire ce qui a été pour ne pas faire les mêmes erreurs" mais plutôt " il faut dire ce qui a été fait, comprendre le contexte dans lequel cela a été fait et mesurer les conséquences de ce qui a été fait".

Cela n'évite pas les erreurs, certes, mais permet peut-être d'éviter certaines erreurs, d'anticiper quelques conséquences, bref de vivre avec des expériences de nos anciens...

Objectif modeste mais du coup assez acceptable pour l'enseignant et l'étudiant...

Voilà, juste pour rester synthétique et rapide !

Fanou03
avatar 04/12/2020 @ 17:18:30
Et si on apprenait l'histoire du Bourbonnais on apprendrais l'histoire des rois de France :-)


Et j'en profite pour signaler à notre ami SJB qu'un Louis de Bourbon fut prince-évêque de Liège au quinzième siècle !

Celui ne lui porta que moyennement chance puisqu'il était l'aîné de sa fratrie: il aurait donc du hériter du Duché de Bourbon. Mais en tant que Prince-évêque il faut sortie de la succession à jamais, lui et ses descendants.

Ce fut d'ailleurs l'ancêtre de la branche des Bourbon-Busset, dont un des descendants est cité récemment par Radetsky sur un autre fil...

Bon tout ça je l'ai appris grâce au très intéressant "La fabrique d'une province française: le bourbonnais" que je ne désespère pas présenter ici (mais l'ouvrage est dense je ne sais pas par quel bout le prendre !)

Saint Jean-Baptiste 04/12/2020 @ 17:44:46

Pour les jugements, je ne sais pas, mais pour la vision, il suffit de voir comment le Traité de Versailles a été ressenti selon qu'on était d'un côté ou de l'autre,
Je ne pensais pas au Traité de Versailles. On peut penser qu’après la dernière guerre on a tenu compte des erreurs du Traité de Versailles. On pourrait donc dire qu’on a retenu les leçons de l’Histoire. Comme quoi, tout arrive !

Mais, par exemple, ce qui se passe aujourd’hui en Turquie ressemble fort à ce qui se passait en Allemagne dans les années trente. Mais les leçons du passé ne servent à rien parce que personne ne peut prévoir comment la situation va évoluer. On ne veut pas commencer une guerre – qui pourrait devenir mondiale – pour sauver les Arméniens. On préfère laisser faire. Comme on a laissé faire quand Hitler a annexé les Sudètes. Comme naguère on a laissé faire les Russes en Crimée et en Ukraine.
Mais si la situation évolue comme en 40, après coup, on dira : on n’a pas retenu les leçons de l’Histoire.
Ce que je que je veux dire, c’est que ça n’a pas de sens de dire ça, parce que les situations ne sont jamais les mêmes.

Quant aux jugements de l’Histoire, si ça consiste à juger une décision, après coup, quand on connaît les conséquences. C’est vraiment trop facile…

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