Sissi

avatar 09/04/2015 @ 17:10:50
"En revanche, rationnellement, et en bonne humaniste, je n'adhère pas à l'instrumentalisation intellectuelle du monde tel qu'il apparait dans ce livre."

Je ne comprends pas cette phrase, et j'arrive encore moins pas à la rattacher au livre.

Qu'entends-tu par là, Ellane?

Sissi

avatar 09/04/2015 @ 17:12:16
Un "pas" qui n'a aucune raison d'être (j'avais mis "je n'arrive pas" au départ)

Radetsky
avatar 09/04/2015 @ 17:25:31
Cherche pas, c'est comme pour les passages à niveau : "Un Volodine peut en cacher un autre"... Comme la bouille de mon chat, une fois qu'on a nettoyé sa litière et qui me regarde avec l'air de dire "bouh ! on m'a volé mon caca...", me fait penser que Volodine bébé a dû avoir des problèmes de ce côté là. On l'y a laissé, lui, dans son caca, et ça le poursuit partout avec des variantes avariées.

Radetsky
avatar 09/04/2015 @ 17:33:15

Sissi

avatar 09/04/2015 @ 17:35:42
Tu te sens bien, Radetsky? (??)

En tout cas, ça ne m'éclaire pas vraiment, tout ça.
Et as-tu lu ce livre, au moins?

Stavroguine 09/04/2015 @ 17:48:01
Non, mais, Rad, on l'a perdu, là... Pourtant, pour le coup, Volodine (je n'ai jamais rencontré Bassmann) a plutôt l'air d'un chic type et il partage quelques opinions avec toi, j'ai l'impression. Du coup, tu devrais l'aimer... ;)

Bon, plus sérieusement, moi non plus, je ne comprends pas très bien la dernière phrase de la critique (que je trouve par ailleurs très bonne, même si je ne partage pas l'opinion d'Ellane).

Radetsky
avatar 09/04/2015 @ 17:54:57
Tu te sens bien, Radetsky? (??)

A merveille : les oiseaux chantent, le soleil chauffe, l'herbe pousse
Et as-tu lu ce livre, au moins?

Bien sûr que non. Je me fie aux critiques, tout à fait fiables, elles : ça m'évite de dépenser des sous pour rien.

Radetsky
avatar 09/04/2015 @ 17:56:42
Non, mais, Rad, on l'a perdu, là...
C'est le printemps, pour de bon, un peu de fantaisie ne nuit pas.

Sissi

avatar 09/04/2015 @ 18:10:21
Et à quelles critiques te fies-tu comme ça les yeux fermés, Radetsky?

Moi aussi je trouve la critique d'Ellane très bonne, je comprends qu'elle a trouvé trop de contrastes à ce livre etc. mais reste cette phrase, qui fait un peu office de résumé, et que j'ai du mal à comprendre.

Ma foi attendons.

Feint

avatar 09/04/2015 @ 19:13:36
Il y a quand même une erreur (mais Ellane ne fait que répéter celle de Tistou), c'est "Lutz Bassmann alias Antoine Volodine". Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine.

Ellane92

avatar 09/04/2015 @ 23:18:42
Bonsoir Sissi,

Désolée pour ma formulation maladroite... J'ai essayé de faire tenir en une phrase l'aboutissement d'une réflexion, qui du coup, arrive comme un cheveu sur la soupe.
Je trouve, mais ce n'est que mon avis, que Danse avec Nathan Golshem, en-dehors et au-delà du texte littéraire, est une "œuvre" qui a une portée politique. Il m'a été, par exemple, difficile, en lisant les exactions dont sont victimes les opposants, de ne pas faire de parallèles avec les camps de concentration et les génocides récents ou anciens qui ont lieu partout dans le monde. Dans la fiction de Bassman, j'ai eu le sentiment qu'il n'y avait pas de buts, d'objets, dans la lutte. Du côté des "exterminants", il n'y a qu'une volonté froide d'anéantir les autres ; pas de haine, pas une envie de pouvoir, pas une volonté d'asservissement, excepté si cet asservissement sert à gommer l'existence des autres. Un peu comme on peut écraser une mouche qui passe à proximité et qui n'a rien à faire dans notre environnement. Il n'y a pas d'alternative : on est comme eux, ou on n'est pas. Du côté des opposants, la volonté de vivre, d'être reconnu, d'exister, de vivre décemment m'a paru moins importante que le besoin d'opposition ; on a l'impression qu'ils sont des enfants qui jouent au petit soldat et qui meurent. Je n'y crois pas une seconde.
Bref, il y a deux camps, les bons et les méchants, les faibles et les forts, les régnants et les opposants... Et tu peux décliner ça à l'infini : les nazis et les juifs/tsigane/malades mentaux, les tutsi et les hutus, les khmers rouges et les khmers bleus, etc...
Je parle d'instrumentalisation, parce que ma compréhension du message politique est quelque chose comme : "dès qu'il y a émergence d'une majorité, elle n'aura de cesse de grandir jusqu'à exterminer tout le reste, et on sait ce qu'extermination signifie, des exemples, on en a plein l'Histoire ; dès qu'on parle d'intégration, c'est pour mieux délimiter ceux qui en seront exclus ; la vie en société de plusieurs traditions / cultures ou ce que tu veux ne peux se faire qu'au prix de la soumission des unes à l'autre, etc... ". A moi, ce que ça me dit, c'est que toute loi, toute norme ne peut exister qu'en annihilant ce qui ne va pas dans son sens. Ça me parait excessif et pas tout à fait juste. Je la qualifie d'intellectuelle parce que Bassman ne s'adresse qu'à son lectorat ! Et son lectorat, ce n'est pas le lecteur tout venant !
Enfin, je me qualifie d'humaniste parce que je crois que c'est justement la part d'humanité qui existe en chacun qui seule peut permettre aux hommes de vivre ensemble en bonne entente. Il y a des gens qui s'arrêtent aux feux rouges parce qu'ils ont peur de se prendre une amende. D'autres parce qu'ils ont intégré que c'était la règle, c'est comme ça et pas autrement. Je pense qu'un de ces quatre matins, les gens se diront qu'ils ne sont pas seuls sur la route, et que pour que chacun arrive à destination, il faut bien que chacun passe à son tour les carrefours !

Je ne sais pas si c'est plus clair comme ça...

C'est marrant Sissi, parce que ta critique aussi m'a interpellée. Ce livre ne parle pas, pour moi, d'amour. L'acte de Djenifer n'est-il pas l'acte ultime d'opposition ? Même la mort ne l'arrête pas.

Et j'avais moi aussi, dans un autre registre, une chanson qui me trottait dans la tête : https://www.youtube.com/watch?v=SSidr-gXPSc.
Je termine ce message avec quelques mots de Tonton Georges : O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres, mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas. Mais de grâce, morbleu, laissez vivre les autres! La vie est à peu près leur seul luxe ici bas ! Car, enfin, la Camarde est assez vigilante elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux ; plus de danse macabre autour des échafauds ! Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente, d'accord, mais de mort lente...

Ellane92

avatar 09/04/2015 @ 23:23:02
Feint, l'hétéronymie est un concept flou pour moi. Tu dis "Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine", et c'est vrai. Ce sont des auteurs avec leur univers, une biographie qu'ils se sont inventés, des livres différents même s'ils s'inscrivent dans un même courant littéraire, si j'ai tout suivi.
Là où je commence à patauger, c'est que, si "Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine", Lutz Bassmann et Antoine Volodine sont une seule et même autre personne...

Feint

avatar 10/04/2015 @ 01:03:29
Feint, l'hétéronymie est un concept flou pour moi. Tu dis "Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine", et c'est vrai. Ce sont des auteurs avec leur univers, une biographie qu'ils se sont inventés, des livres différents même s'ils s'inscrivent dans un même courant littéraire, si j'ai tout suivi.
Là où je commence à patauger, c'est que, si "Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine", Lutz Bassmann et Antoine Volodine sont une seule et même autre personne...
Lutz Bassmann est un être de fiction, on ne peut pas le considérer comme une personne. Le monde dans lequel il vit n'est pas le nôtre (même s'il y a avec le nôtre des parentés que tu as soulignées dans ton commentaire de 23h18). A ce propos la présentation de l'auteur par Verdier, son éditeur : http://editions-verdier.fr/auteur/lutz-bassmann/ "Lutz Bassmann appartient à un monde de fiction. Il est combattant et écrivain (il a participé à l’ouvrage collectif Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze). Le lieu où il poursuit son existence n’est pas précisément communiqué, car, bien qu’il ne soit nulle part, il peut se trouver n’importe où sur la planète."
Cette hétéronymie est aussi une clé pour lire le texte : le post-exotisme ne peut pas être une représentation fidèle de notre monde. Les fictions de Bassmann sont des fictions par rapport à un monde qui est déjà une fiction.

Tistou 10/04/2015 @ 09:39:50
Il y a quand même une erreur (mais Ellane ne fait que répéter celle de Tistou), c'est "Lutz Bassmann alias Antoine Volodine". Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine.

Je ne veux même discuter là-dessus ...
Branlette intellectuelle. Imposture virtuelle qui n'accroche que ceux qui veulent bien adhérer à des concepts fumo-virtuo-affligeants.
Antoine Volodine et Lutz Bassmann sont le même homme. Le reste n'est que ... même pas littérature ... amusement pour décrochés de la vie réelle ...

Stavroguine 10/04/2015 @ 10:49:03
Branlette intellectuelle et imposture virtuelle ? Ou bien vision bornée et lecture réductrice ? (C'est marrant, en passant, et au vu des deux fils actifs du moment, comme même dans l'espace du roman, certains restent ancrés aux deux notions de fiction et de réalité. C'est un peu comme ces gens qui lisant un roman, se rue en parallèle sur la biographie de son auteur pour savoir à quel point le personnage principal lui ressemble, s'il a vécu certains passages de son livre qui rendraient ceux-ci plus vrais ou moins faux que les autres.)

Pourtant, ce genre de chose n'est pas vraiment nouveau. Isidore Ducasse, par exemple, n'est pas le Comte de Lautréamont.

Et c'est d'autant plus bizarre, ces réflexions, venant de Tistou qui est, je crois, un amateur de rock. Or en musique contemporaine, le procédé est relativement répandu. Je pense notamment aux groupes Parliament et Funkadelic : même chanteur (George Clinton), même line-up (Bootsy Collins, Eddy Hazel, Michael Hampton, Bernie Worrell...) mais d'un côté un groupe funk-rock avec des thèmes plus sombres, des guitares hurlantes et des influences qui vont piocher du côté de Hendrix ; de l'autre, des basses, un côté fun et des influences disco. Chaque groupe ayant donc une identité bien distincte et sa propre mythologie (Dr. Funkenstein, Sir Nose D'voidoffunk...), Parliament ne jouant que des morceaux de Parliament et Funkadelic que des morceaux de Funkadelic puisque ce sont bel et bien deux groupes distincts.

Saule

avatar 10/04/2015 @ 11:13:31
Intéressant, je n'ai pas encore d'opinion. Moi j'aime bien ceci :


Lutz Bassmann appartient à un monde de fiction. Il est combattant et écrivain (il a participé à l’ouvrage collectif Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze)

Feint

avatar 10/04/2015 @ 11:15:29
Il y a quand même une erreur (mais Ellane ne fait que répéter celle de Tistou), c'est "Lutz Bassmann alias Antoine Volodine". Lutz Bassmann n'est pas Antoine Volodine.


Je ne veux même discuter là-dessus ...
Branlette intellectuelle. Imposture virtuelle qui n'accroche que ceux qui veulent bien adhérer à des concepts fumo-virtuo-affligeants.
Antoine Volodine et Lutz Bassmann sont le même homme. Le reste n'est que ... même pas littérature ... amusement pour décrochés de la vie réelle ...
Puisque tu ne donnes pas tes goûts dans ton profil comme CL t'y invite, je me permets de préciser que l'auteur de cette élégante remarque où l'on sent toute l'autorité du lecteur averti met cinq étoiles La vérité sur l'Affaire Harry Quebert et surtout en fait quasi le chef d'oeuvre de la littérature française contemporaine, une sorte de "chaînon manquant" ; bien sûr on se branle avec ce que veut mais ça relativise.

Tistou 10/04/2015 @ 11:41:34
"Vision bornée" ? Moi, je dirais non. Mais on peut avoir des avis différents. Tu as effectivement le droit de penser que j'ai une vision bornée. (mais alors je n'ose pas penser ce que ça doit être pour des qui, pour le coup, ont réellement une vision bornée !)
Dans l'exemple que tu cites, Stavroguine - et que je ne connais pas - sur le principe je maintiendrais le même type de vision. Bornée donc !
OK, des productions différentes. Mais les mêmes gus. And then ?
De la même manière que le Hollande président et le Hollande qui se fait shooter avec un casque de moto sur un scooter au petit matin est le même individu. Non ? Moi, il me semble.
Je ne donne pas mes goûts dans mon profil ? ??? Peut-être. Il y en a peut-être trop (à défaut d'être borné !). Mais avec 1150 critiques, on peut s'en faire une idée non ?
Quant à Joël Dicker ("La vérité sur l'affaire Harry Quebert"), c'est quoi le problème ? Il sent le gaz ? Au même titre que Murakami que tu dis te refuser à lire ???? D'ailleurs as-tu lu "la vérité ..." pour exprimer ce qui semble être une opinion un brin méprisante ?

"A cet égard, Joël Dicker, avec « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », pourrait être le chaînon manquant entre les deux." Voilà ce que j'avais précisément écrit dans ma critique.
Entre les deux, écrivai-je, c'étaient littératures anglo-saxonne et française. Un souci avec ça ?

Pour ma part, ce n'est pas avec l'écriture de Volodine/Bassmann/Draeger/Kronauer que j'ai un souci - même si je trouve les thèmes et la vision globale un brin répétitifs - c'est avec le fait de vouloir les considérer comme des individus différents. Full stop.

Stavroguine 10/04/2015 @ 11:52:00
En fait, pour toi, l'acteur et le personnage, c'est la même chose ? Tu fais partie des gens qui vont voir un film parce que Brad Pitt joue dedans et qui, dans un film comme The Hours, au lieu de Virginia Woolf (pourtant bien plus intéressante), cherchent à distinguer Nicole Kidman derrière le maquillage.

Quant à ton évocation de Hollande, elle montre surtout que t'es à côté de la plaque.

Tistou 10/04/2015 @ 11:59:17
Mauvaise pioche, Stavroguine, on ne peut pas dire que je sois un fou furieux du cinéma (!!!) et encore moins des acteurs (!!!!). Alors non, pour le peu de cinéma que je puis voir, je ne cherche pas l'acteur ; tu te trompes.
Et pourquoi suis-je à côté de la plaque dans mon évocation hollandaise ? On est d'accord que c'est le même homme ? Pourtant, quelque chose me dit qu'il aimerait bien se faire passer pour autre dans certaines circonstances ... Mais dans la vraie vie ...

Et puis cette polémique est passablement ridicule puisque la qualité littéraire de celui aux multiples identités n'est même pas en cause. On polémique simplement sur une appréciation identitaire de pseudos différents pour un même individu. Peut-on allumer les rétrofusées et atterrir, svp ?

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