Le rêve du retour
de Horacio Castellanos Moya

critiqué par Agnesfl, le 19 septembre 2015
(Paris - 58 ans)


La note:  étoiles
L'obsession du pays natal
C'est l'histoire d'un journaliste salvadorien résidant à Mexico qui atteint d'une colite nerveuse très douloureuse va consulter Don Chente, un médecin à la retraite homéopathe et acupuncteur. Le héros utilise le je, et rêve de retourner à San Salvador et de quitter sa femme et sa fille. D'autant plus que son épouse lui a annoncé qu'elle l'a trompé avec un acteur.
Avec ce médecin également psychologue et chirurgien, il va faire des séances d'hypnose qui vont soulager son mal. Même s'il considère la psychanalyse comme la pire des charlataneries, il va rentrer dans le jeu de la confession, et devenir dépendant. Adepte des boissons alcoolisées et des ragots politiques, il révèle sous hypnose ses secrets à Don Chente. La disparition de ce dernier l'inquiète, alors qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il lui a dit. "Pourquoi après une douzaine de rendez-vous ai-je attaché mon équilibre psychique et émotionnel à Don Chente"? se demande t-il...
Achètera t-il ou pas ce billet pour San Salvador? " Telle est la question que je retournais dans ma tête, assis sur le banc, agité, comme si j'avais des fourmis dans le trou du cul". Il se pose de nombreuses questions, et a peur d'être enlevé par les militaires sitôt atterri à l'aéroport..
L'histoire est plutôt intéressante, même si le style n'est pas toujours des plus attrayants. Les phrases sont interminables, et l'on se perd un peu dans les méandres de cette logorrhée. Mais malgré tout, on se laisse prendre par la lecture de ce livre, dont le vocabulaire est assez simple. On a l'impression même si ce n'est qu'une idée que l'écriture de ce livre est plus instinctive que vraiment travaillée. On y décèle quand même un certain rythme qui ressemble un peu à du langage parlé très élaboré. Un livre attachant..
Agnès Figueras-Lenattier