Largo Winch, tome 09 : Voir Venise...
de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Francq (Dessin)

critiqué par Shelton, le 2 janvier 2009
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Direction la cité des Doges !
Après avoir vécu quelques aventures dans l’enfer birman, Largo Winch se retrouve à Paris pour tenter de trouver le bonheur dans les bras de Charity, cette belle anglaise qu’il connaît depuis le début de ses aventures en bandes dessinées… Mais est-il possible de vivre aux côtés d’un milliardaire comme Largo ? Aventures et amour peuvent-ils se combiner dans l’harmonie ? Peut-on être riche et aimé ?
Mais Largo est aussi l’objet de toutes les attentions de son scénariste, un certain Jean Van Hamme qui a décidé que Largo ne pourrait jamais se poser – on comprend bien que la vie paisible et amoureuse de Largo ne présenterait aucun intérêt – et dès qu’il commence à roucouler les méchants se réveillent !
Cette histoire commence, symbole de la série, par des séquences qui alternent discours longs et difficiles à comprendre, actions palpitantes terminant dans le sang et ballades amoureuses… La narration graphique est ainsi alternante et le dessinateur sait trouver le graphisme adéquat à chaque fois tandis que la coloriste, la géniale Marie-Paule Alluard sait varier les tons en nous plongeant dans des ambiances uniques ! Merveilleuse équipe que ces trois lascars qui nous racontent les aventures de Largo Winch comme un live de CNN !
Venise, cœur de cette histoire, est une ville qui a elle seule est porteuse de mystère et d’amour. On lui connaissait moins son aspect criminel mais un certain nombre de personnages vont tout faire pour combler cette lacune tout en laissant Jean Van Hamme nous parler de cette ville romantique par excellence :
« Je sais que c’est touristique, mais j’adore cet endroit. Goethe, Byron, George Sand, Musset, Wagner… ils y sont tous venus. Il paraît que les miroirs ont plus de deux cents ans ».
Si on comprend rapidement ce que vient y faire Charity, comment elle tombe dans les bras de la belle Domenica Leone, la Romaine, on a plus de mal à comprendre qui tient les ficelles et pousse Largo à se jeter dans la gueule du lion vénitien…
Certaines scènes violentes, en particulier dans l’atelier de Domenica, sont largement épurées par rapport au roman initial. La bédé doit être pour un large public (attention, cet épisode, en particulier, n’est pas destiné aux plus jeunes adolescents), mais rassurez-vous, ce qui reste est quand même musclé et sexy !
Dans la série Largo Winch, après avoir parlé de succession, d’hôtellerie, de transport aérien, de drogue, d’amitié… voici maintenant l’industrie pétrolière, ce qui n’est pas une petite affaire !
Il y a, aussi, un nouvel arrivant, le majordome de Largo, embauché à l’essai par la fameuse Penny, un certain Tyler qui ne manque pas de classe et qui manie, fort bien, le parasol, une arme d’une nouvelle génération… mais, aussi, des armes beaucoup plus classiques !
Ce premier volet de l’histoire se déroulant à Venise est une sorte de petit chef d’œuvre, une petite symphonie d’action et d’amour, un rêve auquel il ne manque rien pour que le livre devienne plaisir du lecteur, plaisir que je souhaite partager avec vous aujourd’hui…
Le début de la fin ? 7 étoiles

Ouille, ça commence à sentir le réchauffé. Des similitudes dans le scénario avec les albums précédents, des scènes de sexe soft qui deviennent récurrentes, donc faciles. Le dessin reste magnifique, l'action est rondement menée. Largo ne semble pas évoluer au fil des albums, toujours imperturbable, pas de maturité, toujours un allant que rien n'arrête. N'aurait-il pas été judicieux de lui faire prendre un peu d'épaisseur ?

Hexagone - - 53 ans - 8 février 2010