L'enfer blanc : Perdu en Alaska, un pilote américain va vivre dix-sept ans avec les Esquimaux
de Julie Harris

critiqué par Cuné, le 16 octobre 2005
( - 57 ans)


La note:  étoiles
J'ai froid donc je vis
John Robert Shaw s'écrase en avion dans les années 1920 sur une petite île au large de l'Alaska lors d'une tentative de record. Recueilli par les esquimaux, il va être contraint de passer 17 ans avec eux, lui qui n'était absolument pas fait pour cette vie ancestrale et rude. Lorsqu'il retrouvera ses USA en 1943, ce ne sera plus du tout le même homme. Mais où était sa place, finalement ?...

Bon je vous préviens, c'est très mal écrit. On passe du "Je" narratif à la 3° personne tous les 2 paragraphes, on mélange présent et souvenirs, on fait pleurer dans les chaumières à grand renfort de ficelles éculées, etc... D'ailleurs on dirait un de ces condensés du Reader Digest, tiens.

Mais le sujet ! L'histoire ! Le fond ! Imaginez-vous jeune prodige de l'aviation tout feu tout flamme échoué, blessé et estropié, dans une tribu par moitié hostile. Vivez la progression lente et palliative dans la compréhension mutuelle, dans les us et coutumes. Devenez père et éperdu d'amour pour la nouvelle vie que vous tenez entre les mains. Affrontez les éléments glacials et rébarbatifs et refusez la patience légendaire des Inuit. Bref, redevenez un enfant à l'époque où vous lisiez Robinson Crusoë. Peut-être même que vous verserez une larme ou deux, sans illusion sur votre naïveté malgré tout.

Donc pas littéraire pour un sou, mais efficace pour ceux qui ont envie de se laisser séduire.
un bon roman 10 étoiles

Je lis énormément et ils ne sont pas légion, les romans qui vous entraînent dans leur sillage et vous font tout oublier : j'étais partie dans le Grand Nord et, justement parce que l'écriture est simple et sans fioritures (comme celui qui la raconte), on se laisse conduire et on est sur la banquise avec eux.
Les liens entre les personnages sont basés sur le ressenti, l'auteur ne cherche pas à mettre de la psychologie à 2 balles dans son intrigue. J'ai pleuré tout mon saoul, quand la tribu a été chassée de son village ; on s'identifie si bien au héros !
On suit son cheminement vers une vie nouvelle, qui nous le rend bien plus sympathique qu'au début du livre.
Pourquoi bouder son plaisir ?

Maria71 - - 65 ans - 23 novembre 2013


Les circonstances peuvent changer un homme... 10 étoiles

Un style simple sans prétention, qui régale, mais en arrière plan des pensées profondes ...On assiste tout au long de ce périple, à l'éveil de la conscience de John Robert et nous cheminons ensemble sur le sens de la vie. Chacun comprendra selon sa propre évolution spirituelle, certains survoleront ce roman avec dépit sans saisir la portée exacte de cette introspection ...car c'est davantage une aventure qui se joue à l'intérieur plutôt que contre les éléments extérieurs -Apprenons à ETRE pour découvrir l'essentiel !
Je termine par cette citation tirée de ce roman :
" Une fois que j'ai cessé de détester le froid, il a cessé de me haïr. Essayez donc."

A transposer dans nos vies ...pour enfin vivre REELLEMENT !

Bouli - - 47 ans - 25 octobre 2011