Mes départs
de Panaït Istrati

critiqué par Vigno, le 14 octobre 2005
( - - ans)


La note:  étoiles
Enfant du Danube
Issu d'un milieu pauvre de Braïla (en Roumanie), ayant quitté l’école tôt, Panait Istrati décrit dans « Mes départs » ses débuts dans la vie. Désireux d’apprendre le grec, la langue de son père, il s’engage comme garçon de cabaret dans une taverne fréquentée par des Grecs.

Dans ce milieu, la vie ne fait pas de quartier : les journées de travail sont interminables (19 heures par jour), la discipline est cruelle, la solidarité et la compassion humaines sont inexistantes. Désireux de tenir le coup pour ne pas déshonorer sa mère, il endurera tout. Son supplice deviendra plus supportable quand il mettra la main sur un dictionnaire, lequel éclairera ses rares moments libres et parfois ses nuits. L’amour des mots sera à l’origine de sa vocation d’écrivain.

Il finira par quitter ce milieu. Son amour des langues l’amènera en Grèce. De là, il désire gagner la France. Embarqué clandestinement sur un bateau, on le débusque et le débarque à Naples. Là il plongera dans la dèche, deviendra clochard sans jamais renoncer à son rêve.

Istrati a l’art de raconter. Son récit est mené tambours battants, sans longues descriptions, sans analyses psycho-sociales ou ethnologiques profondes. De l’action, quelques réflexions, de rares dialogues, c’est aussi simple que cela. On passe à travers ce petit roman bien rapidement, il est vrai, mais on y trouve un plaisir certain, si on s’intéresse à la vie du début du siècle, si on aime les êtres mus par un désir qui renverse les obstacles.

Ce récit ne constitue qu’une partie d’un livre déjà traité sur le site La jeunesse d'Adrien Zograffi : Codine. Mikhaïl - Mes départs - Le pêcheur d'éponges.