Les enquêtes de William Monk, tome 01 : Un étranger dans le miroir
de Anne Perry

critiqué par Ald_bzh, le 13 octobre 2005
(Brest - 46 ans)


La note:  étoiles
Quand on commence, on doit finir.
Quatrième de couverture:
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William Monk, inspecteur de police chevronné, se réveille à l'hôpital. Violemment agressé il y a quelques semaines, il a perdu la mémoire. Ce qu'il s'empresse bien de taire à ses supérieurs, qui auraient tôt fait de l'exclure de la police londonienne. Revenu à la vie professionnelle, il mène parallèlement une enquête sur le meurtre d'un jeune aristocrate, survivant de la guerre de Crimée, et sur lui-même. Il découvre qu'il n'était ni très sympathique ni très aimé, et qu'il laissé tomber sa famille, d'origine trop modeste, pour mieux réaliser ses ambitions...

C'est mon premier livre de cet auteur, et bien ce ne sera certainement pas le dernier. C'est tout d'abord une très belle peinture de la société anglaise du 19ème siècle, elle décrit très bien les différentes personnalités caractéristiques de cette époque (l'aristocratie, les gens modeste et la vermine), la manière de vivre et les rites de cette société très codifiés. On retrouve cette ambiance très anglaise que l'on retrouve aussi chez P.D. James, une ambiance feutrée, très propre sur elle. On découvre le héros en même temps que lui-même. D'après l'idée originale de l'auteur, il se réveille sans aucun souvenir, même son nom et sa tête lui sont inconnus. Donc on avance à tâtons en même temps que notre héros qui redécouvre sa vie et sa personnalité. Il a un regard extérieur et critique sur sa vie. En plus de ça il est projeté dans une sale histoire de meurtre complexe où il faut tenir compte de la susceptibilité de l'aristocratie toute puissante de cette époque. Mais dans ce livre M. Monk n'est pas notre seul personnage, on en découvre d'autres qui sont aussi très attachants et hauts en couleur ...
J'ai absolument dévoré ce livre, le rythme est soutenu, l'écriture est belle, l'intrigue est bonne. Je n'ai rien découvert de la solution avant les dernières pages. A LIRE
belle découverte 10 étoiles

Je découvre Anne Perry et sa série des enquêtes de William Monk avec ce premier volume, et je suis bluffée. Je ne m'attendais pas à tant de finesse et de subtilité. L'époque m'attirait mais je pensais que l'ensemble serait un peu plus classique. L'idée de départ est pour le moins osée, c'est d'ailleurs ce qui m'a fait choisir cette série plutôt que celle de Charlotte et Thomas Pitt.

L'histoire débute avec la sortie du coma de William Monk, plusieurs semaines après un accident. Ce dernier se réveille amnésique, et comprend vite qu'il est dans son intérêt de cacher ces séquelles. Chargé de découvrir l'assassin d'un ancien major ayant combattu en Crimée par un supérieur jaloux et envieux qui veut sa perte, il s'aperçoit bien vite que l'échec le guette. Sans identité ni souvenir, il ne peut compter que sur son instinct et ses vieux réflexes. Il mène donc l'enquête officielle, tout en cherchant à découvrir qu'elle sorte d'homme il était. Il se découvre peu sympathique, solitaire, ambitieux et arrogant. Le personnage de Monk est fascinant. Il apparait déboussolé à cause de son amnésie, mais très humain. Il n'est pas dépourvu de sentiments et de sensibilité. Pourtant l'homme qu'il découvre est hautement antipathique, intransigeant et dur. Anne Perry nous offre deux personnages en un. Il m'a été impossible de le détester, son trouble et sa prise de conscience sur l'affreux bonhomme qu'il était le rend attachant.

Les autres personnages, secondaires au non, sont aussi très fouillés, plus vrais que nature. Les descriptions de l'ère victorienne sont saisissantes. Il s'agit tout autant d'un roman policier que d'un roman de mœurs. L'intrigue, sans être révolutionnaire reste quand même tordue, car la façon d'amener les choses et de parvenir au dénouement compensent le manque de surprise. Anne Perry décrit parfaitement les injustices de l'époque, et nous montre qu'elles n'épargnaient aucune classe sociale. L'écart astronomique entre la haute société et les miséreux, la place et le rôle de la femme, proche de l'objet utilitaire et décoratif, l'injustice d'être le dernier né, l'hypocrisie bienséante, et j'en passe. Une sacrée galerie de portraits, et une époque pas si romantique que ça, avec sa réalité sombre et sordide.

Je peux déjà dire que j'ai la ferme intention de me faire la suite de la série, jusqu'à ce que mort s'en suive. J'ai hâte de retrouver les personnages, de les voir évoluer dans d'autres enquêtes, car j'ai pris un plaisir fou à cette lecture.

Madame Charlotte - Argelès sur mer - 48 ans - 9 décembre 2008


Duo d’enquêtes sur lit aristocrate 8 étoiles

Premier de la série dont l’inspecteur Monk est le héros, l’originalité de ce tome tient dans le fait qu’Anne Perry ait imaginé un subterfuge pour nous faire découvrir ce personnage récurrent : amnésique au début du livre, c’est très progressivement qu’il met au jour son passé, son identité, nous permettant ce faisant de nous familiariser avec lui, d’apprendre à le connaître, trait après trait. Mais il s’agit avant tout d’une œuvre policière, cette recherche sur lui-même ne prend donc pas le pas sur l’intrigue.

Le meurtre d’un aristocrate amène notre enquêteur à évoluer dans les hautes sphères de la société anglaise, et à y provoquer pas mal de remous : c’est un tel déshonneur de recevoir un policier, forcément issu du peuple, chez soi ! Monk se voit dès lors obligé d’adopter un profil bas, de ménager la susceptibilité, souvent mal placée, de ces bien-nés. Deux personnages féminins détonnent de façon fort rafraîchissante dans cet univers sclérosé. L’auteur étant une femme, elle a peut-être préféré donner le beau rôle au sexe dit faible (dont les deux représentantes, en l’occurrence, n’ont rien de poules mouillées)…

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 26 juillet 2006


un chef d'oeuvre 10 étoiles

La critique de Ald bzh étant parfaite et résumant très bien mon idée du roman, je n'ai rien à rajouter....


A lire absolument tant ce livre est superbement excellent!

Gwendoline - - 40 ans - 21 avril 2006