Une couronne de roses
de Elizabeth Taylor

critiqué par Aria, le 5 octobre 2005
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
L'amitié entre femmes
Frances, 70 ans, reçoit, comme chaque été, ses deux protégées, Liz et Camilla.
Elle a été la gouvernante de Liz quand elle était enfant et Camilla est une amie de longue date de Liz.
C’est un été très chaud dans la campagne anglaise.
Dès le début du roman, on sent que cet été-là va marquer un tournant dans la vie de ces trois femmes, jusque là si proches.

Frances se sent vieillir et peint des tableaux de plus en plus sombres.
Liz est mariée depuis à peine plus d’un an à un pasteur anglican et elle se pose beaucoup de questions sur son mariage. Ses amies ne l’aident guère à y voir clair car on sent chez elles une sorte de ressentiment contre cet homme qui leur a volé leur amie. Liz est mère depuis peu d’un petit Harry, auquel elle accorde toute son attention, et c’est aussi un peu au détriment de la complicité qu’elle avait avec Camilla.
Camilla, qui est la principale héroïne du livre, se définit elle-même comme une vieille fille sans avenir. Elle débute ces vacances par un coup de cœur pour un bel homme qu’elle a rencontré dans le train et qui est descendu à la même gare qu’elle. Richard Elton, c’est son nom, est un homme « invraisemblable » pour elle, que la beauté masculine effraie et c’est aussi un homme mystérieux.
Et puis il y a Morland Beddoes, réalisateur de cinéma peu connu, qui, bien des années auparavant, a acheté un tableau de Frances. Depuis, il lui porte une grande admiration et entretient une correspondance suivie avec elle. Cet été-là, ils ont décidé de se rencontrer.
Tous ces êtres sont dans l’attente de quelque chose et cette situation distend les liens entre les trois femmes.

L’auteur décrit à merveille l’atmosphère lourde qui pèse sur les personnages.
L’intrigue est intéressante, tout est bien mené mais je n’ai pas reconnu la « patte » d’Elizabeth Taylor. Il y a bien le charme suranné de l’Angleterre d’après la guerre (le roman a été publié en 1949), mais le ton des dialogues est souvent compassé. Certaines phrases très longues, descriptives, sont curieuses, les mots accrochent. Est-ce un problème de traduction ?
Une drôle de liaison 8 étoiles

Dès le début du roman, on sent une atmosphère étrange et particulière dans le déroulement des faits et dans la description des deux premiers personnages mis en valeur, Camilla et Richard.
Les premières pages du roman qui narrent la rencontre de ces deux personnages sont stupéfiantes dans leur concision, leur justesse, le choix des mots. Une rencontre très visuelle, ça pourrait être la prise de vue d’une caméra.
La suite du roman conserve cet aspect synthétique et réaliste surtout au travers des relations entre les personnages et on ne s’ennuie à aucun moment, même si le fond de l’histoire revêt la tristesse d’un paysage anglais en hiver ! (alors qu’elle se déroule en été). J’ai aimé parce que le style reste très léger, très agréable à lire. De même la fin du roman est tellement inattendue (presque le suspense d’un roman policier) même si par ailleurs elle sous-tend et explique en partie les relations humaines du récit (les tensions, les distanciations qui ont pu être observées).
C’est un livre qui ne ressemble guère aux autres livres d’Elizabeth Taylor.

Estrella - - 74 ans - 16 novembre 2005