Seul dans la nuit
de T. Jefferson Parker

critiqué par Mademoiselle, le 4 octobre 2005
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Un héros attachant
Joe Trona a 24 ans. S’il est grand et baraqué, ce n’est pas pour ça que personne n’ose le regarder en face. Joe a été défiguré à l’âge de 9 mois par son père qui lui a balancé de l’acide au visage. Aujourd’hui, il est gardien de prison le jour, homme à tout faire de son père adoptif la nuit. Lorsque celui-ci est assassiné, Joe se reproche amèrement d’avoir mal joué son rôle de garde du corps et met tout en œuvre pour retrouver ses assassins tout en recherchant une petite fille qui a été enlevée.

Le scénario peut sembler banal (une énième version d’une histoire de vengeance) mais le héros est la grande force de ce roman. Joe contrebalance son aspect physique par une débauche de politesse. Sa personnalité est finement analysée, ce qu’il pense de son père, ses rapports avec les femmes… Cela fait oublier les inévitables complots, la corruption, les tactiques politiciennes qui sont très banals.

Je vous laisse faire connaissance avec Joe :
Donc, avec mon visage ravagé et mon air de ne craindre rien ni personne, j’impressionnais la plupart des gens. C’était déjà le cas quand j’étais gosse. Ayant observé que les gens étaient terrorisés à ma vue, je m’étais efforcé d’apprendre les bonnes manières pour arriver à une sorte d’équilibre. J’avais acquis la conviction que c’était indispensable quand on a un visage comme le mien. J’avais mis autant d’application à acquérir du savoir-vivre qu’à maîtriser le kendo ou les nuances de recul du Colt 45.

Joe a en fait l’air tout droit sorti des années 50, son originalité sort ce roman de la masse.