Humains aigres-doux
de Suzanne Myre

critiqué par Libris québécis, le 30 septembre 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Vacuité de nos vies
Dans son recueil de nouvelles, Suzanne Myre est à l’affût des nouveautés qui rendent IN. C’est le fil conducteur que suit la nouvelliste pour indiquer que l’on mène une vie factice.

La narratrice, l’alter ego de l’auteur, précise à quelle enseigne elle se loge. Elle s’attaque à la popularité du sushi, aux prénoms empruntés aux feuilletons américains, aux cheveux teints, à l’obsession de la grosseur des seins, à l’idéal des banlieusardes qui rêvent de cabanon. Avec perfidie, Suzanne Myre dresse un inventaire de nos turpitudes. Afin que l’on avale son huile de foie de morue, elle lui donne un goût aigre-doux en la diluant avec de l’humour.

L’auteure s’en prend à notre vacuité sans préciser de voie à suivre. On sent vaguement que la vie devrait tourner autour d’autrui. Le meilleur de son œuvre reste l’authenticité du discours. Au-delà de son aspect partiel et de son écriture estudiantine, Humains aigres-doux se distingue surtout par la justesse de l’observation de nos pratiques superfétatoires.
Superflu, mode à gogo et vide de sens 5 étoiles

4e de couverture : Tenez-vous le pour dit, aigres humains ! Croire que des activités telles que: se goinfrer de sushis, teindre ses cheveux polychrome, garnir sa cour d'un cabanon et sa vie de plaisirs éphémères sont synonymes de bonheur risque de vous faire avancer par en arrière ! Humains aigres-doux est un cantique ironique et rusé qui vous fera rire et grincer des dents.

Mon avis : Intéressant chassé-croisé de nouvelles, Suzanne Myre écrit ces 12 nouvelles avec sa désinvolture et son ton grinçant habituel. Bien entendu, sous l'humour, elle se moque de ces êtres prêts-à-porter qui cherchent à se définir par une stupide course au luxe, au superflu, au faux. Comme si à force de cacher son être sous une couche de graisse commerciale, tout finissait par perdre son sens, n'être qu'une vulgaire mascarade. Encore une fois, c'est léger, ça se lit rapidement, mais je n'ai pas trouvé le même intérêt que d'autres. N'étant pas ma première lecture de madame Myre, je trouve qu'elle se dépeint très (trop ?) souvent comme sa propre personne, du moins sur le plan physique. Comme si elle cherchait à convaincre ses lecteurs que son mode de vie est le meilleur. Et ça, ça m'a agacé un peu. Mais bon, il n'en reste pas moins que sur le plan personnel, je suis assez d'accord avec elle !

Calepin - Québec - 43 ans - 14 janvier 2011