Le cercle parfait
de Pascale Quiviger

critiqué par Libris québécis, le 28 septembre 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un amour sans frontières
On a décerné le prix du Gouverneur général 2004 à Pascale Quiviger pour Le Cercle parfait. Sa nouvelle œuvre s’inscrit dans le créneau très occupé des ruptures amoureuses. À l’instar de Nelly Arcan dans Folle, elle procède à l’autopsie de l’échec d’une Québécoise qui aurait voulu se revitaliser en se donnant corps et âme à un Italien résidant dans un village de pêcheurs.

Ce n’est pas tellement un coup de foudre qui a frappé l’héroïne qu’un désir de se sortir d’une vie sans horizons. Laissant famille et emploi, Marianne va retrouver Marco, un Italien qu’elle avait connu lors d’un voyage précédent. Avec lui, elle veut se construire une vie remplie de projets. L’univers de Marianne ne correspond malheureusement pas à celui des villageois et de son amoureux en particulier, un homme qui aime vivre dans le cercle parfait de son cocon. Malgré ce contexte, l’héroïne s’évertue à attendre que Marco s’investisse davantage pour enrichir leur relation. Mais au fil des jours, elle réalise qu’elle devient l’ombre de cet homme intégré au gris des pierres de son village. Sa patience la conduit à la déprime. Pour lutter contre sa perte, elle passe de l’attente d’un amour vivifiant au geste qui va donner un sens à son échec, un geste qui la ressuscitera dans toute sa nudité.

C’est avec une plume fascinante que l’auteur décrit la tourmente d’une femme qui conjuguer aimer et vivre. Cependant la forme peut en décevoir plusieurs. La narration alterne du vous au il et du il au je. En somme, c’est échevelé. L’écriture se transforme parfois en incantations comme un écho redondant à la narration. Mais il reste que c’est une belle illustration de la volonté de la femme occidentale moderne.