Mes nuits sont plus belles que vos jours
de Marie Billetdoux

critiqué par Ichampas, le 17 septembre 2005
(Saint-Gille - 60 ans)


La note:  étoiles
Trois jours d’excès et de beauté
Un homme, une femme, un hôtel, les draps d'un lit, la chaleur d'un mois de juillet, la lune et la mer : avec ces seuls éléments, Raphaëlle Billetdoux construit un roman qui a la rigueur d'une tragédie antique, où trois nuits sont toute une vie.
Mes nuits sont plus belles que vos jours est le roman d'une rencontre. Toute rencontre est un risque ; à la première minute, aux premiers mots échangés, l'histoire, déjà, est en marche.
Chez Raphaëlle Billetdoux, violence et sensualité se confondent dans ce style qui est le sien, tout en couleurs et en éblouissements.
Prix Renaudot 1985.
Pour ma part, c’est la seconde fois que je lis ce livre et à nouveau il m’a étonné.
Cette rencontre entre un homme et une femme peut sembler banale au départ et mal engagée. Lui est excessif, violent et sensuel, dès le départ, elle prend peur et se laisse tout de même embarquer dans cette relation folle et belle.– A savourer.
Trois nuits de désirs aussi ardents que désordonnés 8 étoiles

Ce roman court m'est apparu fort déconcertant, mais mérite d'être médité. Il décrit une passion compulsive qui ne doit pas forcément être justifiée a priori par autre chose que le désir réciproque, mais qui suscite inévitablement quelques questions. L'aspect animal d'une relation et le respect mutuel devraient pouvoir suffire : cela consiste, à défaut de réelle morale, du défi que se lancent les deux protagonistes, pendant ces trois nuits frénétiques, le but sous-jacent consistant à évacuer la quotidienneté et l'ennui potentiel, au risque de se soumettre à une forme de brutalité ou d'hystérie dans leur rapport.
Violent et sensuel en effet, ce livre déroute, mais suscite, voire force à s'interroger de manière utile, sur l'amour, tant physique que psychique, sur la complémentarité de l'attirance et de tout le reste dans une relations. Il n'est pas étonnant que ce thème ait tenté Andrzej Zulawski, qui l'a adapté au cinéma. On s'en prend un peu plein la tête, mais la réflexion menée ne s'avère pas vaine.

Veneziano - Paris - 46 ans - 10 juin 2018