Ce premier opus du cycle consacré au duo de détectives privés Patrick Kenzie et Angie Gennaro, amis d'enfance, et dont l'action (comme très très souvent avec Lehane) se situe à Boston, est un régal. Ecriture à la fois légère (pas mal d'humour) et nerveuse, histoire très intéressante qui démarre par une mission assez banale (retrouver une femme de ménage noire qui aurait dérobé des documents secrets à un sénateur dont elle faisait le bureau) pour se poursuivre dans une histoire de guerre des gangs. Avec le duo de choc coincé entre les deux gangs.
C'est court, efficace, et ça m'a clairement donné envie de lire les autres romans du cycle (6 en tout).

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 14 juillet 2023

Des coups comme s’il en pleuvait, de la mitraille à gogo, des photos compromettantes qui disparaissent, des politiciens corrompus et des bons qui ne valent pas mieux que les méchants. L’univers de Denis Lehane est noir, très noir, comme au bon vieux temps d’un David Goodis, que les amateurs du genre reconnaîtront. On retrouve ici les héros désenchantés d’une Amérique qui ne cesse de noyer son puritanisme dans l’alcool, la drogue, les amours illicites (ici la pédophilie) et surtout, surtout, l’amour des… armes à feu. La figure du père est omniprésente. Héros ? Tortionnaire ? Patrick Kenzie, détective privé de son état, n’en finit pas de laver sa mémoire en se lançant d’une façon désespérée dans l’action en compagnie de son associée, Angie Gennaro. De nombreux personnages, représentant les multiples strates de la société bostonienne, émaillent le récit, qui s’attache à décrire les aspects les plus cachés et les moins reluisants d’une Nouvelle-Angleterre tiraillée entre l’arrogance de sa classe dirigeante et les turpitudes de ses bas-fonds. Un bijou, pour ceux et celles que n’effraie pas la description minutieuse de la face sombre de l’âme humaine…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 9 février 2014

C'était mon premier Dennis Lehane et je n'ai pas été déçu. Cette première enquête possède toutes les qualités d'un polar noir: un décor intimiste, une ambiance sombre, des scènes de violence, une équipe originale de personnages attachants et un suspense omniprésent.
L'auteur nous plonge dans les quartiers malfamés de Boston où les gangs imposent leurs lois. Suite à une mission à première vue des plus banales, les deux protagonistes se retrouvent au centre d'une guerre de clans baignée de vengeance et de sang. Au fil du roman, la pression monte, surtout lorsque la famille et même les politiques s'en mêlent. Heureusement l'humour et la répartie des deux détectives apportent un brin d'éclaircie dans cet univers où la moindre étincelle menace, à tout instant, d'emflammer la situation instable de la ville.
Une tension palpable règne à toutes les pages et les nombreuses scènes d'action permettent de maintenir un bon rythme à l'intrigue. Cette première approche de l'oeuvre de Dennis Lehane m'a conquis, et c'est avec un véritable enthousiasme que j'attends la suite des aventures de Kenzie et Gennaro.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 27 février 2013

Dennis Lehane est l'auteur le plus efficace en ce moment dans le domaine du roman noir, de personnages tortueux, aux enquêtes surprenantes débordant d'intelligence et de force dans ses dénouements imprévisibles.

Normal qu'avec cela j'aille rencontrer les détectives privés en la personne de Patrick Kenzie et Angela Gennaro.

Aye ! Ou est ce que j'ai mis les pieds ?

Dans quelle sale affaire me suis-je fourrée ...

Guerre des gangs, guerre de famille, guerre de couple, guerre des races ...

M'en vais boire encore un dernier verre avant ....
Une autre page, encore et encore, jusqu'au dénouement aussi tragique soit-il.

Enfin pour retrouver la paix après une conclusion détonante !

Hymne au désespoir à l'humour ravageur, meurtris de cicatrices urbaines.

Encore un verre l'ami, mais juste pour éteindre ses braises imbibées d'essences et le regarder mourir.

A ta santé sucker !!!

Pakstones - saubens - 58 ans - 15 juillet 2012

La lecture de Shutter island il y a quelques années m'avait mis une bonne claque et pourtant je ne m'étais pas repenché sur cet auteur depuis.
J'ai donc décidé de prendre les aventures du duo de détectives Kenzie/Gennaro a leurs débuts, notamment à la recherche de nouveaux héros récurrents, ayant lu la quasi totalité des Harry Bosch de Michael Connelly. Mais je n'ai pas retrouvé les éléments essentiels qui me font aimer ce dernier: une intrigue bien ficelée comme sait les trousser Connelly, avec rebondissements et une envie irrésistible de connaitre la fin. Par contre l'écriture est très agréable et l'humour de qualité omniprésent. Et malgré cet humour l'auteur arrive à dégager une noirceur dans ce roman tout en abordant des thèmes politiques et sociologiques qui donnent de l'épaisseur à son histoire. Les personnages principaux sont bien composés et donc attachants, le suspense et l'action sont au rendez-vous et je pense que ce duo mérite au moins que je me replonge une deuxième fois dans leurs enquêtes.

Lynch - Perpignan - 48 ans - 21 novembre 2011

Après avoir lu "shutter island" dont l'ambiance, le psychsime des personnages et la fin en font un polar d'exception, j'ai décidé de poursuivre la bio de l'auteur par ce roman. Bien qu'un peu sur la défensive au début, je me suis vite aperçu qu'en fait, aucune comparaison n'était faisable tant le style diffère. "Un dernier verre avant la guerre" est drôle, vif et violent. Les deux personnages et leur "ange gardien" sont très bien travaillés et la relation des deux détectives ne demande qu'à s'épanouir encore davantage. Bref j'ai accroché dès ce premier opus et ne vais pas tarder à lire la suite.

Seb - - 47 ans - 4 janvier 2011

Voici le premier roman concernant le duo Patrick Kenzie et Angela Gennaro, détectives privés de Boston.
L'histoire est bien menée avec notamment une bonne dose d'humour et une belle relation amicale, pour ne pas dire plus, entre les deux protagonistes.
Plus que le suspense ou l'action qui sont malgré tout présents et indispensables pour un roman policier, l'auteur se concentre davantage sur les différents aspects politiques de l'affaire ainsi que de leurs conséquences sur les populations marginales de la ville de Boston.

Kenzie et Gennaro sont contactés par un homme politique influent de la ville de Boston, afin de retrouver une femme de ménage noire disparue, et ayant en sa possession des documents sensibles. De prime abord cette affaire semble aisée mais au fil de leurs découvertes les deux privés s'empêtrent dans une enquête aussi sordide que dangereuse.

Cette première aventure mettant en scène ce duo de privés est réussie. J'espère que les suivantes répondront aussi bien à mes attentes.

Ayor - - 52 ans - 19 novembre 2010

Peu importe par quel côté vous abordez ce roman, il vous paraîtra toujours sombre. Les personnages, leurs blessures, les lieux et l'histoire bien sûr vous entraînent dans une ambiance où la violence, la haine et le racisme sont omniprésents. Pourtant le livre ne tombe pas dans le tragique et n'est pas uniquement un polar noir car l'auteur a ce talent que j'admire de savoir écrire un roman très sombre ponctué de touches d'humour. Il vous force à regarder les aspects les moins brillants chez l'homme et parvient la phrase d'après à vous faire sourire avec une blague qui se fond parfaitement dans le décor. (mais apparemment c'est ce qui a dérangé chez d'autres lecteurs)
Pourtant je n'ai pas accroché tout de suite à l'histoire et surtout j'ai eu du mal à croire au personnage d'Angie. Mais au fil de la lecture, j'ai fini par me laisser totalement convaincre.
Seul reproche, le manque de réalisme de certains passages trop "spectacle".
Au final "Un dernier verre avant la guerre" est un roman engagé dont l'auteur a une qualité d'écriture incroyable, de telle manière qu'il arrive à parler avec justesse de sujets sensibles.
Je ne peux que vous conseiller de commencer à lire les romans de Dennis Lehane (si ce n'est pas déjà fait).

Akane - Pas de calais - 36 ans - 12 juin 2010

Thriller urbain, roman engagé, Un dernier verre avant la guerre est la première apparition, dans l'œuvre de Dennis Lehane, du couple de détectives Kenzie/Gennaro qui mène ses enquêtes avec en toile de fond la ville de Boston. Ils ont, le désespoir terriblement drôle et l’humour ravageur prêt à fleurir sur la moindre cicatrice. Les voilà confrontés en premier lieu au sénateur Mulkern, politicien véreux pour qui tout s'achète, tout se vend, à condition d'y mettre le prix. Aucun respect, aucune valeur, si ce ne sont celles du pouvoir et de l'argent. Politicien qui tient également les rennes de Boston, ville au racisme latent, "ordinaire". Dennis Lehane décrit avec une grande justesse un même quartier de Boston, sa partie blanche, sa partie noire. Dans la première on découvre des gens qui ont choisi d'habiter là, pour la communauté, pour l'ambiance, pour la solidarité, pour la famille. Un quartier quadrillé par ses églises où chaque pâté de maisons est une paroisse, où on côtoie souvent la pauvreté mais jamais la misère. Dans la seconde, celle où se cache la misère, ce ne sont que rideaux définitivement baissés sur des commerces mitraillés, jardins publics laissés à l'abandon; on habite ici parce qu'on n'a pas le choix d'aller ailleurs. Violence, désœuvrement sont le pain quotidien. À travers ses personnages, Lehane décrit la vie autour de lui, de ses héros, quelque chose de pas très reluisant, plutôt gris, plutôt terne, et qui ne fait pas vraiment envie. Il y a comme une urgence dans l'écriture de Lehane, elle traverse sa plume et s'inscrit sur le papier, clairement, au vu et au su de chacun. Impossible de passer à côté… Un roman sombre en forme de cri, portant un constat lucide et accablant du racisme ordinaire made in USA. Une ville, un pays, où la mixité sociale reste encore à inventer, si tant est qu'elle existe ailleurs. Sans oublier une intrigue foisonnante, servie par un couple de détectives attachants, aux personnalités complexes.

Zorrewind - - 57 ans - 7 août 2009

Superbe polar noir, enquête prenante. Beaucoup d'émotions avec des héros extraordinaires. C'est le deuxième de la série que je lis (Ténèbres prenez moi la Main) et franchement je pense lire la totalité de cette superbe série noire.

Minibus - Besançon - 59 ans - 6 mai 2009

J'ai lu Mystic River, il y a déjà quelques années et je n'avais jamais lu autre chose de Dennis Lehane. J'ai entrepris la lecture de la série du tandem Kenzie/Ferraro par ce premier tome, que j'ai beaucoup aimé.
Toujours cette très grande qualité d'écriture, même étude raffinée des personnages, des dialogues super-intelligents et un décryptage des plus intéressant de la complexité de la nature humaine.
Seul bémol, une certaine complaisance dans la description spectaculaire de la violence, à l'américaine, pas toujours compensée hélas, par un humour omniprésent.
Cela ne m'empêchera quand même pas de poursuivre la lecture des autres romans de cette série...

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 8 avril 2009

Après avoir vu les films Mystic River et Gone Baby Gone, inspirés par cet auteur, j'ai eu envie de découvrir l'univers de Dennis Lehane.
Je n'ai pas été déçu!
Cette première enquête du couple Kenzie/Gennaro est bien amenée, la noirceur est atténuée par un humour noir bienvenu, bref un petit polar comme on les aime. Je lirai les suites!

Gooneur - TOULOUSE - 40 ans - 17 avril 2008

J'ai découvert Lehane et son duo de détectives avec "Ténèbres ..." que je préfère mais celui ci est tout proche. Non seulement cela se lit facilement (et je trouve au contraire que l'humour distillée par l'auteur permet de faire passer la noirceur de l'intrigue) mais il y a une réelle profondeur dans les aventures de Kenzie/Gennaro (à l'inverse des livres d'Harlan Coben par exemple).
Et effectivement quand on en lit un, on a hâte de lire les autres.

SB - - 60 ans - 4 janvier 2007

Voilà un bon petit polar qui se lit facilement. Le style est alerte et certains apprécieront l'humour brillant distillé par le narrateur (l'un des 2 détective privé) tout au long du roman.
Pour ma part, il m'a un peu lassé, me donnant l'impression que l'auteur s'est fixé comme défi de placer un trait d'esprit (voir plus) à chaque page.
De plus, cette légèreté empêche la noirceur de l'intrigue de s'installer complètement et de prendre toute son ampleur.
Sans ce travers, cela aurait pu être du très grand roman noir avec une analyse assez complète des rapports socio-politico-raciaux dans la société américaine.
On peut aussi reprocher la présence de certains clichés. Ainsi l'enfance maltraitée du héros est assez " bateau" (loin de la finesse d'un Russsel Banks dans affliction). Ajoutez à cela une collègue battue par son mari et on se demande si nous n'avons pas affaire à une agence de détectives maso.
Cependant l'ensemble se lit agréablement, l'intrigue est bien menée et c'est le principal.

Wmgec - - 55 ans - 22 octobre 2005

Lehane a écrit ce livre alors qu'il était paumé et que, n'ayant même pas de télé, il a décidé que l'écriture était le passe-temps le moins dispendieux qu'il pouvait s'offrir.

Il s'est donc lancé dans cette histoire et je ne sais pas s'il prévoyait déjà des suites, mais il a drôlement bien présenté ses personnages et tout le fond bostonien qui allait servir les tomes suivants.

Ce n'est pas la meilleure enquête du duo Kenzie-Gennaro, en plus de la traduction qui montre des faiblesses (Mona de Pracontal a cédé la place à Isabelle Maillet qui a pris la charge pour tous les autres livres de Lehane) mais il faut commencer par-là et se lancer ensuite dans toute la série, je vous le garantis, c'est le début d'une belle dépendance.

Grass - montréal - 47 ans - 15 septembre 2005