Aux dimensions du monde
de Mathieu Terence

critiqué par Sahkti, le 3 septembre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Beauté insulaire
La poésie de Mathieu Terence n’est pas explosive, elle serait plutôt intérieure, s’ouvrant lentement et avec mille précautions au regard du lecteur. un peu comme ces fleurs qui éclosent de manière si belle dans les films documentaires sur la nature.
Les silences de l’auteur sont bavards, ils ouvrent invisiblement mille voies qui n’apparaissent pas et se laissent conquérir avec précaution. Des phrases presque nues, simples, épurées, qui finissent par faire éclater la beauté des mots.
La femme, la beauté, le monde, l’amour, autant de thèmes chers à Mathieu Terence qu’il développe dans son recueil. Avec une belle présence de l’île, repère géographique par excellence, divinité, représentation féminine, terre d’errance et de questionnement… une beauté laconique comme dit joliment l’auteur, le mariage du ciel et de la terre sous le regard complaisant de la mer.

Quelques extraits:
"Ta chevelure
Me donne une idée
De l’animal
Que la nuit pourrait être."

"Ce n'est pas tout à fait
Que nous sommes seuls dans l'île
C'est qu'elle demeure déserte
En notre présence."

"Il faut tout le silence possible des mots pour dire de l'île la beauté laconique."