Le livre noir de la psychanalyse : Vivre, penser et aller mieux sans Freud
de Catherine Meyer

critiqué par Annabella, le 3 septembre 2005
( - 65 ans)


La note:  étoiles
L'indispensable livre noir de la psychanalyse
Le titre, de toute évidence, on aurait pu faire mieux. Sans doute le contexte actuel où tant de lieux de pouvoir sont noyautés par les psychanalystes n'y est pas pour rien. Pour se faire entendre, dans certains contextes, les choix sont restreints. Cela étant, il a fait l'objet d'un dossier du nouvel obs le jour de sa sortie, et un psychanalyse réputé (de Mijolla)a été invité à répondre.
Mon opinion : Cet ouvrage est nécessaire, et à la suite de Mensonges Freudiens donne les informations dont les patients ont besoin quand ils sont dans une recherche de soin. L'histoire de la psychanalyse, et ses falsifications sont abordées, le fait que Freud a fait état de résultats qu'il n'a jamais obtenus aussi. Les alternatives sont présentées, la situation actuelle des psychotropes (diabolisés alors que parfois nécessaires, mais aussi mal prescrits par des généralistes...) est évoquée, et on entend des voix peu connues en France comme celles de Beck, Ellis, de thérapeutes de qualité qui se sont détournés de la psychanalyse, après l'avoir pratiquée.
Donc, pour les patients, très intéressant. Pour les analystes : tout dépend de leur gestion émotionnelle et de leur tolérance à la critique. De ce que j'ai vu sur leurs forums...grosse crise...La question se pose du pourquoi un tel manque d'argumentation quand on ose critiquer l'analyse. Pourquoi ce recours exclusif à l'invective, alors même que le journal cité qu'ils critiquent a donné la parole à l'un des leurs ? Pourquoi cette argumentation tentant d'annuler la parole de 40 auteurs réputés, pour faire porter la responsabilité à l'éditrice et intenter une action en diffamation ?
http://www.siueerpp.org/article.php3?id_article=39
Cette attitude là me semble révélatrice d'une ligne de conduite indigne de confiance.
Beaucoup de pages!! et puis rien 5 étoiles

J’avais fait en son temps une critique du livre de Jacques Van Rillaer qui défendait déjà l'idée que les théories de Freud ne valaient plus grand-chose.
J'ai maintenant lu le livre noir de la psychanalyse, je n'ai pas appris grand-chose de nouveau, et surtout je n'ai pas du tout aimé la façon dont le livre est fait.

Mise en page médiocre, amalgame de théories et de textes juste pour prouver qu'il y a matière à discuter.

Je pense que l'initiatrice de ce projet a voulu bien faire et mettre toutes les chances de son côté pour convaincre le plus de monde.

Quelques textes sont toutefois intéressants et méritent la lecture.

Quant au sujet on est bien d'accord que Freud et nombre de ses compagnons se sont sans doute un peu fourvoyés dans leurs théories, mais je ne pense pas que se ne soit ce genre de livre qui réussira à changer les mentalités de tous les psychanalystes. Et c'est pourtant cela qui est le plus important selon moi , ce sont les praticiens qui doivent se remettre en question et se demander si oui ou non ils font du bien à leurs patients !
c'est aussi en cela que je préfère la psychologie comportementale qui donne selon moi d'excellents résultats dans bien des situations

Chat pitre - Linkebeek - 53 ans - 29 octobre 2005


Avis mitigé 5 étoiles

Je viens de lire la critique du Rat qui m'intéresse beaucoup. Mais même si je suis en général sur la même longueur d'onde que lui je dois dire que je suis loin de partager son enthousiasme pour ce fameux livre noir. Bon je ne l'ai pas lu, mais bien "Mensonges Freudiens" de Bénesteau qui défend le même point de vue.

Je crois que ce livre encourage à faire des amalgames. Par exemple comparer une science humaine à une science exacte n'est pas judicieux à mon sens. Autre exemple : la psychanalyse ce n'est pas uniquement Freud, et comme le dit très justement le Rat, ça peut être une philosophie de vie, ce que ne disent pas les comportementalistes bien sur. Ceux ci manquent en outre sérieusement d'humilité car ils prétendent à l'exactitude scientifique et à l'universalité pour leur théorie, en la niant totalement chez les autres !

DOnc il faut pour le moins mitiger et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain comme disait ma grand mère. Ainsi souvent, ce n'est pas faux de dire à l'instar de Jung que la maladie est déjà une tentative de guérison, et alors ça n'a pas de sens de vouloir supprimer le symptome. De même la souffrance peut être bonne quand elle nous permet d'accéder à une couche plus profonde de nous-même : vouloir la supprimer avec des médicaments ne me semble pas adéquat. Les comportementalistes ignorent-ils cela ? Ou alors taisent-ils cela car ça n'entre pas dans leur théorie ? Quelque part j'aime bien l'approche des jungiens qui considèrent l'homme dans sa totalité, corps et esprit.

Enfin je suppose qu'on pourrait en débattre pendant des heures pour finir par se rendre compte qu'on est assez d'accord :-). De toute façon ce qui convient à l'un n'est pas ce qui convient à l'autre et en gros la meilleure thérapie c'est celle qui fait du bien. C'est vrai que comme le Rat je suis séduis par Jung, car en fait j'ai lu chez Jung des choses que j'avais vécues : du coup tout les comportementalistes du monde peuvent me dire que Jung est un escroc, je sais que pour moi, Jung avait raison.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 27 octobre 2005


Il était temps... 10 étoiles

Il était temps de remettre en cause la psychanalyse. Pendant trop longtemps, elle a fait partie des vaches sacrées, personne ne pouvant mettre en question la sacro-sainte parole de Maître Sigmund. Les tirs viennent de toutes parts, des historiens, des philosophes (Isabelle Stengers par exemple, qui fut co-auteur de plusieurs livres passionnants avec le prix Nobel Ilya Prigogine), des psychologues, des médecins, des scientifiques. Le discours, quelle que soit l'approche est toujours identique: la psychanalyse n'a rien de scientifique, les résultats de Freud sont truqués, tout est bidon. Il n'y a jamais eu la moindre preuve apportée par qui que ce soit que la psychanalyse a guéri ne serait-ce qu'un seul malade.
L'affirmation que "du point de vue universitaire ce livre ne vaut pas un clou", qu'il est un "ramassis de haine" démontre à quel point le sujet est passionnel. Surtout quand on voit le parcours scientifique et... universitaire des auteurs! Je l'avoue je suis un peu choqué par le "diagnostic" de Csame, âgée de 20 ans sur le prof. Van Rillaer, qu'elle connaît si bien, avec qui elle a discuté, et dont... elle estropie le nom!
La psychanalyse n'a rien de scientifique. Elle part du présupposé que faire surgir dans la conscience du patient l'origine (sexuelle) de ses conflits va permettre de les résoudre. Ah bon? En est-on bien sûr? Une science évolue, la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier et encore moins celle de demain. La psychanalyse, elle, au contraire est taillée dans le marbre, comme les formulaires dans Astérix.
Personne n'a assisté aux thérapies de Freud, on doit donc le croire sur parole quand il dit avoir guéri telle ou telle personne. Or, les études historiques démontrent clairement que Freud a menti, il n'a pas guéri ses patients. Anna O, de son vrai nom Bertha Pappenheim, par exemple, a fait de nombreux séjours en institut psychiatrique après avoir été traitée et soi-disant guérie par Freud.
Bien sûr, il y a une guerre des psys, les comportementalistes voulant tailler des croupières aux analystes.
Je crois que la question que devraient se poser les patients est simple et peut se résumer à ceci: "Faut-il préférer une thérapie longue, pénible, difficile et coûteuse à une thérapie courte, bon marché et dont l'efficacité est amplement démontrée?"
Je connais une psychothérapeute qui fait des "thérapies d'inspiration analytique" très fière d'avoir en traitement des patients fidèles depuis plus de vingt ans. Est-ce là une thérapie? Est-ce cela permettre au patient de se libérer? Le thérapeute doit-il se comporter en gourou ou éduquer son patient à la liberté?
C'est à dessein que j'emploie le mot "gourou", parce que la psychanalyse s'apparente plus à une secte qu'à une science. La parole du gourou suprême, Sigmund Freud, ne peut en aucun cas être remise en question. Comme dans une secte, les clients des psychanalystes apportent leurs offrandes au gourou en échange d'un peu de vent.
Le caractère non-scientifique de la psychanalyse est encore démontré par la multiplicité des écoles: freudiens, jungiens, lacaniens, etc. Dans la science, la vérité n'est pas immuable, elle est évolutive, mais tant qu'elle correspond aux faits observés, elle fait l'accord de tous. Personne n'a jamais entendu parler d'une école einsteinienne, d'une planckienne, ou d'une bohrienne en physique. Il y a un consensus entre tous les physiciens sur ce qu'est la vérité actuelle, qui peut d'ailleurs être complètement revue demain.
Je pense aussi qu'il faut dans ce domaine, se méfier des confusions de langage et bien voir de quoi on parle. Je suis comme beaucoup, et certains sur ce site (Hein, Saule?!) séduit par la pensée de Jung. Mais justement, Jung est plus un philosophe qu'un thérapeute. Son approche de l'univers est passionnante, ce qui ne justifie en aucun cas la psychanalyse.

Le rat des champs - - 74 ans - 27 octobre 2005


Ramassis de haine 3 étoiles

J'ai rencontré plusieurs auteurs de ce livre qui déffraie la chronique, et nous avons eu une discussion plutôt intéressante.

Jacques Van Rylart, professeur à l'UCL et aux FUSL, m'a paru être du type même de ceux qui, pour avoir trop lutté, en basculent dans la paranoïa et une certaine forme de folie.

Ce livre est intéressant dans le sens où il crée le débat dans les milieux de la psychologie, mais, du point de vue universitaire, il ne vaut pas un clou, ou presque.

Csame - Bruxelles - 40 ans - 27 octobre 2005


Ramassis de haine 3 étoiles

J'ai rencontré plusieurs auteurs de ce livre qui déffraie la chronique, et nous avons eu une discussion plutôt intéressante.

Jacques Van Rylart, professeur à l'UCL et aux FUSL, m'a paru être du type même de ceux qui, pour avoir trop lutté, en basculent dans la paranoïa et une certaine forme de folie.

Ce livre est intéressant dans le sens où il crée le débat dans les milieux de la psychologie, mais, du point de vue universitaire, il ne vaut pas un clou, ou presque.

Csame - Bruxelles - 40 ans - 27 octobre 2005