Mon murmure, mon souffle
de Pierre Chappuis

critiqué par Sahkti, le 2 septembre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Les mots silencieux
"Bordure émoussée de l’ombre, ces moellons à fleur de terre, gris usés, inégaux. Où nous marchons parmi les saules fut une digue. Passé bientôt nôtre." (à demain).

Il y a dans la présentation des poèmes de ce recueil un petit quelque chose qui fait qu'ils se sentent à l'étroit. Ou alors c'est le lecteur qui a besoin de voir plus grand, de chercher un peu, de deviner entre les lignes où se cachent les choses, comme les titres des textes par exemple, habilement dissimulés ci et là au fil des pages. Cela ne signifie pas qu'il y a impression d'étouffement, pas du tout. Simplement le besoin de faire exploser ces mots si simples, si épurés, de Pierre Chappuis. Un économe des mots qui arrivent à dire tant en si peu. Un titre complète un texte. Ou l'inverse. L'un et l'autre sont indispensables à la balade. C'est un jeu de piste et de mots. Frais et grave à la fois. Du bruit et du silence à la fois. Atmosphère étrange et envoûtante qui laisse les mots dériver et le lecteur tenter d'en capter tous les sens. J'aime beaucoup ce sentiment de virtuosité de l'écrit où l'humain se dissimule dans les lignes, sous diverses formes. Rien n'est jamais imposé, tout est toujours proposé. C'est habile et subtil. C'est beau. Aucun doute là-dessus.
L'auteur conclut par un très joli "A demain". Oui, à bientôt...