Elle est moi
de Vincent de Swarte

critiqué par Clarabel, le 2 septembre 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Délirant, mais un peu pompeux
Vincent de Swarte est un personnage de roman - il est écrivain, il a quarante ans et il est marié depuis dix ans à Anne. Depuis le premier jour de leur rencontre, c'est clair qu'ils s'adorent. C'est fusionnel entre eux, c'est la symbolique du mythe de Platon (la complémentarité de deux êtres). Est-ce la suite logique ? Car sorti d'une violente crise d'urticaire, Vincent se réveille avec le sexe d'une femme ! Toute la panoplie féminine le pare : les sautes d'humeur, les menstruations, le besoin de tendresse et le côté lunaire.

Faut-il être un homme pour imaginer de pareilles choses ? A un passage, Vincent émet la théorie que toutes les petites filles cherchent à uriner comme un garçon, c'est un comportement classique, dixit Freud. Pourtant, autour de lui, personne n'a eu cette lubie ! Et bien non, on naît femme, on le reste et c'est tout. Si demain je me "mute" en homme, je ne l'aurais pas cherché ! J'ai trouvé ce texte complètement délirant, mais un peu trop. Au démarrage, Vincent est un bon gars sympathique, amoureux romantique, drôle et pataud. Sa mutation rend progressivement la lecture plus exagérée, la fraîcheur du début est larguée ! Dommage, j'étais pétrie de bons sentiments pour ce couple moderne, dont l'existence paraissait si vraisemblable. Je crois que Vincent a trop voulu accepter la part féminine cachée en lui, mais c'est une pilule amère à digérer. Son parcours pour "accepter" cette transition est longue, très longue, carrément trop longue; j'ai zappé vers la fin - c'est franchement regrettable.