Dieu a égaré mon numéro de téléphone
de Patricia Reznikov

critiqué par Clarabel, le 26 août 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Loufoque mais intéressant
Un jour, Hope, trentenaire parisienne, décide d'avaler le philtre amour qu'elle destinait à son ancien compagnon qui vient de la quitter. Effet secondaire ou pas, Hope perd le sommeil. Les jours vont passer, sans le passage du marchand de sable. Après avoir reçu un coup de fil inquiétant de son frère Arthur depuis New-York, elle décide de le rejoindre. Celui-ci affirme entrer en discussion avec des personnages illustres, comme Sitting Bull, George Washington, Mark Twain ou Edith Wharton. Cela fait des semaines qu'il est sous l'emprise envoûtante d'un transformiste, le dénommé Zaboldo.

Quel étrange univers ! "Dieu a égaré mon numéro de téléphone" est du n'importe quoi littéraire ! Mais c'est original, donc intéressant. Patricia Reznikov semble ainsi s'influencer d'un héritage de Kafka jumelé à Lewis Carroll. C'est tiré par les cheveux. Au départ, Hope, la parisienne insomniaque, commence à entendre les voix des gens endormis. Puis elle atterrit dans des théâtres de magie, des spectacles éclatants et burlesques. Ses rencontres sont sur la même lancée fantastique : un clône préraphaélite, une bête des bois, une vieille dame aux cheveux rouges, poète et linguiste émérite... Sans le savoir, elle va aussi découvrir un passé sur son père qu'elle ne soupçonnait pas. En bref, des phénomènes de foire et surnaturels jalonnent ce roman - c'est complexe, inédit en son genre et séduisant. Mais quelques longueurs d'épisodes farfelus alourdissent la bonne tonalité et l'innocence initiales - c'est juste un peu plombant.