Mal d'enfant
de Elizabeth George

critiqué par Tistou, le 21 août 2005
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Animal, on est mal.
E. GEORGE « fait » dans le polar. Mais, grande originalité, dans le polar très psychologique, dans le polar où la situation « polardienne » elle-même semble répondre en écho à un thème, une préoccupation de ses héros positifs, ses héros récurrents. Autre originalité, et ça je ne m’y ferai pas, E. GEORGE est américaine et tous ses polars se déroulent en Angleterre. Et on trouve dans ses bouquins la qualité de finesse et de description des ambiances d’une P.D. JAMES par exemple. Pas de doute, E. GEORGE est, comme le dit la page de couverture, bien imprégnée de culture anglaise ! Pour quelqu’un née dans l’Ohio, qui a passé son enfance en Californie et vit actuellement près de Los Angeles, c’est très impressionnant. Et plus encore cette capacité à se glisser dans la psychologie de personnages européens, que dis-je ?, anglais ! Je ne m’y ferai pas !
Ses héros récurrents, qui apparaissent là, à nouveau ; l’inspecteur Linley (Lord de son état) qui a du mal à concrétiser sa relation d’amour avec Helen Clyde, son adjointe le sergent Barbara Havers, plutôt tendance classe populaire. Tous de Scotland Yard. Et l’ami de toujours, Simon Saint James et sa femme Deborah, Simon faisant plutôt dans les Sciences Légales.
A la base de ce roman, Deborah vit très mal sa difficulté à mener à terme une grossesse, très mal aussi l’envie de Simon d’adopter ; Mal d’enfant donc. Et autant le dire, le drame auquel ils vont se trouver mêlés, par hasard, a un grand rapport avec le « Mal d’enfant ». L’occasion pour E. GEORGE de mener sa réflexion en miroir entre le drame et l’enquête, que viendra mener Linley dans le Lancashire, terre de sorcellerie, et la situation personnelle de Deborah et Simon.
De la bien belle ouvrage. Du genre de polar qui ne vous laisse pas idiot mais qui conduit à réfléchir. Aussi.
Beaucoup plus qu’un polar… 9 étoiles

«Mal d’enfant (Missing Joseph)» est une fascinante étude sur les relations personnelles.
L’intrigue de ce polar n’est pas très compliquée et la liste des suspects potentiels plutôt restreinte; pourtant, il faut près de 600 pages à l’auteur afin de raconter astucieusement son histoire, car les relations entre les personnages principaux sont, d’autre part, des plus complexes.

Elizabeth George réussit à nouveau de façon magistrale à faire partager au lecteur les angoisses et les anxiétés de ses personnages, remettant ainsi les rouages rigides de la justice et les conclusions heureuses en question.
Plus que quiconque dans ce genre littéraire, ses romans abondent d’érudition et de recherche rigoureuse, d’adresse exceptionnelle, d’intelligence et d’études approfondies de la nature humaine.
Bref, sa compétence souligne son grand talent.
Une auteur que je relis avec un plaisir toujours renouvelé!

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 2 février 2014


un plaisir toujours renouvelé 10 étoiles

Si vous n'avez pas encore lu de romans d'Elisabeth George, lisez la série dans l'ordre de sa création si vous le pouvez. Chaque livre est indépendant, mais le temps passe, les personnages se développent, et on s'y attache. C'est un vrai plaisir à chaque fois.
Mais j'ai apprécié tout particulierement "Mal d'enfant", la façon dont les désirs d'enfants des protagonistes se croisent et se répondent, rendant floues les limites, les différences, entre criminel et policier. Ce n'est jamais manichéen, ni moralisant, bref c'est très humain!

Sorenja - - 52 ans - 30 septembre 2008