La Sainte Famille
de Nicolas d' Estienne d'Orves

critiqué par Kinbote, le 19 août 2005
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
La Sainte Famille va en Enfer
Cet auteur au nom tellement imprononçable qu’on le retiendra fait voler la Sainte Famille en éclats.
Les armes qu’il utilise : l’inceste, la détestation, la violence, l’abus de pouvoir sévissant au sein des familles... Que d’infâmes et réjouissantes monstruosités pour mettre à mal (du moins lézarder) un rempart de nos sociétes. Mais on lui pardonne tellement c’est fait dans une évidente bonne humeur et une fébrile volonté de bousculer les préjugés. Il faut de l’espièglerie et une bonne dose de malice pour massacrer de la sorte les idées toutes faites.

Neuf nouvelles (car une d’elles en comprend trois) bien enlevées, à sensations fortes, dont il est délicat de parler sans en effleurer les chutes, parfois en cascade. Avec effet dévastateur garanti !
Line et Jo vivent en milieu clos depuis treize ans : pourquoi treize ans ? quels liens familiaux les unissent, et que vont-ils faire ensemble? Que faire d’un nouveau petit frère envahissant ? D’un enfant qui jamais n’aura la voix de haute contre de son père ou grand-père sauf si... ? Pourquoi, diable, ce père qui a fait l’Algérie tient tant à inviter chez lui le garçon qui a giflé sa fille ? Que se passe-t-il donc au château d’Oulan-Bator qu’on ne doit pas (sa)voir?
Plusieurs nouvelles mettent en scène des adolescents, personnages-clés de la sphère familiale, à l’entre-deux, encore tributaires des liens parentaux tout en étant attirés par le monde extérieur...
Comme lu par ailleurs, Nicolas d’Estienne d’Orves, chroniqueur musical et romancier, démontre qu’il est « avant tout un conteur d’histoires d’une redoutable efficacité .»

Vous ne risquez qu’une chose à vous procurer ce bouquin à prix modique des éditions Mille et une Nuits : être bien secoués.