Le loup dans la bergerie
de Gunnar Staalesen

critiqué par Idelette, le 13 août 2005
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Varg Veum, detective, Bergen, Norvège
Polar plaisant (pas sanguinolent ni effrayant !) sur les liens maquillant le trafic de drogue, la prostitution et les turpitudes sexuelles d'un cupide avocat.

Des meurtres, bien sûr, mais de l'humour et une intrigue, c'est plutôt bien ficelé. C'est, pour moi, tout à fait dans la même veine que Mankell dans l'évocation de la société et de ses travers et la personnalité, ici, d'un détective privé à la vie personnelle plus très heureuse, parfois même un peu à la dérive.

Un bon moment.
Faut pas l'emmerder, parce qu'il n'a plus rien à perdre. 8 étoiles

Cette première enquête est une vraie réussite, le style et le personnage sont déjà bien campés, l’humour de l’anti-héros bien grinçant.

On passe un excellent moment à tournicoter dans les rues de Bergen avec ce détective arrivé au bout de toutes les désillusions mais qui se révèle très tenace quand il y du grabuge.

Pour les amateurs du grand Sheriff Longmire, héro de Craig Johnson, personnages très proches avec un humour similaire. Il faut juste quitter les Rocheuses pour le Lyderhorn.

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 5 décembre 2013


Détective sans effets spéciaux 6 étoiles

Le livre décrit un homme seul et simple qui fait son travail du mieux qu’il peut. L’auteur nous montre son quotidien sans fioriture et ses rêves. Les ficelles sont parfois un peu grosses mais l’ensemble se laisse lire agréablement.

L’enquête, qui comporte tous les ingrédients classiques, est menée par un apprenti détective de plus de 30 ans, en reconversion, naïf et pas trop observateur de la fin des années 70, à l’époque des machines à écrire et sans téléphone portable ni police scientifique. Varg Veum, ou le loup dans le sanctuaire, un nom qui signifie ‘‘proscrit’’ et dont le père désirait une fille vit seul dans un 2 pièces depuis que sa femme l’a quitté car il n’était jamais là et voit son fils de 5 ans un dimanche par quinzaine. Il pense parfois à un amour de jeunesse qu’il n’a pas revu depuis longtemps. D’assistant social auprès de jeunes toxicomanes, il est devenu le seul détective de Bergen, une ville côtière de Norvège dans laquelle il a grandi. Il réalise de nombreux tête-à-tête avec l’alcool lors de soirées en solitaire chez lui.

Malgré les factures qui s’accumulent, il refuse de filer la femme beaucoup plus jeune d’un avocat qui pense qu’elle le trompe. Il pense que chacun a le droit de faire ce qu’il veut de sa vie privée. Quand un homme vient le voir quelques jours plus tard pour lui demander de rechercher sa sœur toxicomane disparue il y a quelques années en lui montrant la même photo, il accepte d’en savoir plus sur elle. Le frère ne veut pas la voir de suite mais pouvoir raconter des choses sur sa vie à leur père mourant et les tenter de réconcilier. Bien sûr, ce n’est pas si simple.

IF-0813-4075

Isad - - - ans - 11 août 2013


Un polar à l'aquavit 6 étoiles

La Norvège avec ses étés pluvieux et ses hivers aux journées courtes offre un cadre idéal aux romans policiers.
Varg Veum, détective privé archétypal (célibataire, fauché, alcoolique, etc), reçoit la visite l'avocat William Moberg qui veut faire surveiller sa femme Margrete soupçonnée d'infidélité. Mais Veum ne veut pas de ce genre d'affaire. Le lendemain un certain Ragnar Veide à la recherche de sa soeur se présente. Veum est heureux de boucler une affaire facile à peu de frais, la soeur Veide étant comme par hasard madame Moberg... Mais les protagonistes n'ont pas l'intention de le laisser tranquille et les ennuis commencent !

Résultat : un polar sur un thème classique, facile à lire en dépit d'une histoire un peu alambiquée, avec juste ce qu'il faut de sang, de sexe, d’alcool et de drogue.

Romur - Viroflay - 51 ans - 18 juillet 2008


Varg Veum, le loup. 7 étoiles

Varg Veum. C’est le nom du détective privé, à la Burma, héros récurrent de Staalesen. « Le loup dans la bergerie » est un clin d’oeil, à priori de l’éditeur français, à la signification de « Veum » : le loup. Clin d’oeil français donc puisque le titre original est : « Bukken til havresekken ». Il est vrai que ma connaissance du norvégien est des plus limitées, néanmoins je n’y trouve pas trop de Veum là-dedans !
Bergen, une grosse ville norvégienne, sur la côte ouest (forcément !) de la Norvège, où la montagne tombe directement dans la mer. Où les hivers ne sont pas un vain mot, et les quelques moments d’été avec du soleil longue durée.
A lire « Le loup dans la bergerie » ce ne sont pas les mois d’été qui vous viennent à l’esprit mais bien l’hiver, la semi-obscurité, le froid, le brouillard. Ca suinte des lignes. C’est très bien écrit et on s’y sent bien, on le vit. Gunnar Staalesen est décidément un auteur intéressant.

« Mon bureau se situait au troisième étage d’une maison du Strandkai et seul le panorama m’empêchait de mourir d’ennui. Depuis la fenêtre, je voyais la vie grouillante du Marché aux poissons. De mon fauteuil j ‘avais le spectacle de tout le Floi. Le flanc de la montagne était comme un miroir tendu aux années. La neige le recouvrait quinze jours par an. Les arbres dépouillés y courbaient l’échine et s’arc-boutaient contre le printemps … »

Le bureau en question, à Bergen, c’est celui où vivote Varg Veum, tentant de survivre dans une misérable activité de détective privé après que quelques menus ennuis lui soient arrivés. C'’est un jour béni. Arrive un potentiel client. Un avocat connu lui propose de suivre sa femme pour identifier l’amant, suspectant une affaire d’adultère. Varg Veum a faim mais il a des principes. L’un de ceux-ci étant de refuser ce genre d’affaires. Il refuse. Et bizaremment, le lendemain arrive un autre homme qui vient lui proposer de rechercher sa soeur perdue. Il a des photos de la soeur.
Vous savez quoi ? La soeur, c’est la femme de l’avocat ! Bref, la curiosité est piquée. Il ne s’agit plus d’une affaire d’adultère, Varg Veum est embarqué. Et nous avec. La suite … c’est l’histoire et vous n’imaginez pas que je vais vous la raconter !
Lisez-la. Ca permet de toucher un peu la réalité de la Norvège et de passer des moments agréables.

Tistou - - 68 ans - 24 décembre 2007


ENCORE UN POLAR DU NORD ET C’EST TANT MIEUX ! 7 étoiles

Nouveau petit voyage en Europe du Nord via un polar. Direction, la Norvège avec le bien nommé enquêteur privé, Varg Veum, autrement dit, le proscrit, le loup. Avec un nom pareil, il est certain qu’on se fait remarquer d’autant plus si on a le caractère qui va avec. Ce qui est le cas du héros de Gunnar Staalesen. Ce polar s’inscrit dans la lignée des Mankell. Le ton est vif. La description des personnages est très acérée. C’est bien écrit, enfin bien traduit. L’enquête est prenante. Le héros intéressant par son originalité, la façon dont il se démarque dans un paysage feutré. C’est comme un petit voyage en Norvège. Juste le temps de frissonner dans la brume et la petite pluie fine. Les problèmes sont les mêmes qu’ailleurs. Une déliquescence de la société. Mais le héros se sent investi d’une mission, même s’il a conscience que son action est minime. Il veut à toute force sauver les plus jeunes notamment de la drogue. Je viens de faire connaissance avec ce personnage et il va m’accompagner tout ce week-end puisque j’ai les deux qui suivent à lire.
De quoi lire en fête …

Channe01 - - 70 ans - 15 octobre 2005