Le Vicomte de Bragelonne
de Alexandre Dumas

critiqué par Jules, le 5 mai 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
La suite et fin des "Trois Mousquetaires"
Louis XIV est enfin au pouvoir, sans la tutelle de sa mère et du Cardinal de Mazarin qu'il n’aimait pas.
Quant à d'Artagnan, il est capitaine des mousquetaires et sert son roi avec la plus grande fidélité. Celui-ci a d'ailleurs une énorme estime pour lui, une totale confiance et même de la
reconnaissance. Etonnamment, le Roi supporte une certaine franchise de la part de son capitaine des mousquetaires, qui est en fait son garde du corps.
Alors qu'Aramis complote comme toujours, que Porthos a obtenu son titre de noblesse et a acquis de nouveaux châteaux, Athos élève son fils, Raoul, vicomte de Bragelonne. Celui-ci a une vingtaine d'années et est amoureux fou de Louise de La Vallière.
Cette dernière est envoyée à la cour pour faire partie de la maison de la Reine, tandis qu’Athos décide de se rendre à Paris avec son fils. Il est temps que celui-ci se lance dans la vie et aille aux armées. Il en profitera pour y rencontrer son ami d'Artagnan.
Raoul se considère comme fiancé à Louise de La Vallière. Mais tout sera bousculé par un jeune Roi qui n’entend pas ne pas obtenir ce qu’il veut.
Dans ces livres, nous connaîtrons Nicolas Fouquet, Intendant des Finances, La Fontaine, des détails de la vie antérieure d'Athos, le masque de fer. Nous retrouverons aussi d’anciennes connaissances dans des circonstances étranges, nous découvrirons la cour d'Angleterre après le renversement de Cromwell et la restauration de Charles II.
Nicolas Fouquet fait construire Vaux-le-Vicomte et renforce Belle-île-en-Mer pour la rendre imprenable. L’Espagne attise des complots en France contre le Roi.
Quant à d’Artagnan, il se verra contraint de conduire Athos à la Bastille mais en lui promettant qu’il l'en sortirait bien vite…
Ce dernier épisode de l’histoire des mousquetaires sera parcouru de bouleversements, de complots, de renversements de situations et de déchirements. Notre ami d'Artagnan aura toutes les occasions de prouver que pour lui l’amitié n'est pas un vain mot, mais que la charge de mousquetaire du Roi a ses obligations. Il lui faudra naviguer entre ces deux impératifs…
On ne peut pas ne pas lire ces livres quand on a aimé les précédents. Ils forment un tout et nous emmènent à connaître la vieillesse après la jeunesse et la force de l'âge. Le cycle éternel de la vie et la révolte n'y change rien !
Pour nos héros, la vie va vers sa fin, alors qu’un grand Roi étire ses ailes.
La langue d’Alexandre Dumas est un régal à l'oreille et la façon de parler de l’époque est pleine de finesse et d’allure.
Le plus grand roman de tous les temps ? 10 étoiles

Mon titre de critique est un peu exagéré, sans doute... Mais à la lecture des presque 3000 pages (trois tomes de plus de 900 pages chacun, et je parle du texte du roman) de ce troisième et ultime volet de la trilogie des Mousquetaires, l'évidence se fait : ce roman est un monument. Moins connu et sans doute moins lu que les deux précédents, il prend son temps, c'est le cas de le dire, et il est difficile de dire qui est le personnage principal, ici : les Mousquetaires, vieillissants ? Le vicomte de Bragelonne, neveu d'Athos ? Le roi Louis XIV ? Madame de la Vallière ? Nicolas Fouquet ? L'homme au Masque de Fer ?
Personne ?
Tout le monde ?

Quoi qu'il en soit, "Le Vicomte De Bragelonne" (un roman tellement important qu'une maison d'édition prendra son nom) est une lecture inoubliable. Pas seulement pour son final absolument déchirant (la plus grande dernière page de roman de l'histoire de la littérature française ?), mais pour son incroyable souffle épique, son entremêlement d'intrigues (le tome 2 est quasi exclusivement consacré à des intriguettes de cour ; les amateurs de rebondissements et d'action de cape et d'épée seront pas trop à la fête, mais c'est un passage obligé), son écriture au cordeau, ce roman, le sommet de Dumas (oui, oui ; même si "Le Comte De Monte Cristo" et les deux premiers volets de la trilogie des Mousquetaires sont parfaits aussi), est une lecture essentielle. On ne le lira pas trop souvent vu sa taille éléphantesque (hormis la "Recherche" de Proust et les "Mémoires d'Outre-Tombe" de Chateaubriand, peu d'équivalents ; et pour Proust, c'est un cycle, pas un seul roman, donc ça ne compte pas vraiment), mais quiconque le lira ne le regrettera pas.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 11 juin 2021


La fin d'une épopée ! 8 étoiles

Final de l'épopée légendaire de nos chers mousquetaires ! Dernier opus rempli des ultimes coups de théâtre qui préparent doucement le lecteur à dire "au revoir" à ces géants parmi les hommes, géants qui l'ont entraîné au travers de 1001 aventures, plus excitantes les unes que les autres.

C'est la fin d'une histoire, la fin d'une vie, la fin d'une époque. Dumas repose sa plume pas encore tout à fait sèche des périls qu'ont vécus ses héros, et nous laisse ses plus beaux souvenirs, dans une trilogie écrite avec brio, et qui marquera tous les esprits de la littérature de cape et d'épées.

Seul problème (puisqu'il en faut un :-p) : l'attardement de l'auteur sur les amours de la cour, ce qui donne un côté "Les feux de l'amour" façon "Plus belle la vie" dont on se passerait bien, mais malgré tout indispensable pour la suite des événements telle que l'a imaginée Dumas.

Bonne lecture !

Stitch - - 36 ans - 28 septembre 2014


Le Vicomte de Bragelonne 10 étoiles

À mon avis, c'est définitivement le meilleur de la trilogie des mousquetaires. La grande partie de l'histoire est comment Louis XIV, un jeune roi pleurnichard est devenu le grand roi dont on parle tant maintenant. Ce livre c'est aussi la la fin de nos 4 mousquetaires préférés. Il y a certaines scènes qui m'ont vraiment ému, j'en avais presque les larmes aux yeux. Dans ce livre, Aramis est le méchant et il complote contre le roi Louis XIV.

donc, en résumé, c'est le tome qui m'a le plus touché sur les trois. Alexandre Dumas a un immense talent de conteur et je n'ai jamais décroché malgré les 2000 pages. C'est un classique.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 31 mai 2011


Avec ce livre on apprend l'histoire de France 10 étoiles

De la trilogie des trois romans magistraux de Dumas : les Trois mousquetaires, vingt ans après, et le Vicomte de Bragelonne, c'est ce dernier que j'ai préféré. Bien que ce roman soit un peu long (aussi long que les deux autres réunis) c'est à mon sens le plus intéressant. Le plus politique. On assiste aux intrigues amoureuses de la cour, avec la Princesse Henriette d'Angleterre, Mademoiselle de La Vallière... Dumas a-t-il recopié à cet effet, des passages des mémoires de Madame de Lafayette ? On assiste à la mort de Mazarin, à l'arrestation de Fouquet... On rencontre Cromwell, Charles II, La Fontaine, Molière... On discute avec Colbert et Louis XIV sur les affaires de l'Etat. On se passionne pour l'affaire du masque de fer, le coup d'Etat organisé par Aramis... L'ascension de l'absolutisme de Louis XIV. Fait étrange, dans ce roman, les trois Mousquetaires et d'Artagnan ne sont jamais réunis ensemble. Ils sont même en opposition politique. Aramis et Portos sont du côté de Fouquet et D'Artagnan et Athos du cotés de Louis XIV. Dans les dernières pages, les morts de Portos, d'Athos et de Bragelonne, mais surtout de d'Artagnan m'ont bouleversé. J'ai relu ces passages plusieurs fois tellement ils sont poignants et magnifiques. Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment l'histoire et l'aventure.

Chene - Tours - 54 ans - 28 octobre 2009


C'est vrai. 9 étoiles

Il traine un peu en longueur et, parfois, on a envie de survoler certains chapitres mais on a peur de rater quelque chose d'important malgré tout. Louis XIV est au centre du roman vu que Bragelonne est complètement effacé. Il n'arrive pas à la cheville de D'artagnan et il traine très loin derrière son père. Ici, Aramis finit par dévoiler un léger pan de sa personnalité, lui, si rigide, si froid. Il se laisse enfin aller aux larmes, et pour une fois dans sa vie, il parvient à dire à quelqu'un qu'il l'aime avec une entière sincérité. "Si tu savais comme je t'ai aimé." Mais il n'aurait pas dû attendre si longtemps.

Sheena_hisashi - - 43 ans - 20 août 2004


Il y a du vrai ! 8 étoiles

La critique de killeur extrême sur ce livre est loin d'être fausse. Il est vrai que ce livre est moins enlevé que les deux précédents, que l'action se traîne un peu. Et puis, il faut aussi avouer que ce roman ne nous offre plus des héros flamboyants de vitalité et de fougue et que l'amitié qui les liait en a pris un coup ! Ils sont bien souvent désabusés et cela ne donne évidemment pas la même gaîté à lire. Il n'empêche, si ce livre m'a plutôt déçu jeune, je trouve quand même qu'il doit être lu par les amateurs. C'est le cycle éternel de la vie, avec le jeune roi qui monte. Déjà dans "Vingt ans après" d'Artagnan regrettait Richelieu, son implacable ennemi, et prenait Mazarin pour un pleutre et un ladre, un peu comme l'homme ayant pris de la bouteille magnifie son service militaire et l'époque qu'il vivait... Les suites des trois mousquetaires sont un peu comme des "de mon temps..."

Jules - Bruxelles - 80 ans - 3 avril 2003


Bragelonne ou Louis XIV 9 étoiles

"le vicomte de Bragelonne" devrait s'appeler "Louis XIV, premières années" car c'est bien de ça qu'on parle dans ce roman, deuxième suite chronologique des "Trois mousquetaire". Ce roman n'est pas inférieur au deux précédents, cependant, quelques points méritent la critique: le fait que le roman traine en longueur, on a plus l'impression d'avoir affaire à une documentation sur les premières années de règne de Louis XIV qui remplace le côté "aventure" des deux précédents romans, ce n'est pas tellement ça qui me gène, c'est plutôt la longueur de l'ensemble, trois tomes de 800 pages environ, alors que les trois mousquetaires et vingt ans après tenaient sur un seul tome

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 2 avril 2003


D'accord avec Neurone 9 étoiles

A l'intérieur de cette grande aventure, il est vrai que certains passages m'ont aussi déçu... Les amours du Vicomte sont loins d'avoir le côté "enlevé" de ceux qu'avaient d'Artagnan avec Constance Bonacieux, ou même avec Milady ! Il est un peu pleurnichard et languissant notre Raoul! Le romantisme est bien passé par là... La partie en Angleterre se traîne un peu aussi... Mais il n'en reste pas moins que la sauce prend quand on est dans le monde du grand Roi, de Fouquet, dans le complot, les états d'âmes d'Athos apostrophant Louis XIV et d'Artagnan oubliant sa position et la qualité de son interlocuteur pour défendre son ami. Qui a aimé les premiers aimera les derniers, mais un peu moins "irréductiblement". N'oublions pas non plus que les auteurs de cette époque publiaient leurs oeuvres d'abord en feuilletons dans la presse. Ils étaient payés à la ligne et avaient bien besoin d'argent. Donc... Balzac en est un exemple frappant !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 10 juillet 2001


Une digne fin de cycle 7 étoiles

Encore une fois, de l'avis de Jules, je dis bravo à Alexandre Dumas qui achève de bien belle manière le cycle des Mousquetaires.
Il aura ainsi fait tous les âges du cycle de la vie et parcouru celles de nos désormais quatre amis de bien belles et rebondissantes manières.
Il est vrai également qu'on ne peut se passer de celui-ci si on a aimé les autres, qu'il est tout aussi fascinant et superbement écrit. Mais je me suis surpris dans cet énorme ouvrage à me lasser de certaines lenteurs qui, si elles donnent au récit un ton qui sied à l'atmosphère bien l'époque, n'en restent pas moins lourdes et à mon avis pas toujours utiles.
Mais que cela ne vous décourage pas. Le cycle est à lire au complet sous peine de manquer quelque chose dans cette oeuvre magnifique et éternelle de Dumas père.

Neurone - Liège - 54 ans - 10 juillet 2001