J'ai peur
de Chimo

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 25 juillet 2005
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Le désenchantement
Le mystère entourant l’identité de Chimo demeure entier. Un jeune écrivain de la banlieue ou un vétéran qui s’amuse ? Comment expliquer sa disparition depuis six ans ?

J’ai succombé à l’attrait du mystère, sans savoir que ce titre était la suite de « Lila dit ça » Mais, ce n’est pas essentiel d’avoir lu Lila, je crois. Au début du récit, Chimo est riche. Il a encaissé les redevances de son succès en librairie et fraye avec les nantis. Croyant avoir affaire à un gourou de la finance, il confie sa fortune, puis elle disparaît. Retour à la case départ. En voulant récupérer son fric, il s’immisce dans un cercle de petits criminels – voleurs à la tire – putes et arnaqueurs.

Le personnage de Chimo est bien sympathique. Un jeune naïf, début vingtaine, témoin ou accessoire des magouilles de ses nouveaux amis. Les situations sont des prétextes à ses réflexions, parfois intéressantes. Mais, plus souvent qu’autrement le propos est réduit à une apologie du misérabilisme, d’une certaine violence et de la dérive des valeurs.

De quoi a-t-il peur Chimo? De la déchéance du monde, de tout, de rien, il a peur de vieillir et de perdre toutes ses illusions. Peut-être devrait-il changer ses fréquentations?

À la fin, on se demande pourquoi l’auteur se cache derrière un pseudonyme, car il n’y a ici, rien de vraiment dérangeant ou controversé.