Les chemins de Katmandou
de René Barjavel

critiqué par Olivier Michael Kim, le 20 juillet 2005
(Nantes - 48 ans)


La note:  étoiles
Voyages aux temps des hippies....
L’action se déroule en 1968, temps des hippies et la révolte étudiante.
Jane, une jeune anglaise, choisit de quitter son pays pour un idéal : Katmandou. Elle part donc avec des amis en quête du bonheur, celui de vivre en un lieu dépourvu de contraintes. Elle veut vivre libre.
Olivier, un étudiant français, participe activement aux manifestions de mai 68. Déçu par le résultat de son combat, coupable de plusieurs agressions, il prend la décision de quitter la France. Son père, qu’il n’a jamais connu, vit à Katmandou, il veut lui demander des comptes.
Aux portes de Katmandou, après les périples de leurs voyages, Jane et Olivier vont tomber amoureux. Ils seront confrontés à la désillusion. Là-bas, ils ne retrouveront rien de ce qu’ils attendaient.

Ce livre retrace deux itinéraires, deux voyages, deux buts différents. On suit alternativement un personnage, puis un autre, sachant pertinemment que leurs chemins se croiseront. Cela est traité avec habileté, ça donne du rythme à l’histoire.
J’ai bien aimé la retranscription de l’ambiance de l’époque : Les hippies en mal de liberté, les idéaux des soixante-huitards, l’exotisme de Katmandou. La vie n’est pas en reste, l’amour entre Olivier et Jane est passionné, très prenant.
L’écriture coule dans un style agréable qui donne du « goût » aux sensations et aux descriptions.
Sexe, drogues et rock n' roll… 9 étoiles

1968 : toute une jeunesse occidentale se dresse un peu partout contre l’ordre ancien… Un soir, dans le brouillard londonien, Jane, violée par un inconnu, tente de se suicider. Sven, jeune suédois en rupture de ban, la repêche dans la Tamise avant d’essayer de lui redonner goût à la vie. Jane accepte de faire équipe avec lui ainsi qu’avec Harold, italo-irlando-américain barbu et chevelu qu’elle prend pour amant. Tous trois décident de partir s’installer à Katmandou, Eldorado des routards. Pendant ce temps, à Paris, Olivier, très impliqué dans le mouvement estudiantin, est recherché par la police suite à une bagarre ayant mal tourné. Il envisage de quitter au plus vite Paris pour aller à Katmandou retrouver son père qui l’a abandonné à sa naissance et auquel il veut rappeler ses devoirs, surtout pécuniaires. Il abuse d’une association humanitaire pour se faire offrir le billet d’avion. Et c’est en terminant son périple à pied qu’il rencontre le trio de hippies. Pour Jane et Olivier, c’est l’amour au premier regard. Malheureusement Jane est un peu beaucoup accro à toutes sortes de produits illicites. Elle ne se contente pas de fumer des joints, elle passe vite à la cocaïne puis à l’héroïne. Olivier n’aura de cesse de se procurer de l’argent pour essayer de la tirer de là…
« Les chemins de Katmandou » sont un roman tiré du scénario du film éponyme que Barjavel écrivit en collaboration avec Cayatte. À l’époque, il ne convainquit pas vraiment le public qui pouvait comparer avec « More » de Barbet-Schroder disposant de la bande musicale aussi planante de magnifique signée Pink Floyd ou de « Panique à Needle Park », œuvre magistrale et criante de vérité et de réalisme. L’équivalent français semblait bien fade et bien inférieur avec son côté carton-pâte, ses acteurs peu crédibles (Renaud Verley inexpressif, Gainsbourg jouant faux et Birkin, jolie et solaire, mais incapable de rendre la déchéance de sa fin) sans parler des décors trop léchés, des prises de vues d’un Népal de carte postale et d’une bande-son quelconque. Le livre de Barjavel est bien meilleur. Il évite tous les écueils qui firent sombrer le film, explique nettement mieux les tenants et aboutissants de cette histoire, est beaucoup plus noir et beaucoup plus explicatif (en particulier sur le destin de Jane et les raisons de sa dérive, certains événements ayant été sans doute volontairement édulcorés par crainte de la censure). Au total, un bon Barjavel, pas le meilleur bien entendu, mais toujours agréable à lire car fort bien écrit et donnant beaucoup à réfléchir sur la génération « Peace and Love » et sur l’atroce réalité du monde de la drogue.

CC.RIDER - - 66 ans - 23 juillet 2022


pas le meilleur... 5 étoiles

Je suis une fan inconditionnelle de Barjavel, et j'avoue que celui-ci m'a laissé sur ma faim. On se retrouve dans un monde glauque de camés, de dieux, de mafieux...bref, pas mon truc!
Une histoire d'amour où on comprend vite qu'un des deux va pas faire long feu...on dirait que Barjavel aime bien ce genre de fin (cf Tarendol)

Prouprette - Lyon - 40 ans - 10 avril 2013


très bien 7 étoiles

Le début est un peu difficile. Chaque chapitre est consacré à l'un ou l'autre des personnages, et personnellement, je m'embrouillais un peu avec les différentes histoires. Mais ensuite, une fois les que les deux personnages se sont croisés, ça va mieux. On entre dans le monde des hippies et des soixante huitards, pas si idéal que ça...
Un bon Barjavel, pas le meilleur, mais très agréable à lire tout de même.

PA57 - - 41 ans - 3 juillet 2007


j'adore 10 étoiles

J'adore ce livre plein de mélancolie où les illusions mènent forcément les hommes (et les femmes) à leur perte.
Du grand René Barjavel

RenéBarjavel - - 46 ans - 30 septembre 2005