La métamorphose : Et autres récits (BD)
de Franz Kafka, Peter Kuper (Scénario et dessin)

critiqué par Sahkti, le 18 juillet 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La métamorphose en cases
La Métamorphose de Kafka adaptée en bande dessinée. Du noir et blanc très noir avec lequel Kuper livre sa propre interprétation du texte.
J'ai ressenti une légère déception face à cet album. Le texte original de Kafka m'avait frappée de plein fouet, toute interprétation était risquée à mes yeux. Le théâtre a réussi quelques fois à transposer ce texte de manière assez réussie, mettant de côté l'aspect visuel du cancrelat au profit de dialogues entre membres de la famille ou de monologues dans l'obscurité.
Avec la bédé, evidemment, c'est difficile de passer à côté du visuel. Peter Kuper ne tombe pas dans l'excès, il évite le "monstrisme" ou les images trop glauques mais ça retire au lecteur le plaisir d'imaginer et se plonger dans la tête des personnages. L'essentiel de "La métamorphose" à mes yeux est ce qui se passe dans la tête du personnage principal et des siens, dans cette réflexion sur le rejet et le besoin d'attention. Cet aspect des choses, certes présent dans l'album, me semble être moins mis en lumière ou alors de manière moins libre pour l'esprit.
Critique de la différence, des tensions et rejets 8 étoiles

Dans cette histoire de transformation cauchemardesque d'un commis-voyageur, j'ai cru y voir une condamnation du rejet de la différence et de ceux qui n'arrivent pas au mieux à s'adapter à leurs conditions de travail, dont la dureté ne leur serait pas seulement imputable. Le climat de l'entre-deux-guerres colore cette mise à l'écart et donc les formes de sectarisme.
Ubuesque, cette nouvelle a le mérite de faire réfléchir utilement et la dignité humaine.
Lu en juillet 1994.

Veneziano - Paris - 47 ans - 6 septembre 2019


adaptation réussie 8 étoiles

Lorsque Gregor Samsa s’éveilla un matin après des rêves agités il se trouva transformé... » Gregor est commis voyageur, il ne cesse d’être pressé par les trains qu’il faut prendre, le stress du travail est à la limite du supportable. Il endure cette vie pour combler les dettes de ses parents. Un matin il ne pu se lever de son lit, il fut transformé en cafard. C’est avec horreur que la famille découvre la métamorphose de Gregor.

L’adaptation de l’œuvre de Kafka est une réussite. Peter Kuper a su respecter l’ambiance angoissant dans laquelle nous plonge l’œuvre de Kafka. J’ai retrouvé la même emprunte de folie de l’auteur dans le dessin tourmenté de Peter Kuper. Peu d’information manque dans l’adaptation en bande dessinée, les lecteurs qui ont apprécié l’œuvre de Kafka se réjouiront de lire cette BD.

Les autres récits sont : Une petite table, Le pont, Renonces-y, Un artiste de la faim, Un fratricide, Le pilote, Les arbres, La toupie Le vautour

Il est difficile de vous conseiller cette œuvre même si je l’ai moi-même appréciée car je pense que Kafka est un auteur que l’on aime ou que l’on déteste.

Julieh - - 43 ans - 2 octobre 2006