Harjunpää et le fils du policier
de Matti Yrjänä Joensuu

critiqué par Idelette, le 18 juillet 2005
( - 60 ans)


La note:  étoiles
No future en Finlande
Encore une enquête de Timo Harjunpaa, pas follement gaie... Ah les jeunes ! quand ils n'ont pas d'espoir, ils sont prêts à tout pour mettre du piment dans leur existence ! Mais que c'est sombre et désenchanté...

Ca se lit à toute vitesse, idéal pour la plage, les vacances... ou connaître les quartiers et les rues d'Helinski. La profondeur ou la psychologie sont parfois un peu de bazar...
A Helsinki, en pleine « glauquitude » 8 étoiles

Ne pas entamer Harjunpää et le fils du policier à un moment où vous n’auriez pas trop le moral. C’est un coup à vous mettre à chercher une corde !
Matti Yrjänä Joennsuu connait son affaire puisqu’il est (était ?) inspecteur divisionnaire au sein de la brigade criminelle d’Helsinki. Timo Harjunpää, l’inspecteur Timo Harjunpää, lui, évolue dans les bas-fonds de la société finlandaise, ou du moins d’Helsinki.
Bas-fonds, en l’occurrence c’est plutôt dans le milieu des enfants perdus qu’il faudrait dire ; des adolescents tellement paumés qu’ils ne sont pas capables d’évaluer l’importance ou la gravité de leurs actions et qu’ils en viennent à commettre un acte impardonnable, ils vont battre à mort un inconnu. Inconnu qui est retrouvé un beau matin en bordure de mer et qui va donner, pour l’élucidation de son meurtre beaucoup de fil à retordre à Harjunpää et ses collègues. C’était un crime gratuit.
Le lecteur, lui, n’a pas de mal avec l’intrigue puisqu’il a toutes les données en main. On lui a décrit ce qu’il s’est passé, il connait les coupables. Il va donc assister au pataugeage d’Harjunpää. Et vu le marigot dans lequel il évolue, ce n’est pas bien joli. De toutes façons il n’y a quasiment pas d’éclair de lumière dans le roman, ce n’est que glauquitude à tous les étages.

»Harjunpää tira si violemment sur sa cigarette qu’une raie de goudron marqua le papier. Debout à la porte de la salle d’interrogatoire du Dépôt, il s’efforçait de souffler la fumée du côté du couloir.
Le garçon était assis sur un banc fixé au sol de béton par des boulons d’acier. Il n’avait pas quinze ans ; debout, il mesurait à peine un mètre soixante et, recroquevillé là, il avait l’air d’un triste petit tas – il portait une veste en jean dépourvue de manches et les bras qui sortaient de son T-shirt noir étaient maigres et grêles. Ses mains aussi paraissaient petites, toutes douces ; leurs ongles étaient entièrement rongés et leurs cuticules pointaient, raides comme des baguettes. »

Tistou - - 67 ans - 6 août 2020