Un père, qui disparaît chaque année pendant deux mois pour aller pêcher sur les grands lacs canadiens, puis un jour ne revient plus. Une femme, qui s'ennuie et un autre jour est partie vers d'autres horizons. La stérilité, définitivement avérée après moult examens médicaux. Et pour couronner le tout, un chien, meilleur ami de notre homme et seul rescapé de cette débandade, parti lui aussi vers un ciel, réel ou imaginaire. D'autres auraient sombré, pas notre héros, qui va tout lâcher et partir vers ce nouveau monde où il espère vivre un peu de la vie de ce géniteur qu'il a si mal connu. De petit boulot en petit boulot il va atterrir au milieu de ces grands espaces du nord canadien et vivre des moments intenses qui constituent l'acmé de ce voyage initiatique, magnifiquement conté par Jean-Paul Dubois. L'empathie est totale, tout comme le dépaysement. Une petite merveille d'écriture…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 2 juillet 2017

Commençons tout de suite par ce qui pourrait être les aspects négatifs du livre. En premier lieu son côté « auto-fictionnel » et introspectif. Le personnage principal et narrateur est en effet un écrivain réglant ses comptes avec son père décédé et l’on peut penser qu’il y a beaucoup de l’auteur dans ce personnage. On peut craindre de tomber dans les travers d’une certaine littérature française égocentrée et nombriliste. Il y a aussi un certain flottement dans le récit, il me semble que devant le manque d’épaisseur de la trame principale (la recherche du père), l’auteur ait dû faire un peu de remplissage pour étoffer ce roman déjà court. Certaines parties du récit, la partie du voyage aux Etats-Unis, l’errance dans les bois dans la fin du roman, semblent un peu trop étirées. Elles apparaissent assez détachées et n’apportent que peu de choses à la trame principale.
Mais cela s’oublie vite devant le talent de l’auteur, dans la chaleur humaine que dégagent ses personnages, dans la finesse de ses remarques, de ses descriptions psychologiques et dans son humour. J’ai par exemple beaucoup aimé le décalage entre le narrateur, athée et auteur peu productif et sa belle-famille américaine croyante en dieu et General Motors. Enfin, même pour moi qui ne suis pas d’habitude très sensible au style d’écriture d’un écrivain, j’ai été souvent touché par la finesse du style de l’auteur, par les images qu’il utilise. On touche parfois à la poésie. Je n’ai malheureusement pas suffisamment de mémoire et je n’ai pas pris la peine de prendre des notes pour relater ici certains de ces moments de lumières qui éclairent le récit.

Grégoire M - Grenoble - 49 ans - 10 janvier 2013

Je n’ai pas grand chose à dire sur ce livre si ce n’est que j’ai aimé, vraiment beaucoup aimé…

Paul Peremülter habite Toulouse, il a quarante-huit ans, il n’a pas d’enfant et vient de divorcer de sa femme Anna. Voulant redonner un sens à sa vie d’écrivain raté, il décide de partir sur les traces de son père disparu pendant une partie de pêche sur le lac Flamand au Canada.
Son père Fulbert Peremülter dentiste de son état se rendait en effet de son vivant deux fois par an au Québec dans le village de La Tuque pour des parties de pêche.

Après de nombreuses péripéties Paul arrive enfin au Canada chez Jean Ingersöll ancien ami de son père qui le logeait régulièrement quand celui-ci allait pêcher. Celui-ci lui apprend qu’en fait son père menait une double vie, et pendant ses séjours avait rencontré une autre femme au Canada, Antonia Sorrentino avec qui il a eu une fille Linda, la demi-sœur de Paul donc.

Sous le coup de toutes ces révélations Paul décide d’aller passer quelques jours dans un chalet isolé sur le lac Flamand, celui-là même où son père se rendait lors de ses parties de pêche. Très vite ce séjour solitaire se transforme en véritable quête initiatique à la recherche du père… sur les traces de celui-ci Paul veut lui prouver sa valeur, même après sa mort… Cette quête peut-elle aboutir? Va-t-il encore découvrir des secrets sur la double vie que menait son père? Va-t-il réchapper vivant des défis physiques qu’il lance au fantôme de son père?

Comme toujours Jean-Paul DUBOIS écrit bien, très bien, dans ce livre-ci particulièrement, une écriture fine, sensible, où les phrases se répondent l’une l’autre comme en écho…Mais ce n’est pas tout ce qui m’a touché dans ce livre… l’histoire de cette «quête du père», m’a beaucoup touché par sa beauté, sa sensibilité… Le thème de la nature, de la chasse, de la pêche, de la vie en solitaire en pleine verdure, sont aussi très présents et très bien traités…

Un très beau livre, je dirais un des plus beaux de Jean-Paul DUBOIS qu’il m’ait été donné de lire, et qui ravira tous les amateurs de nature et de grands espaces…

Septularisen - - - ans - 8 février 2008