Les poissons me regardent
de Jean-Paul Dubois

critiqué par Clarabel, le 12 juillet 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Retrouvailles amères
En personnage central, Zimmerman est un type paumé, du genre quelconque et à la vie monotone. Il est journaliste aux pages sportives, spécialiste de la boxe, pourtant il ne chavire à aucun zèle à ce sujet. Il a trente ans, il vit seul, sa mère est morte dix ans auparavant et son père a disparu dans la foulée. Il entretient une relation acrobatique avec une collègue, Rose. Mais rien ne semble l'ancrer davantage dans cette existence routinière. Jusqu'au jour où il se fait agresser par un inconnu, qu'un colosse vient tambouriner à sa porte chaque soir, vociférant son nom et l'ordre d'ouvrir sur le champ. Ce "monstre" semble surgir du passé, comme pour rendre des comptes. Il faut en finir, pour Zimmerman. Il faut tuer le passé !

"Les poissons me regardent" semble être le cinquième roman de Jean-Paul Dubois. Comme "Kennedy et moi" (lu précédemment) l'auteur semble s'enticher du héros ordinaire décalé et dépressif, en agonie avec la vie quotidienne. Son brio à dessiner cette décadence et ce désarroi le place parmi les auteurs que j'affectionne. Avec honnêteté, toutefois, j'avoue avoir préféré "Kennedy et moi". "Les poissons me regardent" est plus amer et plus glauque, les retrouvailles de Zimmerman avec son passé sont teintées de compétitions de boxe, de courses hippiques et de beuveries gerbantes qui se concluent dans des taxis. Dubois ne sature pas, c'est impressionnant. C'est un roman bref, qui se conclut à l'arraché. Les rapports du personnage de Zimmerman illustrent une déroute ordinaire et peuvent mettre à mal, pourtant ça se boit comme du petit lait !
Une fois encore, Jean Paul Dubois a fait mouche. 6 étoiles

L’histoire tourne autour de trois personnages.

D’abord comme d’habitude chez l’auteur un homme insipide et sans grand caractère qui est l’anti-héros « duboisien » caractéristique, Emmanuel Zimmerman, un journaliste de la presse écrite, spécialisé en boxe.

Ensuite Rose, nous avons sa collègue et maîtresse, assez peu décrite, sauf dans des positions dangereuses.

Enfin, un personnage rebutant et complexe qui n’est rien de moins que le paternel de notre héros, qui débarque avec fracas dans l’existence d’Emmanuel, après avoir disparu pendant 10 ans.

C’est donc bien un roman court et efficace que l’auteur nous livre à un moment où il n’avait pas encore de prétentions à des prix littéraires. Sa gouaille est remarquable et je m’en suis délecté, mais on est loin du niveau d’autres romans comme « Une vie française » ou ses derniers opus qui sont davantage travaillés.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 25 décembre 2022