La bulle de Tiepolo
de Philippe Delerm

critiqué par J-françois, le 9 juillet 2005
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Un beau cadeau
On m’a offert ce livre et je ne l’aurais sans doute jamais acheté, moi qui aime qu’un roman m’arrache à mon quotidien, me change de lieu et d’époque et me fasse côtoyer des personnages hauts en couleur. La madeleine de Proust ou les bières de Delerm à priori très peu pour moi ! Néanmoins ce livre, je l’ai lu : c’était un cadeau et il ne fait que 119 pages. Bien m’en a pris car c’est joliment écrit et j’aime les orfèvres qui savent ciseler l’or de notre beau français. Delerm est un miniaturiste, il l’avoue et s’en explique. C’est touchant. Finalement 119 pages, c’est un peu court...
Un petit plaisir à déguster 9 étoiles

Le hasard du lieu où je me trouvais m’a fait choisir ce livre, je n’ai pas été déçue. La discrétion, la souffrance des deux personnages principaux m’ont émue. La peinture, beau sujet en toile de fond, les a réunis. L’histoire se déroule en partie à Venise, ville mythique, trop touristique, mais l’auteur a su la raconter autrement. Le récit est tout en douceur, c’est un plaisir de le lire, à déguster.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 26 avril 2009


GRANITE CAFE, une mise en abyme de LA PREMIERE GORGEE DE BIERE 8 étoiles

Un récit tout en douceur et discrétion dans lequel on continue à entendre la petite musique de Delerm, faite de l’évocation du fugace, de l’insaisissable et qui entretient des liens étroits avec ses autres ouvrages .

Avec ceux où il porte une attention au travail des peintres , notamment SUNDBORN OU LES JOURS DE LUMIERE , AUTUMN

Mais surtout avec LA PREMIERE GORGEE DE BIERE et autres plaisirs minuscules
Déjà, la couverture de GRANITE CAFE , le livre écrit par Ornella, rappelle par sa couleur, sa disposition celle de LA PREMIERE GORGEE DE BIERE …...
Le nom de l’éditeur : Le Promeneur renvoie, comme par un écho sonore, aux éditions de l’Arpenteur ayant publié l’ouvrage de Delerm .
Le succès de l’un renvoie au succès de l’autre, d’abord « une adhésion consensuelle » puis la notoriété .
Enfin, l’esprit qui préside à la rédaction de GRANITE CAFE est celui de LA PREMIERE GORGEE…. « défense et illustration du plaisir de l’instant », « pouvoir d’habiter les marges, les instants décantés », « inscrire dans le temps et l’espace des sensations détachées du temps » .

Alma - - - ans - 7 novembre 2007


un peu léger 4 étoiles

Ce livre se lit très vite, trop vite. Les livres courts me paraissent toujours passer trop vite et je n’en retiens ni n’en retire rien. En plus, lire une description d’une peinture que l’on ne voit pas est particulièrement difficile à se représenter. C’est également le récit d’une histoire d’amour éphémère, ce que je trouve un peu léger.

Pascale Ew. - - 57 ans - 8 septembre 2006


Peinture littérature critique d'art 9 étoiles

En ouverture, Antoine s'interroge sur un tableau, puis renonce à l'acquérir. Par contre la femme suivante qui découvre la peinture de Rossini l'achète. L'homme pris de regret découvre que l'acheteuse a écrit un livre, se le procure et à la lecture découvre qu'il n'est pas inintéressant. D'ailleurs la progression des ventes de l'ouvrage s'est fait toute seule. L'auteur aurait aimé qu'on attache plus d'importance à l'écriture prise en tant qu'art.
Rencontre fulgurante avec un passé abstrait, le tableau ne va pas changer de main, mais le critique d'art va expliquer sa motivation. Le "hasard" de son travail va le conduire à Venise pour mieux examiner la fresque "Le Mondo nuovo" de Tiepolo. Revenue d'un séjour à l'étranger, l'écrivaine italienne le guide vers d'autres fresques bucoliques pour qu'il puisse bien cerner la métaphore secrète du double de l'œuvre qu'elle lui fait découvrir.
L'amour charnel les aura-t-il rapprochés ? Lisez le livre pour avoir une réponse à cette question.
Trouver le lien entre le peintre italien peu connu et Edouard Vuillard n'a pas dû être une chose simple, pourtant dans le journal d'Edouard quelques allusions qui montreraient le caractère de Rossini.
La rencontre avec un vieil oncle va confirmer les tendances antisémitismes du peintre et son refus de comparaître devant un éventuel jugement de la société. Cette découverte va-t-elle aider Ornella dans sa quête sur elle-même ?
J'ai aimé la rencontre de ces deux êtres et le lien tout naturel qui s'est créé entre eux.
Bernadette COUTURIER

Bernadette COUTURIER - - 72 ans - 7 juillet 2006


Le bonheur total !!! 9 étoiles

Dans une brocante parisienne, un homme puis une femme s'attardent autour d'un même tableau signé par le peintre Sandro Rossini. C'est la jeune femme qui en fait l'acquisition, l'italienne Ornella Malese. Rossini est son grand-père inconnu, que toute la famille a semblé renier. Le secret autour de ce personnage semble être des plus opaques et c'est finalement en compagnie d'Antoine Stalin, l'amateur de peintures italiennes, que la jeune écrivain, accessoirement enseignante, part sur les traces de son passé. Sur des sentiers parrallèles, Antoine rencontre un tableau de Tiepolo - El Mundo Nuevo - en relation avec le travail sur Vuillard qu'il cherche à accomplir, et il découvre ainsi le mystère d'une bulle qui reflète la vérité sur des pistes de lecture dans la vie de tout mortel.

Car dans "La bulle de Tiepolo" Philippe Delerm a mis en scène deux solitaires, Antoine et Ornella, qui unissent leurs errances respectives pour aller au devant des hantises du passé. Antoine a perdu sa femme et sa petite fille, Ornella combat le silence familial qui entoure leur héritage. Depuis le début jusqu'à la toute dernière phrase, que j'ai absolument vénérée, j'étais charmée, éblouie, conquise. Delerm n'est ni pédant ni redondant, il raconte une enquête des origines, via la passion de l'écriture et la peinture, et règle ainsi quelques comptes sur les succès d'estime qui partent en vrille et deviennent "phénomènes de foire", comme ce fut le cas pour sa "Première gorgée de bière". Il pond aussi quelques petites perles définissant justement la perception de toute création - "Cerner les métaphores secrètes d'une oeuvre, non pour l'expliquer, mais pour ouvrir des pistes de lecture, des rencontres possibles avec les questionnements les plus intimes des spectateurs, qu'on voit toujours de dos". Et concernant ce nouveau roman, le lecteur y retrouve toutes ces émotions et cette poésie simplissime, mais efficace. Un moment de lecture captivant et ensorcelant, dans les rues vénitiennes - détail non négligeable !

Clarabel - - 48 ans - 17 août 2005