Les Rois aveugles
de Hélène Iswolsky, Joseph Kessel

critiqué par Jules, le 27 avril 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un bon livre, vivant et bien écrit
Nous sommes en Russie tsariste en 1916. L'automne s'installe et tout le monde sent que la guerre est loin d’être terminée.
Les fronts s'enlisent, la société se craquèle, alors que la cour ne se rend pas compte que les vieilles structures peinent de plus en plus à cacher les réalités.
Quand commence le livre, nous voyons les milieux estudiantins, militaires, et même une certaine noblesse, se révolter contre le tout puissant pouvoir de Raspoutine à la cour. La femme de Nicolas II, allemande de surcroît, lui est totalement soumise, sous prétexte qu’il arrive à d’assez bons résultats sur la santé du Tsarévitch Alexis. Nicolas II, timide et indécis, totalement dominé par sa femme, accepte cette influence de Raspoutine sur lui-même et sur les évènements.
Mais il faut voir qui est Raspoutine !. Un débauché de la pire espèce, convaincus de ses pouvoirs sur les autres, paillard, vantard, dominateur et ivrogne, ne se gênant pas pour se moquer de ses protecteurs.
Un complot va se monter avec pour but de débarrasser la Russie de cet ivrogne tyrannique. Une fois délivrée de cette influence, la Tsarine devrait laisser plus d'indépendance à son mari et les comploteurs espèrent alors que les choses reprendront un cours meilleur pour la Sainte Russie.
Ce livre est un des rares que Kessel ait écrit en collaboration. Il date de 1925. Il nous donne un portrait qui semble assez juste de la situation en Russie à cette époque. Mais il montre également à quel point le Tsar était un homme indécis, complètement sous influence, quasi un mystique. Son titre en dit long : avec des « Rois aveugles » le chemin ne peut qu'être hasardeux, si pas chaotique.
J'ai toujours beaucoup aimé le style de Kessel et ce n’est pas la collaboration avec Hélène Iswolsky qui y change quelque chose.
ras… poutine 10 étoiles

Comme la prise de la Bastille a été l’élément déclencheur de la Révolution Française, l’exécution de Raspoutine, âme damnée du tsarisme décadent, a été suivie de très peu de la chute du dernier représentant de la dynastie Romanov, Nicolas II. Dans ce roman historique, basé sur des sources vérifiables, Joseph Kessel nous fait revivre les derniers moments de la Russie impériale, en suivant deux personnages fictifs, Georges Doline, un officier issu de la noblesse, revenu blessé du front, et son ami Pierre Lavrentieff, un journaliste proche de l’opposition. Georges va tomber follement amoureux de la belle Lise Dmitrievna, qu’il va s’acharner à détourner de son attirance mystique pour Raspoutine, un ancien moujik qui fait les beaux jours de la famille impériale à travers le pouvoir occulte qu’il exerce au nom d’une religiosité fortement teintée de paganisme. On ne s’ennuie pas une seconde à la lecture de ce roman haut en couleurs, où l’action, pleine de rebondissements, se marie parfaitement à une analyse critique d’un moment-clé de l’histoire russe. On y retrouve aussi un certain Staline, qui faisait étrangement partie de l’entourage immédiat du souverain. L’histoire a de ces hasards, parfois...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 16 août 2020


Un Kessel inconnu... pour moi... 9 étoiles

Mais cela ne veut strictement rien dire, cela reste un bon Kessel, dans lequel on apprend, en plus, plein de choses.

Prat - - 41 ans - 25 septembre 2009