La petite école dans la montagne
de Michel Jeury

critiqué par Cuné, le 25 juin 2005
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Instruction civique
Ah, les romans ruraux ! Mon petit faible à moi, l'occasion de prendre des leçons de morale, de réciter par coeur des bouts de poésie dédiées aux saisons, de toucher du bout du doigt les notions de fraternité, rudesse des éléments, activité physique, solidarité, conventions...

Bref ! Vous voulez partager une année et demie de la vie quotidienne d'un instituteur dans un petit village de montagne en 1908 ? Ouvrez donc ce roman.

Enfin quand il dit "montagne", c'est surtout pour l'analogie avec La petite maison dans la prairie, car nous sommes au mont Pilat, vers Saint-Etienne, France, à 1000 m d'altitude tout au plus. Mais bien isolés, pas de mixité dans les classes communes, le certificat à l'horizon pour les plus grands élèves. Victor Chambost est un sentimental, qui s'emballe vite et dont les méthodes un peu trop laxistes au goût des villageois lui attachent l'affection de ses élèves. Lui-même, solitaire, se pose beaucoup de questions sur tout, et est nanti d'une foi quasi sacerdotale dans son métier, bien qu'il lui faille ranimer la flamme de temps à autre. Son meilleur élève lui occasionnera des revers qui l'atteindront profondément, car il sera totalement impuissant à régler les problèmes. Et l'institutrice des filles l'énerve...

Un roman frais et représentatif des limites de la société française du tout début du 20° siècle, pleine de promesses et de contradictions...
Du bon Jeury... 8 étoiles

Si dans ce livre il est encore question d’instituteurs de campagne, de leur difficile métier, cette fois ci il s’agit aussi d’une belle histoire d’amour. Car il y a aussi une belle institutrice espiègle, féministe avant l’heure. L’idylle ira grandissante tout au long du récit. Il y a aussi le petit Colinet qui donnera aux uns et aux autres l’occasion de montrer toute la palette émotionnelle et humaine dans le meilleur comme dans le pire. Michel Jeury est sans doute le meilleur lorsqu’il faut conter au plus près la vérité du métier d’instituteur de jadis.

Rock30 - Nimes - 61 ans - 18 juin 2011