Marie-Laure de Noailles : la vicomtesse du bizarre
de Laurence Benaïm

critiqué par Veneziano, le 14 juin 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une mécène qui épousa son siècle
J'ai été aux anges, en lisant cette biographie. Cette dame est le fruit incongru d'une famille de banquiers juifs et de l'aristocratie, ayant elle-même épousé un vicomte.
Si comme l'a dit De Gaulle, "la France a épousé le siècle", c'est aussi le cas de cette mécène de presque tous les grands courants de l'art contemporain. C'est une grande excentrique qui brave les interdits et se consume pour mieux qu'on l'aime. La Vicomtesse du bizarre, pour reprendre le sous-titre, s'est révélée la princesse du surréalisme et du cubisme, notamment.
C'est son couple qui fut le mécène des premiers grands films surréalistes de Luìs Bunuel des années 1920-1930. Son mari et elle durent faire front au scandale de L'Age d'or, dont ils furent... les commanditaires, rien que ça !
Le lieu prépondérant est leur propriété de la Côte d'Azur, la Villa Arson, qui existe toujours, transformée en centre d'art, ce qu'elle était un peu déjà de leur époque, du fait des commandes qu'ils purent exercer.
Si c'est elle qui marque, c'est que sa personnalité est bien plus forte et exubérante que son mari. C'est une excentrique généreuse qui offre à vivre et à rêver - pour paraphraser la chanson de Julien Clerc - pour mieux chercher de l'affection.
C'est pour cela que j'ai été sous le charme. J'aurais beaucoup aimé la connaître.