Le ragoût du septuagénaire
de Charles Bukowski

critiqué par Grass, le 11 juin 2005
(montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
du bon ragoût gras
Passé le cap de la septième décennie, Le vieux Hank a bien eu le temps de changer. Il ne dort plus sur les bancs de parcs, il a une belle maison, et même qu'il conduit une BMW... On est loin du vieux dégueulasse malsain qu'on aura appris à aimer ou non, c'est selon.

Si ce recueil n'est peut-être pas l'idéal pour débuter, il constitue une masse de textes hautement touchants pour l'amateur. Avec ces nouvelles et poèmes, on découvre un Bukowski beaucoup plus émotif, fidèle à celui que nous a fait découvrir le documentaire Born Into This. Le vieux commence à avoir un regard moins cinglant sur la mort, des idées beaucoup plus posées, réfléchies, et même que beaucoup de nouvelles ont maintenant des punchs à la fin. C'est pas peu dire.

Bon, il y a bien sûr encore un peu trop d'histoires de courses de chevaux ou de joueurs de baseball, mais on peut pas demander à un vieil usé de perdre ses manies, hein?

Quoi qu'il en soit, ce livre est apaisant et réconciliant. Il fait bon de savoir qu'un tel personnage - qui aurait pu mourir dans la dèche et que ça reste légitime, voire essentiel - ait réussi à bien vieillir, sans toutefois oublier de se garder un peu de saleté sous les ongles.
Troublante bouillie 8 étoiles

Les nouvelles de ce recueil m'ont plus ou moins impressionné sauf "Le fils de Satan" qui semble être authentique et dont la cruauté ne laisse pas indifférent. Par contre, les courts poèmes sont remarquables. En quelques mots Bukowski arrive à faire passer une idée ou une émotion.

Il s'agit d'un livre sans fioritures où l'auteur met ses tripes sur la table. Un propos sans concession, un regard lucide et affreusement acéré sur notre société. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, cela n'est pas vulgaire pour rien.

"la chose
importante
est
la chose
évidente
que
personne
ne
dit."

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 24 avril 2011