Oreille rouge
de Éric Chevillard

critiqué par Sahkti, le 10 juin 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Un écrivain se cherche en Afrique
Un régal! Eric Chevillard s'est déchaîné dans ce livre et il sait de quoi il parle quand il évoque l'Afrique, lui qui a connu une résidence d'écriture au Mali. Et puis le métier d'écrivain… pas besoin de lui apprendre ce que c'est, il en parle en connaissance de cause.

Ce roman, qui ressemble au carnet de voyage mais est bien plus que cela, démonte certaines idées et en impose d'autres, l'air de rien, de manière élégante et caustique.
Un écrivain part travailler en Afrique, se disant "pourquoi pas, mais bon…" et pour ce faire, achète le célèbre moleskine noir, tellement galvaudé, ce dont ne se prive pas de rire Chevillard quelque peu agacé par cette mode du pseudo-écrivain qui croit qu'on écrit mieux parce qu'on pose ses lettres dans un joli carnet. L'ambiance est posée, le ton est donné et déjà je souris.
Malgré le précieux carnet ("S'il venait à égarer son petit carnet de moleskine noir, que lui resterait-il de l'Afrique?"), notre écrivain tourne en rond et cherche sa place. Ni inspiration ni succès ne sont au rendez-vous. C'est que l'Afrique est difficile à saisir et en plus, cette fois, elle n'a guère envie de se laisser capturer par un homme qui écrit parce qu'il doit écrire et non pas parce qu'il le sent, passant ainsi complètement à côté de l'âme d'un peuple et d'un territoire, figé dans ses idées toutes faites.
"Oreille rouge" veut composer un grand poème sur l'Afrique. Pas le choix, il faut qu'il se frotte au continent si il veut réussir ce pari et c'est un choc. L'Afrique qu'il idéalisait n'est pas si belle que cela, les gens pas si "authentiques" que prévus et les illusions de notre écrivain en mal de génie fondent comme neige au soleil. Le voilà donc qui s'improvise spécialiste de l'Afrique, du Mali en particulier, et se décide à fourguer ses certitudes à son retour à une "civilisation en déroute, incohérente et fausse".

Eric Chevillard se lâche avec beaucoup de mordant. Il n'attaque pas frontalement mais se moque avec classe. Et puis il aime ce Mali et cette Afrique dans laquelle il a lui-même séjourné en qualité d'écrivain? Auto-dérision? Critique déguisée? Peut-être un peu de cela, mais surtout doigt pointé sur ses pairs qui font du métier de l'écriture une contrainte dans tout ce qu'elle a de routinier. Et aussi plaisanterie sur le voyageur qui part la valise remplie de clichés et de retrouve bien démuni une fois arrivé sur place.
Belle tranche d'humour et écriture soignée, un vrai plaisir à lire!
Pas à sa place 7 étoiles

Je découvre M. Chevillard avec ce livre, et je me suis interrogée sur le but de cet ouvrage. Après quelques recherches, il ressort que cet auteur aime à parodier les genres que l'on trouve en littérature, "Oreille Rouge" serait donc de cette veine.

Les tergiversations de l'écrivain m'ont beaucoup amusée, il veut, mais ne peut, puis devrait finalement, partir au Mali suite à cette invitation qui, somme toute, n'est pas lancée à tout le monde, et elles me paraissaient tout à fait légitimes pour un écrivain qui doute et qui est plutôt d'humeur casanière et partisan d'une vie tranquille. La préparation au voyage exige une part de responsabilités, de démarches assez lourdes, un tas de choses à penser qui perturbent le personnage.

Arrivé là-bas - si tant est qu'il y ait mis les pieds - c'est une plongée vers l'inconnu, avec mille préjugés sur l'Afrique et ce que ce pays peut représenter à nos yeux. Hormis le safari que certains peuvent s'offrir, il est vrai que l'Afrique n'est peut-être pas une destination fréquente pour les Européens.
A peu près installé, "Oreille rouge" sort son fameux carnet pour faire LE poème sur l'Afrique qui marquera tous les esprits et lui offrira peut-être le succès tant attendu. Pourquoi pas ? Sauf qu'il lui manque une réelle émotion...

La manière d'écrire et les petits textes se succédant ne m'ont pas dérangée. L'humour et l'aspect décalé m'ont plu aussi. C'est un livre qui sort des sentiers battus, qui se moque de l'écrivain voyageur, ce qui semble être son réel but.

Ce qui me restera de cette lecture, ce sont les images de ce pays, ces personnages énigmatiques, ces noms de villes imprononçables, et hélas le regard cynique d'"Oreille rouge" qui, décidément, n'était pas à sa place là-bas et semblait ricaner comme les hyènes...

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 11 août 2015


Verbeux 4 étoiles

Verbeux. C’est l’adjectif qui me vient en tête au moment de critiquer ce roman. Pas désagréable, rapidement lu (159 pages), mais l’impression d’un écrivain (à l’image de son personnage) qui s’est regardé-écouté écrire. La forme y est pour quelque chose. Le récit est plutôt déstructuré ; de courts paragraphes, pas forcément linéaires, avec beaucoup d’interventions du narrateur, et puis « d’Oreille rouge » également.
« Oreille rouge » est un « écrivain » (?) de France, plutôt casanier, plutôt pas brave, qui s’est convaincu que son destin était d’aller voyager en Afrique, au Mali plus précisément, pour écrire sur l’Afrique, pour écrire sur lui et l’Afrique, pour se donner un genre, un genre aventurier, pour …
Rien ne nous sera épargné. Depuis les prémices de l’intention du voyage au premier départ avorté (un truc ridicule à l’image un peu du personnage, tiens, j’y pense en l’écrivant : « Oreille rouge » = « Tartarin de Tarascon » moderne ?), puis au vrai départ, pétri de trouille, et son séjour sur place, en vision décalée ; lui qui se la pète et le lecteur qui comprend grace au narrateur qu’il se la pète. Et son retour en faux personnage aventurier pathétique …
Rien ne nous est épargné mais justement j’ai eu un peu de mal à avoir de l’affection, voire de l’intérêt pour le personnage et la démarche. Et donc, ça m’a paru verbeux. A l’image du personnage ; ça parle beaucoup, ça conjecture pas mal mais d’authenticité et de sincérité, point. C’est qu’en fait peut-être Eric Chevillard a raison et à qu’à plus ou moins grande proportion nous sommes des « oreilles rouges » ? Peut-être. Je ne sais pas. Et je ne sais pas si j’ai envie de savoir !

« A son retour, il est l’Africain. Dèq qu’il entend le mot Mali, il intervient, il est question de lui. Laissez parler l’expert. Et lorsque le Mali n’est pas dans la conversation, il l’y met, on peut compter sur lui. L’été au Mali, les fruits au Mali, les moustiques au ali, l’école au Mali, la nuit au Mali, la démocratie au Mali, la pollution au Mali, la musique au Mali.
Et si l’on parle de vin, il dit qu’il n’y a pas de vin au Mali. »

Tistou - - 68 ans - 4 octobre 2008


Mali, quand tu nous tiens... ben rien ! 2 étoiles

Je suis en tout point d'accord avec l'avis de Jlc.

Je trouve ce livre sans aucun intérêt. Le premier chapitre est assez difficile, mais une fois passé l'histoire semble prendre une tournure curieuse. Cependant, après plusieurs pages, le style est toujours aussi lourd et le lecteur se sent fourvoyé. Une seule question : où veut nous emmener l'auteur ? Le style oui, mais jusqu'à quel point ? En effet, le lecteur s'essouffle à lire des paragraphes sans réel but.

Je dois avouer que je l'ai lu en diagonale à partir de la soixantième page car je me suis lassée de cette aventure africaine. Dommage (pour le prix CL !)

Norway - Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes ! - 49 ans - 24 août 2008


Alors, récit de voyage ou pas? 9 étoiles

De la première à la dernière page, on ressent le plaisir que prend Chevillard à cet exercice de style, cette jubilation à brouiller les pistes, à faire de cet anti-récit de voyage un récit de voyage finalement plus authentique que beaucoup d'autres.
On se laisse porter par le ton décalé, le suspense insoutenable de l'épisode aux hippopotames, le perfectionnisme de cet anti-héro dont on attend avec impatience de voir ce qu'il va encore bien pouvoir faire de travers. Sans oublier le retour mémorable de ce "déraciné"!

J'ai vraiment passé un très bon moment... alors voyage en Afrique ou voyage en Écriture, de toutes façons un magnifique récit de voyage.

Mallollo - - 42 ans - 21 juillet 2008


« L’Afrique tient avec trois bouts de ficelle ... » 7 étoiles

« Il est Français comme le Sioux maquillé est Sioux » et pourtant, on l’invite en résidence d’écriture au Mali. « Il pense tout de suite aux grands animaux de la savane » et à tous les lieux communs et autres poncifs qui servent à décrire ce continent. Et, il est très fier de faire savoir qu’il va en Afrique et qu’il y rédigera un grand ouvrage qui fera date dans l’histoire du continent. Mais l’Afrique n’est pas, ou plus, celle des livres, les hippopotames sont invisibles mais les moustiques sont bien présents et très actifs. « L’Afrique tient avec trois bouts de ficelle dont un élastique, et dix point de soudure », l’Afrique part à la dérive victime de la dégradation de son milieu naturel, de la situation sanitaire dégradée par l’introduction de médicaments frelatés, de la corruption, des abus des divers pouvoirs, etc…
Dans ce petit livre, Chevillard met en scène un Français moyen un peu « beauf »qui pourrait être colon, missionnaire ou coopérant peu importe, et qui croit encore que l’Afrique est le continent de l’aventure avec ses espaces et ses animaux majestueux mais l’Afrique n’est plus que la poubelle des riches. La parabole des moustiques et des hippopotames montre bien que les êtres nobles et emblématiques ne sont plus là mais que ceux qui sucent le sang du peuple sont de plus en plus actifs. « L’or de l’Afrique est dans le rocher ou dans les alluvions de la rivière. Le retard technologique est tel qu’on ne sait pas encore l’extraire des poches. »

Chevillard a le regard acéré et la formule percutante mais sa plume me semble trop académique, trop policée, ça sent trop l’atelier d’écriture, chaque mot est pesé, chaque phrase est ciselée. L’Afrique y perd sa réalité, son exubérance et même son immense misère. Chevillard a apaisé les vents de l’épopée, dompté le rythme des tamtams, canalisé l’énergie des danseurs. Et, malgré sa causticité et son ironie, il n’aura jamais la malice ni la débrouillardise du « coiffeur de Kouta » de Diabaté, ni la ruse et la roublardise de l‘étrange Wrangin d’Hampâté Bâ et, même si son écriture est très étudiée et très recherchée, son Oreille rouge n’aura jamais le charme ni la séduction des « Jambes d’Alice » que Nimrod fait gambader au Tchad, là bas vers l’Est….

Débézed - Besançon - 77 ans - 17 juillet 2008


La parenthèse et le sourire 2 étoiles

C’est très rare qu’un livre m’ennuie autant que celui-ci. L’histoire est sans grand intérêt, les personnages inexistants, sauf les animaux… qui ne se montrent pas. L’auteur se répète et tire à la ligne. Rien, vraiment rien pour accrocher mon intérêt, susciter une émotion. On sait bien que l’Afrique n’est pas la bonne fille qu’on imagine un peu vite et qu’on ne la comprend qu’en l’aimant avec patience. Est-ce du moins l’expérience que j’en ai eu.
Il y a bien ça et là quelques moments agréables comme les trois fables que l’auteur a imaginées et insérées dans son texte. Le style est celui d’un vrai écrivain. Quelques images montrent bien la différence entre le monde européen et le monde africain et j’aime beaucoup celle-ci: « Ici le croissant de lune n’est pas une parenthèse, mais une coupe, une barque, un sourire ». Mais tout ceci ne fait pas un livre.
Si je n’avais pas lu « Oreille rouge » dans le cadre du Prix CL, je l’aurais fermé avant la page 50 et je crois que j’aurais eu raison.

Mais bien évidemment ceci n’est qu’un avis.

Jlc - - 81 ans - 26 mai 2008


quand l'hippo plane, la hyène s'abreuve 6 étoiles

Son écriture transporte le souffle de la savane, tantôt gonflé par l'humidité rare des nuits noires où hurlent les animaux sauvages, sans doute effrayés dans l'obscurité contraignante, tantôt accablé par l'immobilité écrasante des jours, trop chauds pour se nourrir, trop lourds pour réfléchir.

Il n'est pas question d'une seule histoire. L'invitation au Mali lui permettant d'écrire un livre découverte sur ce pays, n'est en fait qu'un prétexte. Car se sont toute une série de petites historiettes « conteuses » de déconvenues « raconteuses » d'images insolites pour l'européen, « banales » pour l'africain. Tirées de son carnet de moleskine et mises bout à bout, elles dépeignent cette atmosphère imprégnant les étrangers que nous sommes dans ces pays surprenants.
Où sont nos balises habituelles, nos repères rassurants, notre besoin de nous débattre face aux plus élémentaires des situations ? Ici, le savoir se transmet des yeux à la bouche, puis aux oreilles, en passant par les réflexions nourries de croyances ancestrales, entretenues comme une bibliothèque que l'on époussette quotidiennement.

J'aime bien l'idée de ne pas tuer les tortues destinées à la fabrication des instruments de musique. Dans le même sens, j'imagine les sacs à main, les chaussures en peau de crocodiles. Impensable, me direz-vous ? C'est exactement de l'absurdité de l'objet qui est en cause.
Prédateur n'est pas exterminateur. Savoir prélever sans détruire, c'est entretenir un vaste garde-manger. Ainsi, lion, chacal, vautour, serpent, mouches, trouveront nourriture en abondance. Une affaire d'équilibre régit la bonne conformité de ce monde où tout excès puni les suivants sur la chaîne.

Le guide africain de l'écrivain poète, lui apporte les éléments nécessaires à la compréhension de ses mouvements d'ombres, décryptés par les connaisseurs d'histoires à fables, de contes éthiques, et de rituels noyant les gris-gris dans une aura de méfiance.

Entre chaque paragraphe, il y a le temps, gorgé de soleil, qui passe, dérangé par les seuls grognements des chiens se disputant un os. Les mouches semblent embauchées pour réduire la densité de l'air. Le gris du ciel côtoie la couleur des végétaux. Il n'y a rien de démonstratifs dans ce récit.

Tout cela n'est qu'une ambiance que diffuserait un fétiche accroché au mur des souvenirs à ne pas oublier.
Les lecteurs curieux qui daignent s'arrêter un moment, découvriront les détails visibles par lui seul, sous le rire cynique des hyènes à l'affût. Il est un temps d'adaptation nécessaire pour accueillir cette écriture qui, n'en déplaise aux grisés de la littérature classique, transmet une certaine force colorée de la terre africaine.

Petits traits d'humour aidant, l'apprentissage de l'Afrique s'acquiert avec autre chose que des mots. Le naturel ne se complaît pas seulement dans le seul mimétisme s'il ne génère pas la créativité. (bertrand-môgendre).

Bertrand-môgendre - ici et là - 69 ans - 20 mai 2008


Pas terrible... 6 étoiles

J'ai trouvé amusant au début mais je me suis vite lassée de ce style d'écriture. Au dirait que l'auteur se regarde écrire, écrit pour se faire plaisir et tant pis pour le lecteur.

Tout au long du récit, j'ai éprouvé un vague malaise, comme si monsieur Chevillard nous étalait ses mots en voulant nous épater et nous montrer comment il était capable d'écrire et non nous raconter une belle histoire. Certains passages sont carrément obtus et difficiles à saisir. Je crois qu'il faut être européen pour bien tout comprendre les allusions et comme je n'ai pas cet honneur... j'ai sûrement passé à côté souvent.

Certes, ce livre ne manque pas d'un certain charme mais j'ai été irritée par le ton. Par contre, j'ai apprécié l'humour discret et la dérision dont fait preuve l'auteur envers son personnage principal. Et puis, les hippopotames qui refusent de se montrer et se sont toujours enfuis lorsque l'écrivain, précédé de son guide, se pointe pour les zieuter. Grande déception à tous les coups !

Ce qui m'a agaçée au plus haut point, c'est lorsque l'auteur s'attarde à de minuscules détails qui n'ajoutent rien au récit. Comme je l'ai dit plus haut, cela ressemble à une démonstration d'écriture plutôt qu'à un conte.

J'ai aussi aimé les petits paragraphes courts qui tiennent lieu de chapitres. Pas si mal mais il faut aimer ce style.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 28 février 2008


Capturer l’Afrique 4 étoiles

Je n’ai pas accroché. Parfois, le charme ne fonctionne pas. Je comprends qu’il s’agit d’une parodie du récit de voyage, mais je n’ai pas vraiment trouvé ça rigolo? Un peu comme une bonne blague répétée sans cesse. J’avais compris la première fois.

Quelques jolies phrases, mais des paragraphes trop courts pour moi, laissant une impression d’éphémère et d’inachevé.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 31 janvier 2008


Chasseur d'histoires 6 étoiles

« Lorsque l’Européen pose le pied sur le sol africain, il est d’abord désemparé. L’appareil des cinq sens en surchauffe se détraque : est-ce beau, est-ce laid ? est-ce infect ou savoureux ? parfums ou miasmes ? On ne sait pas. Tel sera mon livre, décide Oreille rouge, on ne saura pas. On ne pourra pas se prononcer."
Eric Chevillard anticipe le jugement du lecteur, c’est de bonne guerre. On peut aimer cet aspect fourre-tout génial et classieux ou bien regretter le style de la chronique réaliste oµ l’auteur-narrateur serait plus présent, moins fuyant. En tout cas Chevillard excelle dans le genre qu’il s’est choisi, comme le montre bien Sahkti. Dans la bande des "nouveaux romanciers" de chez Minuit, il est, peut-on dire, le nouveau Pinget.

Chevillard nous donne de délectables informations sur l’hippopotame à la peau rose, animal fétiche de ce périple, ou encore sur le baobab ainsi (entre autres choses) que sur la variété des objets que les femmes portent sur leur tête: "bûche, bêche, bâches, seau, marmite, fagot, botte de carottes (chevelure rousse en épis), panier, poulet plumé, plateau, bidon, cageot, gigot, sac, carton, pile de serviettes, pile de planches, chaise, table, canari, bouteille debout - et dans ces bidons, ces cartons, ces marmites, ces seaux, ces cageots, tout ce que contient aussi le dictionnaire."

Quelques passages à épingler plus particulièrement:
« Les automobilistes marchent derrière leur voitures et les cyclistes à côté de leurs vélos. On pousse. Sans pédales, sans freins, sans selle ; c’est ici la parfaite définition de la bicyclette. L’Afrique tient avec trois bouts de ficelle dont un élastique, et dix points de soudure. »

« Il neige une laiterie pour les enfants nés dans la nuit, entre la crémerie de la mère et la fromagerie du père. »

« Les bonshommes de neige font les meilleures soupes de carotte. Ils n’ont besoin que d’un peu soleil. »

« A la terminaison de la plus grosse branche du plus impressionnant baobab aussi : un éventail de très fines ramilles. La main du pianiste au bout du bras de l’altérophile... »

« Oreille rouge défend avec ardeur la cause de la femme africaine en lorgnant ses fesses hautes d’un oeil fou. »

Kinbote - Jumet - 65 ans - 1 novembre 2005