Les amandiers sont morts de leurs blessures
de Tahar Ben Jelloun

critiqué par MOPP, le 9 juin 2005
( - 87 ans)


La note:  étoiles
Un chant de mémoire
Ce romancier-poète marocain a obtenu le prix GONCOURT en 1987 pour "La nuit sacrée".

Ici il nous présente des poèmes sur la mort, sur le devenir du monde et des hommes.

Il s'interroge aussi à propos de l'écriture.

Le titre du recueil tire son nom du titre d'un poème en prose dont voici un extrait :

"Le jour s'est arrêté dans mes rides depuis que leur machine sanglante et grise est passée sur notre maison. Elle est formidable cette voiture immense qui ouvre sa gueule pour happer le peu de chose qui nous restait : un lopin de terre, un toit et trois amandiers. C'est une machine qui fait du bruit, brille au soleil et éclate en rire saccadé quand elle triomphe des petites fleurs sauvages et fragiles qui essaient de se relever. (....)"

La suite est encore plus puissante, douloureuse et poétique, cela se passe à Rafah, au N-E du Sinaï.

Vous trouverez aussi des poèmes en vers libres d'une grande sobriété :

"Le mur
habillé de chaux
compte les jours captifs de ses pierres avec pudeur
voile la misère et la main qui se lève"

"Après la haine
la chair s'est tue"