Le plaisir de souffrir
de Alain de Botton

critiqué par Saule, le 7 juin 2005
(Bruxelles - 59 ans)

La note: étoiles

Emma à la rescousse de Bridget

Alice, 25 ans, est célibataire depuis un petit temps. Elle prétend que ça ne la dérange pas, qu’elle n’a pas besoin d’un mec pour être bien, qu’elle préfère lire ses livres, … mais il n’empêche : lorsqu’elle se retrouve un samedi soir à manger une soupe seule dans son appartement, elle doit se rendre à l’évidence : elle souffre du blues du célibataire. Le jour où elle rencontre Eric, séduisant trentaine, son comportement change d’ailleurs significativement. Elle tombe amoureuse, ou plutôt elle tombe amoureuse d’elle-même en train de tomber amoureuse si vous voyez la nuance, et c’est le début d’une relation.

Une relation qu’Alain de Botton, prof de littérature et philosophe, nous raconte avec le recul nécessaire pour procéder à une analyse humoristique et instructive. Emma Bovary (ou comment être amoureux de l’idée de l’amour), Freud, des philosophes et des écrivains sont sortis avec bon sens et humour pour décoder les phases critiques de la relation entre Alice et Eric.

C’est marrant et instructif, ça donne envie de relire Bovary et ça permet de s’auto-analyser avec humour. Un succès.

Roman à l’eau de rose ou essai sur la psychologie de l’amour ?
Si Alice, la principale protagoniste de cette histoire, est globalement sympathique, c’est bien le seul intérêt que j’ai trouvé à ce livre. La partie « psychologie », la plus importante en nombre de pages, varie entre des phrases que j’ai trouvées banales et un étalage d’érudition qui n’apporte, à mon avis, rien (si ce n’est des pages supplémentaires) Bref, ce livre extrait de ma PAL en période de confinement, a été une déception. Ludmilla - Chaville - 69 ans - 9 avril 2020

plaisir ?
Alain de Botton nous raconte une relation amoureuse de son début à sa fin. Du besoin par peur du vide à la découverte du vide de ce que l'on croit apporter un plein au vide, le tout avec son humour et sa capacité à éclairer nos romans d'amour de citations philosophiques, qui remettent tout dans un éclairage plein de distance salvatrice du carcan de l'illusion romanesque. Effectivement il y démonte la tendance à la bovary qui hante toujours nos esprits et que la société nous pousse à toujours avoir. Son héroïne Alice au pays des merveilles ? de l'amour y découvre le plaisir de toujours recommencer de nouvelles aventures sentimentales, garantes du nouveau plaisir de souffrir. En tous les cas un plaisir à lire... Printemps - - 66 ans - 11 juillet 2007