La République
de Platon

critiqué par FightingIntellectual, le 4 juin 2005
(Montréal - 42 ans)


La note:  étoiles
Les briques fondatrices
Trainant la république avec moi comme un vieil ami depuis Février, je profitai de cette torride journée de Juin et de tout ce temps disponible que m'offre un bras fracturé pour le finir.

Je ne blâme personne de ne pas avoir fait de critiques jusqu’à date, La République c'est un sacré boulot. Je tenterai de résumer au meilleur de ma compréhension...

Lors d'une discussion avec Glaucon, Thrasymaque et Adimante, trois rigoureux douteurs de sa pensée, Socrate fait l'exercice de construire étape par étape la cité juste envers ses habitants et envers tout le monde en général. Socrate. passe tout au peigne fin. Ses dirigeants, son armée , ses éducateurs, le rôle des jeunes, des femmes...et il écorche au passage les certitudes de ses critiqueurs qui n'en démordront que très tard.

Au delà de son exercice d'ingéniérisme d'avant-garde, la république est également connue pour sa valeur métaphorique. Malgré que je sois parfois en désaccord avec les métaphores utilisés par Platon (sur le bien et le mal..et la médecine), mais des métaphores telles l'allégorie de la caverne sont, vous le conviendrez, matière à réflexion.

Je n'en ajouterai pas trop, la lecture de ce classique de la philosophie nous rapporte sur un plan personnel, force est à l'universalité du discours.

Si vous vous sentez prêts à relever le défi... personnellement je réfléchis déjà à une éventuelle relecture
Justice, morale, famille, mode de gouvernance 10 étoiles

Ce long dialogue constitue un classique de la philosophie politique. Il traite de la justice, en se basant des avantages comparatifs du juste et de l'injuste, du mode de traitement des différents, de l'usage ou non de la force ou de la conviction, de l'importance des femmes et des enfants dans l'environnement personnel et le fonctionnement des Etats. Puis il est évoqué de l'utilisation de la liberté et des formes de gouvernements, avec la présence du Mythe de la caverne, en livre VII. Il est fait état de la dangerosité de la poésie et des arts sur les esprits appelés à exercer les fonctions publiques, ce qui peut paraître plus contestable que les autres idées traitées.
Ici encore, Socrate mène la danse, les grandes tirades démonstratives alternant avec les échanges proprement dits.

Les polémiques agitant les membres de la discussion présentent le mérite d'inviter à la réflexion, d'apprendre à comment philosopher, de surcroît autrement que par un cours magistral. Du dialogue vient également, voire principalement, l'apprentissage.
Les personnages cabotinent un tantinet, mais les idées relève de la haute volée, cet ouvrage méritant son statut de classique. Il reste à lire avec attention et nécessite d'être médité.

Veneziano - Paris - 47 ans - 12 avril 2020


Un incontournable 10 étoiles

Je l'ai lu il y a maintenant 3 ans en classe prépa & ce livre a été une révélation personnelle pour comprendre la politique & la construction d'un Etat idéal.
Ce livre est fondateur dans l'idéal politique grec, afin de tendre vers un Etat plus juste, mieux gouverné, plus égalitaire.

Je conseille vivement ce livre à tous ceux qui ont des idéaux politiques, ce livre certes long, est très complet & se lit très bien, vous pourrez confronter vos idéaux avec ceux de Socrate & voir comment certains sont toujours d'actualité

John - - 34 ans - 6 avril 2012


Un livre fondateur passionnant 10 étoiles

A la fois cours d'économie, de pédagogie, de sociologie, de psychologie, et de tant d'autres choses, la République de Platon est une mine philosophique. Le dialogue entre Socrate et son interlocuteur est toujours construit au peigne fin. La façon, en particulier, dont il démonte la pensée de Thrasymaque, est à mettre en parallèle avec une démonstration d'échecs Les déductions sont claires, précises, nettes, et à mesure qu'on avance dans cette somme, le discours est de plus en plus précis. Les idées de Platon, quant à elles, ne sont pas du tout d'actualité, ce qui renforce l'intérêt de ce livre. On se prend parfois d'une honte étrange en trouvant quelque parallèle entre le système de la cité platonicienne et les idéaux nazis sur la race aryenne. Cependant, même si la pensée platonicienne est radicale, certaines idées n'en demeurent pas moins dénuées d'intérêt ( notamment l'idée, que j'ai souvent embrassée avant même de lire la République, que le pouvoir devrait revenir aux philosophes... ). De plus, loin d'être idéaliste, Platon se montre souvent très réaliste, jugeant que si sa cité peut éventuellement voir le jour, cela ne se fera que très difficilement. En effet, rares sont les sages parmi les hommes, semble-t-il nous dire....

Orea - - 30 ans - 30 août 2011


Tendre vers la perfection... 7 étoiles

La République est un livre bien plus abordable, et indiqué pour débuter en philosophie, que ce ce que l'on pourrait croire. A tel point que ce sont parfois les notes (de l’éditeur Flammarion) qui viennent compliquer la compréhension, en venant ajouter à la profusion d'idées et d'arguments.
Passée cette demi-surprise d'être en face d'un ouvrage intelligible mais tout de même exigeant (il ne faut pas rêver non plus cela reste de la philosophie... qui plus est de la philosophie ancienne !), l'on se prend à cette discussion ; qui au final n'a pas guère d'importance quant à sa forme (elle se déroule lors d'un dîner chez Céphale) et revêt dans le fond une apparence d'exposé de la part de Platon.
Certes il y a bien des intervenants (comme Glaucon et Adimante), des contradicteurs (Thrasymaque), et un personnage servant d'intermédiaire à Platon (Socrate) mais au final les premiers nommés ne font qu'approuver Socrate, le second n'apparaît qu'au début avant de disparaitre presque complètement du récit et le fameux Socrate semble un mandataire pour Platon, par lequel il peut envoyer quelques piques (relativement à la condamnation de ce dernier).

Le fond, venons-y, se révèle plutôt passionnant, en tout cas la plupart du temps. Platon aborde la grande question de la justice, sa nature, son utilité et la rétribution positive ou négative qu'elle peut engendrer. Cela nous amène bien entendu à la grande question du bonheur, et plus particulièrement du fameux bonheur du juste.
Les thèmes abordés sont donc intéressants, universels et encore d'époque. Notamment lorsque débute la grande phase d'imagination, de conception intellectuelle d'une cité "parfaite". Ainsi la partie décrivant la naissance et l'évolution de divers régimes politiques (Timocratie, oligarchie, démocratie, tyrannie), défectueux selon Platon, paraîtra encore d'actualité au lecteur d'aujourd'hui.

Malheureusement l'intérêt retombe trop souvent lorsque l'auteur rentre dans des détails qu'il juge, de manière subjective, importants d'aborder. L’éducation des gardiens, la communauté des gardiens puis des femmes se révèlent des sujets trop éloignés des thématiques de départ, formant une longue parenthèse que Socrate referme en se rendant compte lui-même s'être éloigné un peu trop des questions de justice et de bonheur.
De même les "attaques" envers la poésie et Homère (bien que Platon admirait ce dernier) constituent un pan du livre assez ennuyant et agaçant.
Et la conclusion peut aussi laisser sur sa faim de par son manque de réponses...

Mais au final cela semble logique lorsque l'on repense à la "construction" de cette cité idéale, vers laquelle on ne peut que tendre, que l'on ne peut réaliser concrètement.
C'est un message (parmi tant d'autres dans ce livre) que l'on peut retirer de La République : il est nécessaire de concevoir la perfection car même si l'on ne peut l'atteindre, on peut s'en rapprocher ostensiblement.

Ngc111 - - 38 ans - 7 juillet 2011