Cash Cash : Une enquête du 87e District
de Ed McBain

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 29 mai 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
L’argent sale
Une des bonnes chroniques du 87e district (51e) qui avait été sur la courte liste du prix Edgar. Lorsque le corps d’une femme nue est découvert mutilé par les lions dans un zoo, Steve Carella et Ollie Weeks, personnage immonde, sont appelés à enquêter tous les deux puisque les morceaux de la victime se retrouvent dans les deux juridictions. Ils s’enlisent alors dans une histoire de trafic de drogues et faux-billets que le vétéran McBain nous raconte avec son habituelle facilité.

Paru cinq jours avant le 11 septembre, il est étonnant de lire les références au terrorisme. C’est du roman noir pur avec son humour grinçant et sa faune de criminels solidement campés. Chaque scène s’attache aux précédentes pour construire un récit policier qui fonctionne comme une machine bien huilée. On ne s’ennuie jamais avec McBain.
A propos d'argent 8 étoiles

J'ai littéralement dévoré MONEY, MONEY, MONEY ou l'auteur fait, comme d'habitude, se catapulter plusieurs stéréotypes dont le juif calculateur, l'inspecteur raciste (d'un peu tout le monde), l'arabe terroriste, et aussi le patron riche et illuminé...

Cela commence par des chapeaux de roue et tout le long on peut sentir cette atmosphère de polar brut de décoffrage avec les bons mots de McBain qui manifestement connaît son sujet. Bien sûr on est pas là dans "La princesse de Clèves" et quelques clichés mériteraient d'être davantage développés mais ceci est, toutefois, un peu plus qu'un honnête policier écrit par quelque tâcheron.

A majorer cependant dans MONEY, MONEY, MONEY la multiplicité des points de vue généré par l'intrigue, qui finissent par se téléscoper tant ils sont nombreux. Ed McBain est un brin cruel, et ne ménage pas son lecteur !

Mais l'ensemble demeure évidemment une comédie humaine haute-en-couleurs et à découvrir pour sa véracité; pour les amateurs de romans pimentés.

Antihuman - Paris - 40 ans - 16 septembre 2015


A manger aux lions 9 étoiles

Lu en une journée montre en main, au prix d’un brin d’insomnie malheureusement. Première lecture d’un Mac Bain et grosse impression. Dans la jaquette on mentionne l’intérêt de Michael Connelly, Elmore Leonard, Tony Hillerman et Stephen King pour l’oeuvre de Mac Bain. Je comprends. Mais si similitude il y a, je relèverais surtout Elmore Leonard, dans la même veine du polar qui se veut délibérément teinté d’humour dévastateur. J’y rajouterais Donald Westlake et Carl Hiaissen. Un cocktail détonant de tous ceux là.
La qualité de la traduction doit y être pour quelque chose quoique non, c’est d’abord la construction et sa façon de faire avancer l’action qui est originale et rend la lecture si attrayante. Bravo quand même à Hubert Tézenas pour la traduction.
L’histoire est loufoque, suffisamment complexe pour tenir en haleine jusqu’à la fin, et disons-le, jouissive ! Même pas envie de la raconter tellement elle est imbriquée dans des considérations qui pourraient paraître secondaires !
Mais ; si vous aimez les polars, notamment ceux ci qui contiennent délibérément de l’humour. Si E. Leonard, D. Westlake, C. Hiaissen vous réjouissent, la piste Mac Bain est à suivre de près. Moi, j’y retourne

Tistou - - 67 ans - 22 août 2005