Les Carnets d'Edith
de Edith Velmans

critiqué par Idelette, le 24 mai 2005
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Une "Anne Frank" qui aurait survécu...
Edith Velmans vit à Amsterdam quand la guerre commence. Ses parents, juifs, décide pour la protéger de l'envoyer à la campagne où personne ne connaîtra ses origines. Edith vit cachée dans une famille protestante ayant déjà une fille qui deviendra son amie. L'étau se resserre autour de sa famille, qui est peu à peu engloutie. Pour ne pas la compromettre, ils lui écrivent comme à une amie un peu lointaine, sauf que l'émotion, les sentiments transparaissent dans toutes les lettres, et c'est déchirant... La mère oublie et signe "Maman" etc...

A la fin de la guerre, Edith décide de tourner la page et part aux Etats Unis. Elle construit sa vie, puis devenue grand mère, elle reprend ses carnets de l'époque écrits chez sa "tante Tine", les lettres échangées avec tous ceux qui avaient compris alors qu'elle ne savait pas encore. Elle porte sur tous ses documents un regard d'adulte, elle comprend toute la réalité de l'horreur et du désespoir cachés pour la protéger, elle retrouve sa solitude de recluse et d'orpheline et comprend le sens du dévouement de sa nouvelle famille. Elle découvre l'amitié perdues et forgée par la guerre.

Ce récit est bouleversant car c'est la même personne qui, par un travail de mémoire, revit une époque en connaissant la fin de l'histoire. On pense vraiment au "Journal" d'Anne Frank, ce qu'elle aurait pu ajouter si elle était revenue des camps. Edith Velmans n'a aucune amertume, elle témoigne avec beaucoup de force et de lucidité.