L'abomination de Dunwich
de Howard Phillips Lovecraft

critiqué par FightingIntellectual, le 23 mai 2005
(Montréal - 42 ans)


La note:  étoiles
La dévorante peur de l'inconnu
Aaaah Lovecraft!

Malade, paranoïaque, reclus, misanthrope, haineux...tout ca pour notre bon plaisir, nous,fans de littérature fantastique!

L'abomination de Dunwich est un recueil de nouvelles contenant neuf histoires à glacer le sang, comprenant la nouvelle titre, au sujet d'un mauvais sort tournant autour d'une famille et d'un village de la côte est américaine.

Lovecraft a l'art de la description. Il affiche toujours des lieux lugubres où la lumière, symbole céleste, n'a jamais sa place. Parfois hyper-précises, parfois subjuguées par l'horreur, les descriptions de Lovecraft nous donnent toujours l'heure juste sur ces endroits où l'on ne voudrait jamais aller.

Ses personnages sont également à son image. Reclus, au bord de la folie, ils vont affronter leur destin dérangé face aux horreurs de leur propre représentation dérangée de cette chose subjective qu'est la réalité.

Excellent recueil pour s'initier au fantastique, de courtes histoires où les événements se télescopent à un rythme endiablé. Les meilleurs nouvelles: Je suis d'ailleurs, Les rats dans les murs, Le molosse et La cité sans nom
Très pénible 8 étoiles

Loin de ces lourdaux très sentencieux qui pensent avoir tout compris du livre de l'auteur de Providence, je ne saurais moi-même quoi mentionner à propos de ce pur génie au risque éventuel de passer pour leur égal, et ce sans spolier une intrigue essentielle que d'autres n'ont de toute façon pas lue ! Sachez seulement qu'en ces lieux la réalité rejoint la fiction, et dans cette contrée perdue entre rats et formes fantômatiques et faméliques venues d'ailleurs (sinon de l'Au-delà), le lecteur peinera certainement à apercevoir le bout de l'histoire. De plus la Créature n'est descriptible qu'avec une grande difficulté pour l'être commun rompu à la vie de tous les jours, si l'épouvante saisit soudain, les mots manqueront ensuite à tout individu, peu ou prou, raisonnable. Donc humaine, ou non-humaine ? Là n'est pas la question. Enfin il est vrai que l'horreur absolue manque de qualificatifs au fil du récit, mais ce n'est pas pour cela qu'elle en devient pour autant envisageable: il n'y a pas de clichés chez Lovecraft et c'est bien pour ça qu'il dérange à la base les petits penseurs.

D'ailleurs, pour une fois, ne soyons pas totalement hystériques ainsi que tous ceux-là, essayons surtout de lire et de relire ses oeuvres puis d'amoindrir juste quelque peu nos espoirs en tout genre...

Antihuman - Paris - 41 ans - 30 novembre 2012


De la folie à l'état pur. 7 étoiles

Une véritable folie hante les pages de ce recueil de nouvelles fantastiques. La peur, le lugubre, l'abomination se retrouvent dans chaque récit que nous conte avec brio Howard P. Lovecraft.

L'auteur vivait en reclus, malade et certains le disaient même fou. A lire ses oeuvres, on pourrait croire que c'est chose vraie, tant les créatures, les évènements se déroulant semblent tout droit sortir d'un esprit dérangé, de la folie la plus pure.

Outre le malaise ressenti parfois lors de cette atroce lecture (atroce au sens de démente), j'avoue avoir été d'emblée emportée par l'écriture très belle de l'auteur. Ses textes sont bien travaillés et ses histoires, côtoyant fantastique, légendes et surnaturel sont toutes prenantes.

A l'origine, je ne suis pas vraiment attirée par les nouvelles, mais on sent que l'auteur était un maître en la matière. Les pages se déroulaient devant mes yeux, me laissant essoufflée à la fin de chaque récit. Les neufs nouvelles que compte ce recueil ont toutes leur charme, leur intérêt, leur petit je ne sais quoi, qui fait que j'en redemandais encore. Cependant, on referme ce livre au bord de l'épuisement, tant la folie de cet auteur, considéré comme le plus grand écrivain fantastique américain de son siècle, est immense.

Howard P. Lovecraft est sûrement un auteur que je continuerai à lire.

Ellcrys - Marseille - 40 ans - 24 décembre 2009