Reflets dans un oeil d'or
de Carson McCullers

critiqué par Saule, le 20 avril 2001
(Bruxelles - 59 ans)

La note: étoiles

Un roman psychologique passionnant

Un livre passionnant qui se lit d'une traite, court mais dense et qui laisse un peu abasourdi de par le caractère étrange des personnages et des liens qui les unissent. C'est le deuxième roman de Carson McCullers, auteur d'exception au destin fascinant, qui s'est inspirée de sa propre expérience et de celle de son mari, un militaire homosexuel.

L'histoire se passe en huis-clos dans une garnison militaire avec deux couples entre lesquels existent des liens d'amour croisé. Il y a le capitaine, un personnage au caractère un peu morbide, qui est amoureux de l'amant de sa femme, une superbe créature un peu animale et simple d'esprit. Et puis l'autre couple dans lequel l'épouse, une femme sensible, ne supporte plus d'être trompée et s'enfonce dans la dépression. Un cinquième personnage va venir brouiller les cartes; un simple soldat, personnage solitaire et renfermé, qui aperçoit la femme du capitaine nue et en tombe amoureux.

Un roman trépidant, écrit avec brio, qui ne vous lâche pas.

Miraculeux...
...ce petit (par la taille) roman bourré à craquer d'images, de sons, de parfums... Tout y est extrêmement sensuel et sensible. Un vrai temps d'orage, où tout est concentré, prêt à exploser à la moindre étincelle psychologique. J'aime ces gens simples, libres ou socialement bornés, refoulés, brimés. Encore une fois, Carson McCullers nous fait voyager aux tréfonds de l'humain et c'est un sacré, quoi que brutal, plaisir Vivien - - 42 ans - 17 mars 2009

Chassé-croisé
Voilà un auteur sur qui on peut compter pour ne pas nous décevoir ! Mais, Saule, il semble que nous prêchions dans le désert ! Enfin bon, je l’affirme à nouveau : cette femme écrit bien et a des choses à dire. Il s'agit ici d’une histoire banale au premier coup d’oeil. Deux couples, les Langdon et les Penderton, se fréquentent régulièrement. Monsieur L. est en outre l’amant de madame P. Mais le contexte est inhabituel : cela se passe dans une garnison, en temps de paix. Autre détail non conventionnel : monsieur P. est amoureux de l’amant de sa femme… Le soldat Williams est le cinquième larron. Par hasard, il voit madame P. nue … et en tombe raide-dingue amoureux, au point de s’introduire chaque soir dans sa demeure et de veiller secrètement sur son sommeil (elle et monsieur P. font chambre à part, vous l’aurez compris). Eh non… les choses ne peuvent pas bien se passer avec des chassés-croisés pareils… Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 10 avril 2003