Les armoires vides
de Annie Ernaux

critiqué par Réaliste-romantique, le 15 mai 2005
( - - ans)


La note:  étoiles
Le récit d'une jeunesse dans la honte
Alors qu'elle doit subir un avortement, la narratrice, Denise Lesur, revient sur son passé. Elle le revisite pour revivre le chemin qui l'a menée où elle est. L'avortement n'est que l'excuse de cette récapitulation du passé, c'est la jeunesse de la narratrice, dans un café-épicerie un peu minable d'une petite ville, qui est le coeur du livre. Denise Lesur vient d'un milieu de petits commerçants qui ne brassent pas de grosses affaires et qui ne vendent que des produits peu prestigieux à des ouvriers ou des petits paysans. Lorsqu'elle commence à fréquenter une école privée, Denise réalise que son milieu n'est pas celui des autres filles. Celles-ci sont des enfants de notables, de bourgeois ou de riches commerçants. Elle envie les enfants de milieux aisés et développe une haine envers ses parents, car ils ne "s’élèvent" pas au-dessus de leur milieu et ne lui ont pas donné une éducation plus "élevée". Ses parents ont travaillé dur pour lui permettre d'étudier tant qu'elle le veut, mais ce n'est pas suffisant pour elle, elle ressent du ressentiment. Du moment qu'elle fréquente l'école privée jusqu'à ce qu'elle quitte la demeure familiale pour la fac, la narratrice n'a de cesse de se distinguer de ses parents et du milieu dans lequel ils vivent.

Comme la plupart des livres d'Annie Ernaux, cette histoire est calquée sur sa vie. Il s'agit de son premier roman, ainsi la forme et la plume de ce livre sont différentes que dans ses autres livres. L'écriture des Armoires vides m'a semblé plus musicale et poétique que dans d'autres de ses oeuvres, et aussi un peu plus complexe.

Bien que les propos de la jeune fille m'ont parfois dérangé (on peut reprocher beaucoup de choses à ses parents, mais les haïr simplement parce qu'ils sont de leur milieu? Ça m'a semblé un peu fort, surtout que, bien qu'ils soient d'un milieu qui n'encourage pas l'éducation, ils lui ont toujours permis d'étudier), j'ai bien aimé ce livre.

4/5

Le réaliste-romantique
Immaturité de l’écrivaine 4 étoiles

Premier roman, roman autobiographique jusqu’à quel point, la jeunesse de l’auteur explique peut-être le propos dur au sujet de ses parents ? Après la lecture de l’événement, un livre qui m’a émue, ce roman reprend le thème de l’avortement et tout son parcours personnel depuis son enfance, elle tient des propos qui m’ont dérangée ce qui ne m’a certainement pas permis d’apprécier ce livre à sa juste valeur. Quand le fond ne me convient pas je ne peux pas apprécier la forme. Annie ERNAUX est une écrivaine que j’aime beaucoup par le regard qu’elle pose sur les choses et les gens mais pas dans ce roman.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 28 novembre 2011