Les paupières de Lou
de Pascal Dessaint

critiqué par Sibylline, le 5 mai 2005
(Normandie - 74 ans)


La note:  étoiles
Les premiers pas
« Les premiers pas…il en faut », c’est la dédicace que m’a faite l’auteur quand je lui ai pris cet ouvrage à un salon du livre. Il écrivait ça comme une excuse et il est vrai que je trouve que ces premiers pas n’ont pas été d’une grande aisance.
Je dois même avouer que j’ai failli abandonner le livre quand, arrivée aux alentours de la page 100, j’ai dû reconnaître que je n’étais toujours pas séduite. Et je l’aurais sans doute abandonné vraiment, si un ami ne m’avait pas promis que «ça s’arrangeait après»
L’ennui, c’est que je n’ai pas trouvé que «cela s’arrangeait» suffisamment.
Tout d’abord, ce qui est le plus évident, c’est que c’est «un livre de mec» à un point que cela le rend difficile à apprécier par une femme. Très difficile de vraiment partager les préoccupations et cette vision de la vie strictement masculines du héros, surtout dans les premiers chapitres. Effectivement, il en vient ensuite à placer le tout dans un environnement un peu élargi, mais tout de même…
Ce livre, qui est donc le premier polar de Pascal Dessaint a été publié en1992, dans une autre édition. Il est réédité maintenant avec une préface de l’auteur de 2003. Il y dit : «…je constate que tout ce que j’ai pu écrire par la suite était en germe dans ce roman, il s’agit de la première pierre posée dont dépend l’équilibre de l’édifice tout entier.» Et, après tout, peut-être a-t-il raison. Peut-être, même raté, ce livre était-il nécessaire, sûrement même. Ce que je ne peux m’empêcher d’ajouter, avec un sourire, c’est qu’il n’était sans doute pas nécessaire que je le lise.
On reste avec un roman bizarroïde. Pas trop bien écrit, avec quelques scènes grotesques, difficiles à visualiser clairement ou invraisemblables, avec une intrigue sommaire, une psychologie des personnages sans profondeur et un dénouement… approximatif. Bref, je ne vais pas m’étendre davantage sur ce que je considère être un ratage, d’autant que je pense que Pascal Dessaint ne le mérite pas. Je me souviens vaguement d’avoir déjà lu, mais il y a longtemps un autre roman de lui qui était bien meilleur. Je vais tenter de le retrouver et j’en parlerai pour rétablir la balance. Mais « les paupières de Lou »… Non, je ne saurais le conseiller.