Letters from a Lost Generation
de Alan Bishop

critiqué par Sally-Ann, le 4 mai 2005
( - 41 ans)


La note:  étoiles
Pour Roland Aubrey Leighton...
J'ai grandi dans la Somme, dans un petit village à une quinzaine de kilomètres d'Albert et de Doullens. J'habitais en face du cimetière britanique dans lequel fut inhumé le Lieutenant Roland Aubrey Leighton, décédé le 23 décembre 1915, des suites de blessures reçues sur le front d'Hébuterne lors d'une "action". Roland avait 20 ans. Des centaines de personnes venaient dans ce petit village pour voir sa tombe.
Pendant quelques années, j'ai cherché à savoir pourquoi, sans jamais trouver...il est inconnu dans les dictionnaires français et profeseurs d'histoire n'en avaient jamais entendu parler. Mais il y a deux mois, j'ai utilisé le merveilleux outil qu'est internet...et j'ai tout découvert: qui il était et comment il était mort.
Letters from a lost generation regroupe les lettres de Vera Brittain, féministe et pacifiste britanique qui fut aussi la fiancée de Roland Leighton, et de quatre jeunes hommes qui trouvèrent la mort au cours de la première guerre mondiale: Edward Brittain, son frère, Roland Leighton, Victor Richardson et Geoffrey Thurlow, deux amis d'Edward.
Les quatre premières parties regroupent essentiellement la correspondance amoureuse de Vera et Roland...la quatrième partie s'achevant sur le décès et l'enterrement de Roland. Les parties suivantes montrent les échanges epistolaires de Vera, Edward, Geoffrey et Victor. Le livre s'achève sur les lettres de condoléances adressées aux Brittain par les Leighton.
Cet ensemble de lettres constituent un témoignage assez exceptionnel pour cette période. Il montre la première guerre mondiale dans oute sa laideur et les sentiments éprouvés par de jeunes gens, issus d'un milieu favorisé qui seront totalement brisés par cette guerre. Les lettres de Roland Aubrey Leighton décrivent la vie dans la tranchée telle qu'elle était, et il y laisse transparaître ses doutes et ses idéaux, de même que celles d'Edward Brittain, de Geoffrey Thurlow et de Victor Richardson. Les lettres de Vera, qui s'était engagée comme VAD ne cachent pas l'atrocité des blessures qu'elle a pu voir.
Ce sont des lettres encore plus touchantes et terribles que celles de Paroles de Poilus.