Le jour de la goutte d'eau
de Nathalie Bohémier

critiqué par Libris québécis, le 20 avril 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Une étudiante atteinte du sida
C’est souvent au cégep (deux dernières années du lycée) que les jeunes se frottent véritablement à la réalité. Ils profitent d’une vie sans encadrements. Cette nouvelle liberté encourage plusieurs étudiants à faire éclore le meilleur d’eux-mêmes. Pour d’autres, par contre, c’est la découverte de l’enfer si la curiosité les pousse à expérimenter, sans discernement, toutes les avenues qui se présentent à eux. C’est ainsi que certains doivent assumer douloureusement les conséquences de leurs actes, posés bien souvent en toute candeur.

C’est le cas de Sarah, l’héroïne du roman. Amourachée d’un bel Apollon irresponsable, elle a appris à ses dépens que l’on se brûle à jouer avec le feu. Devenue enceinte, elle a choisi d’assumer sa grossesse alors qu’on lui révèle du même coup qu’elle est atteinte du virus du sida. Catastrophe ! L’avenir s’annonçait bien pour cette jeune femme qui, du jour au lendemain, se doit de composer avec la mort. Heureusement, dans son malheur, un nouvel amant et la grand’mère de ce dernier l’accompagnent pour son dernier tour de piste.

Voilà le sort que la vie a réservé à une jeune femme qui a voulu profiter de sa jeunesse. Elle n’est pas nécessairement victime de son irresponsabilité, mais plutôt d’une société qui encourage les expériences de vie extrêmes pour se donner l’impression de vivre à plein. Il y a un prix fort à payer quand la réflexion cède le pas à la sensation.

Ce canevas aurait pu permettre de tracer un tableau magnifique des dangers qui attendent la jeunesse. Il est visible que l’auteur de 19 ans manque de recul et de vécu pour tirer de sa matière une œuvre hautement significative. Son roman dégénère plutôt en un mauvais mélodrame. C’est assez bien raconté, mais ça ne satisfait pas les exigences minimales d’un lectorat même peu pointilleux.