Une rose au paradis
de René Barjavel

critiqué par Kafk-athée., le 12 avril 2005
(Besançon - 37 ans)


La note:  étoiles
Barjavel devait être fou amoureu à chaque rédaction de ces oeuvres pour autant sublimer l'amour...
Avant de parler du genre de littérature qui me passionne vraiment, à savoir des oeuvres traitant de l'athéisme (oui bon je sais, ce n'est pas un genre à part entière), je vais faire la critique d'un livre de René Barjavel, Une Rose au paradis, livre qui m'avait assez plu à l'époque...quand j'étais petit quoi, donc il n'y a pas longtemps enfin bref...
En effet, mon souhait serait de faire des critiques de mes oeuvres d'athéisme ( Holbach, Russel) complètes et pleines de réflexion, car cela demande du temps, plutôt que de m'y plonger à corps perdu sans avoir au préalable relu les-dits ouvrages ainsi que mes notes sur le sujet...
Rien que le titre respire la poésie, la beauté.. vous ne trouvez pas? Et c'est en effet le cas, comme à peu près toutes les oeuvres de Barjavel, le lyrisme est bien présent! Une histoire d'amour enchanteresse dans ce qu'il reste d'un monde apocalyptique entre un frère et une soeur, qui n'ayant jamais été éduqués dans les normes de notre société (normale, celle-ci s’étant vu réduire en cendres à la suite de la troisième guerre mondiale), n'ont jamais tenté de retenir leurs passions incestueuses... au grand dam de leurs parents, à eux quatre uniques survivants de la catastrophe condamnés à rester cloîtrés dans un abri anti-atomique en attendant le signal de l'énigmatique Mr.Gé, qu'ils prennent tous pour un Dieu miséricordieux...
Voilà pour l'histoire qui, et vous allez le remarquer si vous vous attelez à sa lecture ou si vous l'avez déjà fait, est loin d'atteindre la complexité de La nuit des temps du même auteur... »La nuit des temps en moins bien » serais-je tenté de dire! Les mêmes ingrédients mais en bien moins abouti, bien moins complexe... Et même sans les comparer, l'histoire reste bien trop légère à mon goût, même si la magie est bien présente et l'amour, quand à lui, sublimé! Un livre donc sans prétention, qui permet de passer un excellent moment surtout si l'on est un inconditionnel de Barjavel comme moi, mais il ne faut pas s'attendre à de hautes envolées scénaristiques! Enfin ce n'est que mon avis, mais je vous conseillerais tout de même plus La nuit des temps ou encore Le grand secret!
Laisse sur sa faim 7 étoiles

Malgré une ambiance, un décor et un contexte assez bien amené, l'ouvrage tourne court un peu vite à mon goût. Cela malheureusement à tous les niveaux, les personnages sont finalement quasi anecdotiques, l'arche qui a coûté millions et milliards semble être une sorte de T3 de 70m2 sur 4 étages et l'élément perturbateur se retrouve plié en quelques pages.
J'ai aimé lire ce livre et je le recommanderai volontiers à ceux qui comme moi aiment ces histoires "postapocalyptiques" mais un peu tout me laisse sur ma faim, le début, le milieu et bien entendu la fin un peu trop facile avec le cerisier prêt à l'emploi dans un monde ravagé 16 ans auparavant.

Julian - - 30 ans - 28 janvier 2023


Un des meilleurs de Barjavel 9 étoiles

M et Mme Jonas et leurs deux enfants, Jim et Jif, vivent dans l’Arche, sorte d’immense abri anti-atomique souterrain où ils se sont réfugiés pour tenter de survivre encore pendant une dizaine d’années, aux conséquences des explosions de bombes U ayant ravagé la terre et détruit toute l’humanité. Il s’agit dans un premier temps d’attendre que notre planète se régénère elle-même. Puis, à l’aide des animaux cryogénés et des graines de toutes sortes qu’ils ont avec eux, de tenter de faire revivre notre planète quand ils ressortiront. La petite famille est sous la coupe du concepteur du lieu, le mystérieux Monsieur Gé, être qui leur semble tout-puissant, car il voit tout et entend tout, oligarque plus riche que bien des pays du monde qui a mis des millards dans ce projet. Dans cet environnement artificiel, Jim et Jif, les deux adolescents nés dans l’Arche ignorent tout du ciel, de la terre et même des réalités de la vie naturelle. La puberté aidant, les voilà qui s’initient mutuellement aux jeux de l’amour en toute innocence. Jusqu’au jour où Monsieur Gé convoque la famille pour lui annoncer qu’il y a un gros problème : l’Arche conçue et programmée pour faire vivre cinq personnes va bientôt devoir en supporter six, vu que Jil est tombée enceinte. Va-t-il falloir ouvrir les portes plus tôt que prévu ? Va-t-on devoir liquider quelqu’un ? Et qui choisir ?
« Une rose au paradis » est un roman de science-fiction en forme de parabole inspirée de thèmes bibliques bien connus comme l’Arche de Noé, et le bannissement d’Adam et Eve du jardin d’Eden. D’une manière à la fois ironique et tendre, Barjavel invite son lecteur à réfléchir sur toutes sortes de problématiques posées par le monde moderne. Sera-t-il possible de recréer toute une humanité et toute une civilisation à partir de rien, quand l’homme disposant d’un pouvoir de nuisance absolu aura lui-même entièrement détruit son biotope ? Un monde aussi artificiel que cette Arche ne peut-il se révéler qu’extrêmement fragile ? Il suffit qu’un petit incident se produise quelque part pour que peu à peu tout se dégrade d’une façon inéluctable et d’ailleurs impeccablement décrite. On ne peut que conseiller la lecture de cet ouvrage visionnaire aussi instructif que divertissant, au style vif et agréable, plein de rythme, de rebondissements, d’humour et d’humanité. Un des meilleurs textes du très grand René Barjavel !

CC.RIDER - - 66 ans - 14 août 2022


le péché normalisé 9 étoiles

J'ai adoré ce livre, comme tous ceux de Barjavel! Le mélange amour et science fiction, pour moi c'est exceptionnel et ça rend le livre tout autant exceptionnel.

Et la façon qu'il a de normaliser ce qui pour nous est inconcevable, rendre acceptable et même beau l'inacceptable.

J'adore!!

Prouprette - Lyon - 40 ans - 6 août 2011


Quel dommage ! 6 étoiles

Quel dommage d'avoir donné des traits aussi grossiers à ses personnages... ce roman, dont le sujet est passionnant et qui -malheureusement - se rapproche, dans une certaine mesure du monde dans lequel nous vivons aurait pu être un bijou. Il se trouve que le décor et l'action sont intéressants mais les protagonistes sont soit fades (M. Jonas, insipide, et transparent malgré une intelligence qui lui a valu d'être sélectionné pour être l'un des survivants de l'espèce humaine), soit bêtes et détestables par cela (Mme Jonas, sa femme, qui n'a pas un brin de bon sens ni de sang froid). Les lacunes des deux enfants du couple Jonas paraissent invraisemblables, même si les conditions matérielles sont difficiles pour parvenir à une éducation précise des rejetons. La mère est vite agacée et impatiente par les questions des enfants, enfin surtout du garçon, car la fille, elle, s'en fiche. J'ai souvent eu le sentiment d'une misogynie latente...

Seul Monsieur Gé m'a plu et intrigué. Cet homme dont on ne saura jamais s'il est un Dieu ou le Diable.

Je pense qu'avec plus de profondeur dans les personnages, les réflexions auraient été moins simplistes et les faits plus intéressants. J'ai malgré tout passé un bon moment à lire ce roman et tout particulièrement la première moitié.

J'en ai retenu une jolie phrase : "l'imagination, c'est de la mémoire passée à la moulinette et reconstituée en puzzles différents".

Lindy - Toulouse - 46 ans - 6 mars 2008


bof... 2 étoiles

Ce roman est l'un des derniers de Barjavel, et l'on sent bien la décadence. A l'exception de Lucie, les personnages sont peu attachants, les descriptions qui faisaient le charme de "Ravage" ou de "la nuit des temps" sont ici rachitiques, le suspense peine à décoller et l'intrigue est trop légère. On se doute bien qu'il faut qu'il y ait inceste si l'humanité veut survivre. Quant à monsieur Gé (synonyme de Gaïa, la terre), il a beau être omniprésent, il n'est pas trop oppressant. Tout au plus gênant.
Il semble que Barjavel ait écrit ce roman uniquement pour satisfaire ses fantasmes. Mais l'amour à un degré aussi pur, c'est écoeurant !

Rat noir - - 40 ans - 25 mars 2006


Très intéressant 8 étoiles

Oui, j'ai beaucoup apprécié ce livre de Barjavel, surtout le côté opresseur de ce mystérieux personnage, qui semble régir la vie de tout un chacun. Cet aspect m'a rappelé 1984, bien que l'intrigue soit beaucoup plus soft dans "une rose au paradis"

Giny - Casablanca - 36 ans - 2 octobre 2005


sublime 10 étoiles

Le meilleur titre de http://www.renebarjavel.com>René Barjavel, à conseiller à tous.

RenéBarjavel - - 46 ans - 30 septembre 2005